Lundi 19 Août : Ste Maure de Touraine > Dangé St Romain - 25km

 

    Extrait du Guide des Editions Lepère
    "Sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle,
    la Via Turonensis, le chemin vers l'Atlantique"


    Le Fromage de Sainte-Maure-de-Touraine :
    Selon la tradition, le Sainte-Maure-de-Touraine serait né à l'époque carolingienne.
    Les invasions Maures auraient en effet introduit l'élévage caprin, et les mauresques
    restés sur place après la défaite des Sarrasins à Poitiers, auraient transmis le secret de
    fabrication de ce fromage.

    Le Sainte-Maure-de-Touraine tel que nous le connaissons aujourd'hui est le résultat
    d'améliorations empiriques successivement apportées au cours des siècles.

    Transmis de mère en fille, le mode de fabrication était le suivant : le lait emprésuré était
    réparti dans des pots et mis à cailler. On laissait reposer le caillé pendant une journée

    avant de le mouler dans des faissines. Sitôt démoulés, les fromages étaient roulés dans un
    mélange de gros sel et de cendres de charbon de bois. On mettait la paille quand les

    fromages avaient tendance à se casser. Elle n'était donc à l'origine aucunement synonyme
    de qualité, bien au contraire ! Fabriqué à la ferme jusqu'au début du XXe siècle,
    le Sainte-Maure-de-Touraine est aujourd'hui également produit en laiterie...
    Il est certifié en Appellation d'Origine Protégée (AOP). C'est un fromage au lait
     de chèvre frais, entier et cru. Il doit être affiné en cave au moins dix jours,
    avoir une robe fine de
    couleur gris cendré, une forme cylindrique, légèrement évasée
    à l'une de ses extrémités
    et être traversé d'une paille de seigle portant le nom
    du fromage et le numéro d'identification du fromager...

     

 


     
En traversant Sainte-Maure-de-Touraine

     

     
          Beau spécimen de calvaire                                            Dolmen de Bommiers (de la Pierre Fondue)

                                     
 Beaux spécimens de pèlerins !!!

    
La Maison du Souvenir à Maillé


Pas très loin du Chemin passent les énormes engins sur le chantier de la nouvelle LGV


Eglise de La Celle-Saint-Avant


La Creuse ou la Vienne ? A Port-de-Piles se trouve le confluent de ces 2 rivières

    


    
Les Ormes                                                                                    Dangé-Saint-Romain


 Eglise de Dangé-St-Romain

 


      Je quitte le gîte à 7h après un bon petite déjeuner. Je traverse Ste Maure,
      je monte vers l'église,
      je fais quelques tours et détours dans le bourg qui
      offre un riche patrimoine architectural
      en plus d'être "La cité du fromage" :
      Le Sainte-Maure de Touraine est un fromage à base de lait de chèvre entier
      de forme
      tronconique, d'une longueur de 16-17 cm, traversé par un brin de paille.
      Je retrouve le chemin balisé qui traverse à nouveau les champs de tournesols et de maïs...
      Dominique me rejoint, on fait une pause au Dolmen de Bommiers datant du néolithique,
      construit par des hommes vivant à l'époque du "Nouvel âge de la pierre".

      Nous suivons ensuite un itinéraire de remplacement pour éviter les zones de chantier de
      la future ligne LGV. On suit des balises GR et des flèches bleu-jaune de l'Association de
      Saint-Jacques qui nous fait marcher sur une petite route goudronnée qui serpente entre
      autoroute et chantier LGV. Ce changement d'itinéraire nous amène à Maillé
      où se trouve une "Maison du Souvenir" qui impose de prendre le temps de s'arrêter !

      "Le 25 août 1944, tandis que Paris était libéré,
      Maillé était victime d'un massacre organisé et sans limite
      de la part de l'armée allemande en représailles d'actions de la résistance.
      Ce massacre a coûté la vie à 124 habitants de Maillé,
      pour la plupart des femmes et des enfants."

      On parle un moment avec un jeune homme responsable de ce lieu qui essaye par tous les
      moyens de faire connaître à un large public ce petit village martyr, encore peu connu !

      Nous arrivons un peu plus tard à La Celle-Saint-Avant où on fait une pause dans un
      restaurant routier. A Port de Piles, je laisse Dominique qui va rejoindre une famille qui
      l'héberge et je continue jusqu'aux Ormes où une pause au bistrot s'impose...
      Il reste 4 km pour arriver au terme de cette étape : Dangé-St Romain. Je vais directement
      chez mes hôtes qui m'accueillent avec une grande gentillesse. J'ai fait les 10 derniers km
      avec des sandales, car mes pieds commençaient à souffrir dans les chaussures...
      La soirée en bonne compagnie est agréable et reposante. Le dîner est à la hauteur de
      l'accueil que j'ai reçu : Apéritif, vin à volonté, tomates et haricots verts du jardin, et des
      plats cuisinés maison ! Une bonne nuit bien reposante m'attend et je crois bien qu'à 21h
      je suis parti dans le pays des rêves...

       


Hébergement chez Mr et Mme Bodin
11 Avenue de l'Europe à Dangé St Romain
Retraités qui accueillent les pèlerins
Grande chambre avec des draps et dîner copieux
4 coquilles

 


    Bal des pendus

    Au gibet noir, manchot aimable,
    Dansent, dansent les paladins,
    Les maigres paladins du diable,
    Les squelettes de Saladins.

    Messire Belzébuth tire par la cravate
    Ses petits pantins noirs grimaçant sur le ciel,
    Et, leur claquant au front un revers de savate,
    Les fait danser, danser aux sons d’un vieux Noël !

    Et les pantins choqués enlacent leurs bras grêles
    Comme des orgues noirs, les poitrines à jour
    Que serraient autrefois les gentes damoiselles
    Se heurtent longuement dans un hideux amour.

    Hurrah ! les gais danseurs, qui n’avez plus de panse !
    On peut cabrioler, les tréteaux sont si longs !
    Hop ! qu’on ne sache plus si c’est bataille ou danse !
    Belzébuth enragé racle ses violons !

    Ô durs talons, jamais on n’use sa sandale !
    Presque tous ont quitté la chemise de peau ;
    Le reste est peu gênant et se voit sans scandale.
    Sur les crânes, la neige applique un blanc chapeau :

    Le corbeau fait panache à ces têtes fêlées,
    Un morceau de chair tremble à leur maigre menton :
    On dirait, tournoyant dans les sombres mêlées,
    Des preux, raides, heurtant armures de carton.

    Hurrah ! la bise siffle au grand bal des squelettes !
    Le gibet noir mugit comme un orgue de fer !
    Les loups vont répondant des forêts violettes :
    A l’horizon, le ciel est d’un rouge d’enfer…

    Holà, secouez-moi ces capitans funèbres
    Qui défilent, sournois, de leurs gros doigts cassés
    Un chapelet d’amour sur leurs pâles vertèbres :
    Ce n’est pas un moustier ici, les trépassés !

    Oh ! voilà qu’au milieu de la danse macabre
    Bondit dans le ciel rouge un grand squelette fou
    Emporté par l’élan, comme un cheval se cabre :
    Et, se sentant encor la corde raide au cou,

    Crispe ses petits doigts sur son fémur qui craque
    Avec des cris pareils à des ricanements,
    Et, comme un baladin rentre dans la baraque,
    Rebondit dans le bal au chant des ossements.

    Au gibet noir, manchot aimable,
    Dansent, dansent les paladins,
    Les maigres paladins du diable,
    Les squelettes de Saladins.


    Arthur Rimbaud
     

 

Etape suivante

Retour