Lundi 28 Avril 2008  -  Zafra > Villafranca de los Barros - 21,5 km



A cette heure du départ, souhaitez-moi bonne chance, mes amis !
Le ciel est rougissant d'aurore; le sentier s'ouvre merveilleux.
Ne me demandez pas ce que j'emporte. Je pars en voyage les mains vides et le cœur plein d'attente.
Je mettrai ma couronne nuptiale. Je n'ai pas revêtu la robe brune des pèlerins;
Sans crainte est mon esprit bien qu'il y ait des dangers en route.
Au terme de mon voyage paraîtra l'étoile du soir,
et les plaintifs accents des chants de la vesprée s'échapperont soudain de dessous l'arche royale.


Rabindranath Tagore    Poète Indien 1861-1941
"L'Offrande lyrique"  (Collection Poésie/Gallimard)
 



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    A la sortie de Zafra, à l'aube...


       

    Quelques km après Zafra, j'arrive en vue de "Los Santos de Maimona"



      

    "La portada del Perdon", le porche de l'église paroissiale Nuestra Señora de Los Angeles (Los Santos de Maimona)


                      
    Les champs d'oliviers menacés par une raffinerie...


                       

    Lui qui aurait voulu pouvoir offrir le ciel

    Si je pouvais t'offrir le bleu secret du ciel
    Brodé de lumière d'or et de reflets d'argents
    Le mystérieux secret, le secret éternel
    De la nuit et du jour, de la vie et du temps

    Avec tout mon amour je le mettrais à tes pieds
    Mais tu sais je suis pauvre et je n'ai que mes rêves
    Alors c'est de mes rêves qu'il faut te contenter
    Marche doucement, car tu marches sur mes rêves


                                                           
    W.B. Yeats

      
    Les vignobles à perte de vue...


      

    Le porche gothique sculpté de l'église de l'église paroissiale Nusetra Señora del Valle à Villafranca de los Barros


      Je prends mon petit déjeuner à l'Hôtel Las Palmeras puis je marche quelques km avec Raphaël
      que je laisse partir devant moi un peu avant Los Santos de Maimona.
      J'ai un problème : En me baissant pour lacer mes chaussures, j'ai appuyé malancontreusement sur le bouton
      de la bombe anti-agression que j'avais dans la poche de mon pantalon. Cela a giclé sur le haut de ma cuisse
      et j'ai dû me changer complètement à cause des brûlures que cela occasionnait.
      (J'avais pris avec moi cette bombe en cas d'agression de chiens - J'ai beau me raisonner,
      j'ai toujours une certaine appréhension lorsque j'en aperçois un en liberté sur le Chemin )
      Il faudra que je mette une protection sur cette bombe pour éviter que cela se reproduise !

      C'est ensuite une longue traversée au milieu de champs de céréales, de plantations d'oliviers et d'amandiers,
      puis de grandes étendues de vignobles. Je me sens bien au cœur de cette immensité et cette solitude.
      Je récite mes poèmes préférés (Rimbaud-Baudelaire-Nerval-Lorca-Apollinaire-Cocteau-Eluard-Miron etc...)
      et je continue d'apprendre en espagnol les poèmes de Pablo Neruda.

      J'arrive à Villafranca de los Barros vers 11h30.
      Je vais à la Casa Perin où je retrouve Raphaël qui m'a retenu une chambre.
      Je passe une partie de l'après-midi à La Casa de la Cultura où je dispose d'un poste internet
      pour voir mes mails et aussi en envoyer .

       

     


    J'ai une chambre à la Casa Perin pour 18 Euros, située près de l'Ermita Coronada
    Elle est bien équipée avec cuisine, lave-linge et terrasse .

    - 3 Coquilles
     

     


      Il meurt lentement
      celui qui ne voyage pas,
      celui qui ne lit pas,
      celui qui n’écoute pas de musique,
      celui qui ne sait pas trouver
      grâce à ses yeux.

      Il meurt lentement
      celui qui détruit son amour-propre,
      celui qui ne se laisse jamais aider.

      Il meurt lentement
      celui qui devient esclave de l'habitude
      refaisant tous les jours les mêmes chemins,
      celui qui ne change jamais de repère,
      Ne se risque jamais à changer la couleur
      de ses vêtements
      Ou qui ne parle jamais à un inconnu

      Il meurt lentement
      celui qui évite la passion
      et son tourbillon d'émotions
      celles qui redonnent la lumière dans les yeux
      et réparent les coeurs blessés

      Il meurt lentement
      celui qui ne change pas de cap
      lorsqu'il est malheureux
      au travail ou en amour,
      celui qui ne prend pas de risques
      pour réaliser ses rêves,
      celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
      n'a fui les conseils sensés.

      Vis maintenant !
      Risque-toi aujourd'hui !
      Agis tout de suite!
      Ne te laisse pas mourir lentement !
      Ne te prive pas d'être heureux !

       

      Pablo Neruda
       




    L'Ermita de la Coronada, bâtie au 15ème siècle dans le style mudéjar, avec son clocher en forme de bulbe
     

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