Dimanche 18 Août : Veigné > Ste-Maure-de-Touraine - 26km


    Extrait du Guide des Editions Lepère
    "Sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle,
    la Via Turonensis, le chemin vers l'Atlantique"


    Montbazon : En 987, les comtes de Blois et d'Anjou se disputent la Touraine.
    En effet,
    sillonné par l'important axe fluvial que représente la Loire, le pays comprend
    les vallées
    du Cher, de l'Indre et de la Vienne, et constitue un riche terrain agricole,
    région de céréales
    et de vignobles.
    Le paysage de Touraine voit alors fleurir de plus en plus de donjons.
    Au Moyen-Age, le terme de donjon désignait le plus souvent l'ensemble du château

    correspondant au siège du pouvoir féodal, comprenant la motte, la tour, la grande salle
    et le logis. Le donjon dans son acception actuelle était désigné à l'époque par les termes
    de
    grosse ou grande tour.
    La forteresse de Montbazon, située sur l'éperon rocheux qui domine l'Indre, fut construite

    au tout début du XIe siècle par Foulque Nerra, comte d'Anjou. Moins d'un quart de siècle
    plus tard, le château était tenu par son rival Eudes, comte de Blois et de Tours. Les comtes
    d'Anjou en reprirent possession avant le milieu du XIe siècle, mais Montbazon fut encore
    assiégée à de multiples reprises par la suite. La tour maîtresse rectangulaire, datée des
    années 1000-1050, est peut-être
    l'une des plus anciennes du genre.

    Sainte-Catherine-de-Fierbois :
    On prétend que la première chapelle construite à cet endroit et dédiée à Sainte-Catherine
    se trouvait en pleine forêt. Le nom de "Fierbois" viendrait de "ferus boscus" qui signifierait
    "bois sauvage". La forêt a disparu, mais il reste une chapelle. Poutant ce n'est plus celle
    qui abritait la statue de "Dame Catherine" aux pieds de laquelle
    Charles Martel, après sa
    victoire sur les Sarrasins en 732, déposa son épée. Curieux rapprochement et nouvelle
    histoire d'épée en 1429. En route vers Chinon pour y rencontrer "le gentil Dauphin",
    Jeanne d'Arc fait halte dans la chapelle pour y prier Sainte-Catherine. Quelques semaines
    plus tard, le Dauphin confie ses troupes à Jeanne. Et c'est alors vers cette chapelle que

    Jeanne envoie un écuyer "quérir une épée marquée de 5 croix". Ce sera l'épée de la
    victoire, celle que Jeanne portera à Reims pour le sacre de Charles VII.
     


     
 Vu dans l'Eglise de Sorigny : Un Saint-Roch et un Vitrail illustrant Saint-Martin partageant son manteau avec un pauvre.


Le long d'une propriété bordant le Chemin




Dominique une pèlerine priante et d'une grande foi...


Et moi qui joue au mécréant...

  
             Un beau parcours en forêt...                                              L'église de Sainte-Catherine de Fierbois      




       
La statue de Jeanne d'Arc qui a séjourné à Sainte-Catherine-de-Fierbois en Mars 1429


      On quitte de bonne heure le gîte. L'itinéraire venant de Veigné ne passe pas par Montbazon.
      Dommage car on va manquer la Forteresse de Montbazon située sur un éperon rocheux qui
      domine l'Indre. On arrive à Sorigny vers 10h30. Petit tour à l'église et au bar du village...
      Itinéraire champêtre entre champs de tournesols et de maïs alternant avec des passages
      en forêt...Promenade bucolique avec peu de denivelés...J'ai de grandes discussions
      concernant
      la religion et la foi chrétienne avec Dominique qui est animée d'une foi profonde !
      On fait une pause à 
      Sainte-Catherine-de-Fierbois pour visiter l'église et nous rafraîchir
      à l'auberge "Jeanne d'Arc" où le patron nous raconte sa vie et ce qui l'a amené dans ce village
      pour y ouvrir cette auberge. Il nous reste encore 2 h de marche pour arriver au terme de

      l'étape. On retrouve le même environnement (Tournesols, maïs etc...) La fatigue commence
      à se faire sentir car pour une 2ème journée, l'étape est assez longue ! Nous arrivons au gîte
      à 17h où nous sommes bien accueillis par les bénévoles en charge de ce lieu.
      Il y a des boissons fraîches, un peu de nourriture et de quoi se faire un petit déjeuner.
      Le gîte est situé dans un petit hameau "Le Grand Vaux" à l'entrée de
      Ste-Maure-de-Touraine.
       


Hébergement au Refuge Municipal du Grand Vaux
Situé à 1,5km du centre de Sainte-Maure.
Gîte bien équipé avec un bon accueil des bénévoles.
4 Coquilles

 



      Les Soeurs de Charité

      Le jeune homme dont l'oeil est brillant, la peau brune,
      Le beau corps de vingt ans qui devrait aller nu,
      Et qu'eût, le front cerclé de cuivre, sous la lune
      Adoré, dans la Perse un Génie inconnu,
       
      Impétueux avec des douceurs virginales
      Et noires, fier de ses premiers entêtements,
      Pareil aux jeunes mers, pleurs de nuits estivales,
      Qui se retournent sur des lits de diamants ;
       
      Le jeune homme, devant les laideurs de ce monde
      Tressaille dans son coeur largement irrité,
      Et plein de la blessure éternelle et profonde,
      Se prend à désirer sa soeur de charité.
       
      Mais, ô Femme, monceau d'entrailles, pitié douce,
      Tu n'es jamais la Soeur de charité, jamais,
      Ni regard noir, ni ventre où dort une ombre rousse,
      Ni doigts légers, ni seins splendidement formés.
       
      Aveugle irréveillée aux immenses prunelles,
      Tout notre embrassement n'est qu'une question :
      C'est toi qui pends à nous, porteuse de mamelles,
      Nous te berçons, charmante et grave Passion.
       
      Tes haines, tes torpeurs fixes, tes défaillances
      Et les brutalités souffertes autrefois,
      Tu nous rends tout, ô Nuit pourtant sans malveillances,
      Comme un excès de sang épanché tous les mois.
       
      - Quand la femme, portée un instant, l'épouvante,
      Amour, appel de vie et chanson d'action,
      Viennent la Muse verte et la Justice ardente
      Le déchirer de leur auguste obsession.
       
      Ah ! sans cesse altéré des splendeurs et des calmes,
      Délaissé des deux Soeurs implacables, geignant
      Avec tendresse après la science aux bras almes,
      Il porte à la nature en fleur son front saignant.
       
      Mais la noire alchimie et les saintes études
      Répugnent au blessé, sombre savant d'orgueil ;
      Il sent marcher sur lui d'atroces solitudes.
      Alors, et toujours beau, sans dégoût du cercueil,
       
      Qu'il croie aux vastes fins, Rêves ou Promenades
      Immenses, à travers les nuits de Vérité,
      Et t'appelle en son âme et ses membres malades,
      Ô Mort mystérieuse, ô soeur de charité.

       
      Arthur Rimbaud  - Juin 1871.
       


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