Jeudi 31 Août 2017 - La Peza > Quéntar (29 km)

8ème étape


Sierra Nevada et Carrière de diamants...
 

 «"Celui dont les étoiles seules perçoivent la musique est descendu vers toi
et le voilà avec sa flûte debout à ta fenêtre. 
Et la fée dispensatrice des rêves traverse le crépuscule en volant vers
toi."

Rabindranath Tagore - Le jardinier d’amour




 Le jour se lève...Je marche déjà depuis 2 heures...
 

Les paysages sont grandioses !


Beaux chemins, mais aussi beaux dénivelés !


Il ne faut pas oublier que sur ces contreforts de la Sierra Nevada
on marche souvent à une altitude supérieure à 1000 mètres...


L'effort est toujours récompensé par ces paysages superbes...


C'est la magie de ce Camino qui ne cesse d'émerveiller !


Parfois, il faut penser à se retourner pour contempler les paysages sous un autre angle...



Des pitons rocheux comme d'énormes balises pour indiquer le Chemin...





Va pèlerin...Poursuis ta quête...Va sur ton Chemin...Que rien ne t'arrête...


...Prends ta part de soleil et part de poussière...Le cœur en éveil, oublie l'éphémère !


C'est le lieu de la pause auprès d'un ruisseau...

                         
Et c'est reparti pour 4 kilomètres d'une rude montée...                                             La récolte de la résine sur les pins...                 


Et toujours de beaux panoramas tout au long de l'étape...


J'arrive devant cette immense carrière qui est comme un énorme diamant !


... sous le regard amusé de ce personnage dessiné sur un des murs des bâtiments désaffectés de cette carrière...


La température avoisine les 40°, alors j'installe mon parapluie/parasol...


je traverse cette carrière comme dans un rêve, ébloui par la beauté naturelle de ces roches...


Et à nouveau j'ai devant moi qui s'offre comme une maîtresse la chaîne de la Sierra Nevada


Insolite...ce cavalier que je croise sur un sentier étroit...



En descendant dans le vallon, on retrouve les plantations d'oliviers...





Ces figues de barbarie font bien envie...


Au pied du pueblo de Quéntar, il ya ce rio que je côtoierai demain au départ de l'étape...


Une vue de
Quéntar
 



    De La Peza à Quéntar 29 km, 1600 mètres de dénivelés cumulés.

    A 5h30 je quitte le pueblo par une montée très raide, histoire de se mettre en jambes et je prends un chemin de terre
    qui s'enfonce dans la montagne au milieu des pins... Dès que j'ai quitté les dernières maisons et les derniers aboiements,
    la nuit m'enveloppe de son silence sous un ciel constellé d'étoiles qui me font voyager un temps dans ce vaste univers
    qu'un jour sans doute les hommes pourront explorer... Mais pour l'heure je ne suis qu'un petit pèlerin dont les pas
    se perdent dans cette immensité !...

    Bon ! pour simplifier, des pistes qui montent et qui descendent et les kilomètres qui s'enchaînent dans un environnement
    presque essentiellement composé de conifères...Je rejoins la route qui va de La Peza à Quentar, puis un sentier en contrebas
    qui s'amuse avec une sucession de bosses qui font regretter la route qui passe juste au-dessus !

    J'espérais faire une pause dans un pueblo Tocon de Quéntar, mais l'information n'était sans doute pas assez claire,
    car j'ai suivi les flèches et je ne suis jamais arrivé à Tocon !... Heureusement qu'il ne faisait pas trop chaud et que j'avais
    pris suffisamment d'eau ! Il y a ensuite une belle piste blanche qui monte et qui descend, longue, longue et qui débouche
    sur un vallon où de trouve une "Area Recreativa" où je me repose un bon moment sous des noyers près d'un ruisseau. 
    Je dois être à la moitié du parcours et le soleil est de nouveau au rendez-vous ! 
    J'espérais aussi trouver de l'eau fraîche à "L'auberge des scouts", mais elle était fermée....
    Alors j'ai repris vaillamment la piste pour une montée de 4km qui m'amène à un site tout à fait inattendu :
    Une grande carrière désaffectée éclatante de blancheur que le soleil rend encore plus resplendissante ! 
    C'est vraiment un site impressionnant...
    J'ai alors parcouru 23 kilomètres avec 820m de dénivelé positif et 415 m de dénivelé négatif.

    J'ai installé mon parapluie/parasol et j'aborde une succession de sentiers qui serpentent en balcon où je vais
    croiser un homme à cheval... Il y a une belle vue sur la Sierra Nevada et il me semble apercevoir au loin dans la
    vallée Grenade ! Les chemins qui suivent descendent en longs lacets et à chaque virage j'espère apercevoir Quéntar,
    mais c'est un chemin qui semble ne jamais finir et les derniers kilomètres sont épuisants sous le soleil d'après-midi !
    C'est encore 2 bonnes heures de marche avant de voir enfin dans la vallée les premières maisons du pueblo. 
    Sur ce dernier parcours je me suis redonné quelques forces en cassant des amandes et en dégustant de bonnes figues
    bien sucrées et j'ai eu la surprise de trouver une fontaine où j'ai pu me rafraîchir un kilomètre avant d'arriver à l'étape.

    Je vais directement à mon hébergement situé tout au haut du village. L'endroit est agréable, il y a des jets d'eau,
    une piscine et des sièges sur la terrasse bien confortables. La jeune fille m'installe dans une chambre à trois lits
    occupée déjà par une jeune américaine et accepte d'imprimer la réservation que j'ai faite sur mon smartphone pour
    la visite de l'Alhambra de Grenade.

    Le soir je vais dîner dans le village sur la terrasse d'un restaurant où l'on me sert une bonne paëlla accompagnée de
    quelques verres de vino tinto qui s'avèrent être un bon réconfort après cette étape assez éprouvante...

     

 

Hébergement à l'Albergue de Peregrinos
Fundalucia Guest House - Barrio Alto N°18 - Tél. 639 479 631 - 958 485 164
Chambre avec 3 lits - Cuisine et produits alimentaires en libre-service
Situé au sommet du pueblo avec terrasse et piscine - 12,50 € pour la nuit
4 coquilles




La  grande carrière abandonnée de la Unica
 


    «
    Casida de la main impossible


    Je ne veux rien qu’une main,
    qu’une main blessée, s’il se peut.
    Je ne veux rien qu’une main,
    même si mille nuits je n’avais pas de lit.

    Elle serait un lis pâle de chaux,
    elle serait une colombe amarrée à mon cœur,
    elle serait le gardien qui la nuit de ma mort
    interdirait absolument à la lune d’entrer.

    Je ne veux rien que cette main
    pour les huiles quotidiennes
    et le drap blanc de mon agonie.
    Je ne veux rien que cette main
    pour soutenir une aile de ma mort.

    Tout le reste passe.
    Rougeur sans nom déjà, astre perpétuel.
    Tout le reste est autre : vent triste,
    tandis que les feuilles en bande s’enfuient.


    Casida de la mano imposible

    Yo no quiero más que una mano,
    una mano herida, si es posible.
    Yo no quiero más que una mano,
    aunque pase mil noches sin lecho.

    Sería un pálido lirio de cal,
    sería una paloma amarrada a mi corazón,
    sería el guardían que en la noche de mi tránsito
    prohibiera en absoluto la entrada a la luna.

    Yo no quiero más que esa mano
    para los diarios aceites y la sábana blanca de mi agonía
    Yo no quiero más que esa mano
    para tener un ala de mi muerte.

    Lo demás todo pasa.
    Rubor sin nombre ya, astro perpetuo.
    Lo demás es lo otro; viento triste,
    mientras las hojas huyen en bandadas.

    Federico Garcia Lorca - Divan du Tamarit
     


 
Etape suivante 

 Retour à la page des étapes