Je quitte la Casa-Albergue de Peter après avoir bu un thé avec mon hôte à 5h15. Il m'a donné un plan pour l'itinéraire à suivre en début d'étape...La nuit est belle avec la clarté radieuse d'une pleine lune qui éclaire mon chemin sans que j'utilise la frontale. J'enchaîne une petite route et un chemin de terre jusqu'à un grand parc de panneaux solaires. Ensuite, à part quelques courts passages sur de petites routes, c'est une longue chevauchée au milieu des oliviers parfois sans chemin visible et le plus souvent en suivant de longues pistes sans trop de dénivelés...
Comme l'étape est un peu longue et qu'il n'y a pas de pueblo sur le parcours ni de point d'eau, j'ai emporté 3 litres d'eau ce qui a d'autant alourdi mon sac,
mais avec la chaleur qui s'accentue jour après jour, je n'avais pas le choix !
Je ne reparlerai pas des oliviers car il n'y aurait que ça à dire tant
ils sont l'élément primordial de ce Chemin ! Alors mon seul refuge c'est la
déclamation de poèmes, le Transsibérien, le Panama et les Pâques à New York
de Cendrars vont m'accompagner pendant près d'une heure...J'ai perdu la notion du temps et des kilomètres... Je marche poussé par la
seule force de mon engagement à vivre cette aventure un peu folle de parcourir
le Camino Mozarabe en cette fin d'été où la chaleur est à son maximum !
Il y a un passage le long d'un lac qui fait partie d'une réserve naturelle, mais en cette fin d'été il est presque à sec ! Je fais 2 pauses pour rafraîchir les pieds, ce qui est indispensable avec la chaleur, et pour profiter d'un moment de repos et de rêverie allongé à l'ombre d'un olivier ! Eh oui ! Il n'y a pas d'autres arbres sur le parcours !...
Un peu avant d'entrer dans la ville de Baena, je passe devant une grande usine qui utilise les résidus provenant du pressage des olives pour produire l'électricité qui alimente la localité.
Pour terminer l'étape, il y a encore un effort à fournir, à savoir grimper une bonne
demi-heure pour arriver au point haut de la cité près du Castillo de Almedina où se trouve l'Albergue. Je rêve d'Albergues qui soient à l'entrée des pueblos...
Je suis quand même récompensé par une cerveza bien fraîche que m'offre la personne qui m'accueille. J'ai un dortoir pour moi seul dans cette Auberge "Ruta del Califato" qui est tranquille, agréable, mais dans une ambiance quelque peu impersonnelle.
En fin d'après-midi, je descends en ville. J'achète pour mes pieds un flacon d'aceite de Rosa Mosqueta (Huile végétale de Rose Musquée) qui va s'avérer un produit "miracle" pour "réparer" mes pieds qui ont souffert au cours des étapes précédentes... J'achète également dans une pharmacie des semelles de la marque "Scholl" qui vont contribuer à retrouver une marche plus agréable sans aucune gêne ni douleur...
Je finis la soirée dans un restaurant où je m'offre un dîner de qualité avec "Chuletas de Cordero", Vino de Rioja et pour finir comme presque chaque soir, un chupito de Orujo de Hierbas !
Dernier effort de la journée... Il faut remonter au sommet de la ville pour retrouver l'Albergue !
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