Samedi 24 Août - San Esteban de Gormaz > Quintanarraya - 33 km
28ème étape

"Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure.
Asseyez vous auprès d'une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute."
C'est ça la relativité.

Albert Einstein

Rougeoiement aux premières lueurs du jour...


Lever de soleil derrière un chêne majestueux...





Embrasement sur le chemin...





Palette de couleurs que la nature crée... sans cesse renouvelée...


La Ermita de la Virgen de las Lagunas


Iglesia de Zayas de Báscones


Ermita del Santo Cristo del Campillo


Iglesia de la Magdalena à Alcubilla de Avellaneda


Le Bar à Alcubilla de Avellaneda


Les bodegas (caves) à la sortie du pueblo


Un tumulus sur une ancienne voie romaine


J'ai installé mon parasol


La iglesia San Andrés à Hinojar del Rey


J'arrive en vue de Quintanarraya





Quintanarraya


Je monte avec Jose Luis et sa mère à la Bodega...


Pour une fois c'est un coucher de soleil...


Avec Jose Luis dans une bodega


Goûtons voir si le vin est bon...


 Les tables sont mises...la fête peut commencer !
 

Je quitte l'Hostal à 5h30. Traversée de la cité encore endormie. A la sortie, je prends une piste agricole assez large à peine
éclairée par le dernier quartier de la lune. Orion haut dans le ciel me fait un clin d'œil et les autres constellations clignotent
comme pour saluer ma marche nocturne...

Je traverse de grandes étendues agricoles dont quelques vignobles et j'arrive au premier pueblo Matanza de Soria
où je ne rencontre pas âme qui vive. Je continue par cette même piste au milieu de vignobles de plus en plus importants.
J'arrive au 2ème pueblo, Villálvaro où je fais une pause près d'une fontaine qui ne coule pas...

Je continue en suivant une petite route jusqu'à Zayas de Báscones où je cherche à me ravitailler en eau. Je frappe à la
seule maison habitée de ce hameau, une femme m'ouvre, je lui demande de l'eau fraîche qu'elle me donne volontiers,
et après un petit temps de repos je continue toujours en suivant cette petite route jusqu'à Alcubilla de Avellaneda où
j'ai l'heureuse surprise de trouver un Bar-Restaurant à l'intérieur d'un complexe avec des arches, des jets d'eau et une
piscine, le tout agréablement aménagé et fleuri. Les tables sont bien ombragées, je vais boire 2 cocas accompagnés de
plusieurs tapas.

Il reste 8,5 kilomètres pour arriver à l'étape. Je prends une piste forestière qui monte entre des chênes verts et des pins
avec un environnement de végétation méditerranéenne. Comme il commence à faire très chaud, j'installe mon parasol
sur le sac et je continue ainsi protégé des rayons du soleil jusqu'à Hinojar del Rey où je fais une pause dans une aire de
repos à l'entrée du pueblo.

Je termine les derniers kilomètres en accusant un peu de fatigue d'autant plus qu'il y a encore quelques bons dénivelés...
Montée assez raide puis descente sur Quintanarraya que j'aperçois de loin. Je vais directement au bar situé au-dessus de
l'Ayuntamiento où l'on me donne la clé de l'Albergue. Je bois une cerveza bien fraîche accompagnée de quelques olives
et alors que je me dirige vers l'Albergue, un homme vient à ma rencontre, m'accompagne et alors que j'entre dans
l'Albergue, il me donne rendez-vous à 20 h pour aller dîner avec sa mère dans une cave située à l'extérieur du village
sur une petite colline.

A 20 h précises, il frappe et me présente sa mère qui est dans un fauteuil roulant. Nous partons tous les trois jusqu'à
sa bodega où il installe une table, va tirer une cruche de vin  et nous partageons les victuailles qu'il a emportées :
Tomates du jardin, olives, petits morceux de poulet et bacalhau... On va ensuite visiter les autres bodegas qui sont
nombreuses à cet endroit. Tout le monde se connaît et on a droit à chaque fois à une invitation à goûter le vin de
ces productions locales, alors que partout d'autres tables se dressent , les barbecues sont allumés et l'ambiance devient
de plus en plus animée et festive... C'est l'ambiance espagnole que j'aime, ambiance de fête, joyeuse et fraternelle, et c'est
aussi une des raisons pour laquelle j'ai aimé chaque année découvrir de nouveaux chemins dans cette Espagne où le pèlerin
est toujours bien accueilli !
Mais demain le Chemin continue, aussi je ne m'attarde pas trop, et je rentre toujours accompagné de José Luis et de sa
mère à l'Albergue où nous nous séparons. Il est presque minuit quand je me mets au lit.

Hébergement à Quintanarraya : Albergue Municipale
C. Real - Tél. 686 199 533
Bien - Douche, WC, Bureau, pas de Cuisine
5 lits - 5 €
3 coquilles

Il est d’étranges soirs (Au jardin de l'Infante)


Il est d’étranges soirs, où les fleurs ont une âme,
Où dans l’air énervé flotte du repentir,
Où sur la vague lente et lourde d’un soupir
Le cœur le plus secret aux lèvres vient mourir.
Il est d’étranges soirs, où les fleurs ont une âme,
Et, ces soirs-là, je vais tendre comme une femme.

Il est de clairs matins, de roses se coiffant,
Où l’âme a des gaietés d’eaux vives dans les roches,
Où le cœur est un ciel de Pâques plein de cloches,
Où la chair est sans tache et l’esprit sans reproches.
Il est de clairs matins, de roses se coiffant,
Ces matins-là, je vais joyeux comme un enfant.

Il est de mornes jours, où las de se connaître,
Le cœur, vieux de mille ans, s’assied sur son butin,
Où le plus cher passé semble un décor déteint
Où s’agite un minable et vague cabotin.
Il est de mornes jours las du poids de connaître,
Et, ces jours-là, je vais courbé comme un ancêtre.

Il est des nuits de doute, où l’angoisse vous tord,
Où l’âme, au bout de la spirale descendue,
Pâle et sur l’infini terrible suspendue,
Sent le vent de l’abîme, et recule éperdue !
Il est des nuits de doute, où l’angoisse vous tord,
Et, ces nuits-là, je suis dans l’ombre comme un mort.

Albert Samain