Samedi 31 Août :  Saintes > Pons - 23 km


    Extrait du Guide des Editions Lepère
    "Sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle,
    la Via Turonensis, le chemin vers l'Atlantique"


    Pons : L'actuel donjon de Pons, installé sur une crête rocheuse dominant la vallée de la Seugne,
    fut érigé vers 1185 par les seigneurs de la ville. Avant sa construction se tenait un premier château,
    rasé en 1179 par Richard Coeur de Lion. Reconstruit par Geoffroy III, le château fut agrandi et remanié
    à différentes époques, notamment au XVe siècle. Le donjon, dernier vestige de ce château
    démantelé en
    1621 sur ordre de Louis XIII, abrite aujourd'hui l'Office de Tourisme et une salle
    d'exposition.
    Pons abrite également un ensemble hospitalier médiéval, rare exemple à être parvenu jusqu'à nous.
    Inscrit sur la Liste du Patrimoine Mondial au titre du bien "Les Chemins de St Jacques de Compostelle
    en France
    ", l'édifice brille par son état de conservation. En effet, l'hôpital de Pons présente encore
    aujourd'hui son passage voûté, orné de nombreux graffitis de pèlerins (Croix, Fers à cheval), et sa salle des
    malades. Cet hôpital fondé entre 1156 et 1180 par le Seigneur de Pons, Geoffroy III, n'était
    pas le premier
    de la ville. De fait, l'aumônerie de Chauzac, une léproserie et l'hôpital St Nicolas
    existaient déjà. Ce dernier
    établissement, dont il ne reste que quelques pans de murs, prit le nom
    d'Hôpital-Vieil après la construction
    du nouvel hôpital, destiné à combler le réseau charitable de
    la cité.
     



Le refuge des pèlerins à Saintes
(
Association Saintaise des Chemins de St Jacques de la Charente-Maritime)


Au petit matin le long de la Charente...


...le bonheur de retrouver le Chemin et son enchantement...


...la magie des couleurs offerte au pèlerin...

                  



Les longues étendues de champs de maïs


L'église sainte-Eulalie de Préguillac

                          



Tour médiévale surmontés du Christ Sauveur


Le Donjon Roman de Pons


Eglise Saint-Vivien à Pons

                  






     
Hôpital des Pèlerins de Pons

     
 


    Levé très tôt, je me retrouve enfin sur le Chemin au bord de la Charente qui se pare de belles
    couleurs au lever du soleil. C'est du bonheur de se retrouver ainsi, chaussures aux pieds,
    sac au dos après ces quatre jours d'épreuve où j'étais dans l'incapacité de faire les étapes...
    Tout va bien et ma blessure au pied est presque cicatrisée...

    Je longe la Base Aérienne de Saintes puis je prends un petit chemin qui serpente entre les
    champs de maïs et de tournesols. La campagne est belle et je vais pendant une heure me
    dire tous les poèmes que j'ai mémorisé au cours de ces dernières années. Je termine par
    "Les Pâques à New-York" de Blaise Cendrars que j'ai appris l'hiver passé (Voir ci-dessous).
    Je me laisse guider par les bornes jacquaires qui me font cheminer tantôt sur des petites
    routes, tantôt sur des sentiers herbeux au milieu des grandes étendues de cultures.
    A la fin de l'étape il y a de plus en plus de vignes. Je fais une première pause à Berneuil,
    une deuxième pause au pied de la Tour médiévale (Ci-dessus). il y a peu d'ombre et la
    température va monter jusqu'à 38 degrés au soleil ! Arrivé à Pons, je vais me désaltérer
    au bar, puis je vais à l'accueil de la Tour où l'on tamponne ma crédenciale et l'on me
    donne le code pour entrer au gîte qui se situe à la sortie du bourg à 20 minutes.
    Après douche, pansement au pied et repos, je vais visiter l'ancien hôpital des pèlerins
    qui est l'un des plus anciens ensembles hospitaliers d'Europe à avoir été conservé.
    Je vais dîner au restaurant de la Base de Loisirs située au bord de la Seugne à 1 petit

    kilomètre du gîte avec au passage le groupe de pèlerins figés au milieu d'un rond-point.
    (Voir photos ci-dessus)
     


Lien avec le poème de Blaise Cendrars : Les Pâques à New-York


Hébergement au Gîté d'étape pèlerin
(A côté de l'ancien hôpital des pèlerins)
Gîte spacieux, entrée, séjour avec cuisine
et dortoir avec 8 lits
(Seule restriction : rien pour le petit-déjeuner)
3 coquilles



    Extrait des Confessions

     La chose que je regrette le plus dans les détails de ma vie dont j’ai perdu la mémoire
    est de n’avoir pas fait des journaux de mes voyages. Jamais je n’ai tant pensé, tant existé,
    tant vécu, tant été moi, si j’ose ainsi dire, que dans ceux que
    j’ai fait seul et à pied.
    La marche a quelque chose qui anime et avive mes idées ; je ne puis presque penser quand
    je reste en place ; il faut que mon corps soit en branle pour y mettre mon esprit. La vue de la
    campagne, la succession des aspects agréables, le grand air, le grand appétit, la bonne santé
    que je gagne en marchant, la liberté du cabaret, l’éloignement de tout ce qui me fait sentir
    ma dépendance, de tout ce qui me rappelle à ma situation, tout cela dégage mon âme,
    me donne une plus grande audace de penser, me jette en quelque sorte dans l’immensité
    des êtres pour les combiner, les choisir, me les approprier à mon gré, sans gêne et sans crainte.
    Je dispose en maître de la nature entière ; mon cœur, errant d’objet en objet, s’unit, s’identifie
    à ceux qui le flattent, s’entoure d’images charmantes, s’enivre de sentiments délicieux.
    Si pour les fixer je m’amuse à les décrire en moi-même, quelle vigueur de pinceau,
    quelle fraîcheur de coloris, quelle énergie d’expression je leur donne !
    On a, dit-on, trouvé de tout cela dans mes ouvrages, quoique écrits vers le déclin de mes ans.
    Oh ! si l’on eût vu ceux de ma première jeunesse, ceux que j’ai faits durant mes voyages,
    ceux que j’ai composés et que je
     
    n’ai jamais écrits… (…)
    La vie ambulante est celle qu’il me faut. Faire route à pied par un beau temps,
    dans un beau pays, sans être pressé, et avoir pour terme de ma course un objet agréable :

    Voilà de toutes les manières de vivre celle qui est la plus de mon goût.
     


    Jean-Jacques Rousseau
     


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