Mercredi 6 Septembre 2017 - Alcaudete > Baena (25 km)

14ème étape


Lune, lanterne haut dans le ciel,  pour éclairer mes pas...
 

« Il me faudra mourir et mourir encore pour savoir que la vie est inépuisable. »

Rabindranath Tagore
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Les oiseaux de passage


 


 
Adieu Peter ! Et merci pour ton accueil chaleureux !
 

Quel bonheur de marcher dans la nuit avec cette lune comme un fanal pour me guider...


Déjà l'aube point à l'horizon...

               



La balise classique du Camino Mozarabe


Le soleil est sur le point d'émerger !...



Les oliviers en rangs bien alignés recouvrent toutes les surfaces, plaines et collines...








Une petite famille qui est venue me saluer...


J'ai pris cette photo 1 heure avant celle qui suit..Je devais être alors à 5-6 km de Baena...
Je n'arrive pas à trouver quel peut être le nom de ce pueblo...
Est-ce que c'est Baena qu'on apercevrait de loin ?


L'usine qui utilise les résidus provenant du
pressage des olives pour produire l'électricité qui alimente la localité.



 La ville de
Baena


La ruelle pour grimper vers le Castillo où se trouve l'Albergue...





La Plaza de la Constitución de Baena

 


    Je quitte la Casa-Albergue de Peter après avoir bu un thé avec mon hôte à 5h15. Il m'a donné un plan pour l'itinéraire
    à suivre en début d'étape...La nuit est belle avec la clarté radieuse d'une pleine lune qui éclaire mon chemin sans que
    j'utilise la frontale. J'enchaîne une petite route et un chemin de terre jusqu'à un grand parc de panneaux solaires. Ensuite,
    à part quelques
    courts passages sur de petites routes, c'est une longue chevauchée au milieu des oliviers parfois sans
    chemin visible et le plus souvent en suivant de longues pistes sans trop de dénivelés...

    Comme l'étape est un peu longue et qu'il n'y a pas de pueblo sur le parcours ni de point d'eau, j'ai emporté 3 litres d'eau
    ce qui a d'autant alourdi mon sac, mais avec la chaleur qui s'accentue jour après jour, je n'avais pas le choix !


    Je ne reparlerai pas des oliviers car il n'y aurait que ça à dire tant ils sont l'élément primordial de ce Chemin !
    Alors mon seul refuge c'est la déclamation de poèmes, le Transsibérien, le Panama et les Pâques à New York de Cendrars
    vont m'accompagner pendant près d'une heure...J'ai perdu la notion du temps et des kilomètres... Je marche poussé par la
    seule force de mon engagement à vivre cette aventure un peu folle de parcourir le Camino Mozarabe en cette fin d'été
    où la chaleur est à son maximum !

    Il y a un passage le long d'un lac qui fait partie d'une réserve naturelle, mais en cette fin d'été il est presque à sec !
    Je fais 2 pauses pour rafraîchir les pieds, ce qui est indispensable avec la chaleur, et pour profiter d'un moment de
    repos et de rêverie allongé à l'ombre d'un olivier ! Eh oui ! Il n'y a pas d'autres arbres sur le parcours !...

    Un peu avant d'entrer dans la ville de Baena, je passe devant une grande usine qui utilise les résidus provenant du
    pressage des olives pour produire l'électricité qui alimente la localité.

    Pour terminer l'étape, il y a encore un effort à fournir, à savoir grimper une bonne demi-heure pour arriver au point haut
    de la cité près du Castillo de Almedina où se trouve l'Albergue. Je rêve d'Albergues qui soient à l'entrée des pueblos...

    Je suis quand même récompensé par une cerveza bien fraîche que m'offre la personne qui m'accueille.
    J'ai un dortoir pour moi seul dans cette Auberge "Ruta del Califato" qui est tranquille, agréable, mais dans une ambiance
    quelque peu impersonnelle.

    En fin d'après-midi, je descends en ville. J'achète pour mes pieds un flacon d'aceite de Rosa Mosqueta (Huile végétale
    de Rose Musquée) qui va s'avérer un produit "miracle" pour "réparer" mes pieds qui ont souffert au cours des étapes
    précédentes... J'achète également dans une pharmacie des semelles de la marque "Scholl" qui vont contribuer à retrouver
    une marche plus agréable sans aucune gêne ni douleur...

    Je finis la soirée dans un restaurant où je m'offre un dîner de qualité avec "Chuletas de Cordero", Vino de Rioja et pour
    finir comme presque chaque soir, un chupito de Orujo de Hierbas !

    Dernier effort de la journée... Il faut remonter au sommet de la ville pour retrouver l'Albergue !

     

 

Hébergement dans l'Auberge (Albergue) Rurale "Ruta del Califato" C/Coro,7 -
Tél. 957 670 075/ 650 923 041
La nuit entre 10 et 20 euros selon dortoir ou chambre individuelle
3 coquilles





Le clocher de la iglesia de Santa Maria la Mayor sous un ciel menaçant...

 



    Je t’aime pour toutes les femmes que je n’ai pas connues
    Je t’aime pour tous les temps où je n’ai pas vécu
    Pour l’odeur du grand large et l’odeur du pain chaud
    Pour la neige qui fond pour les premières fleurs
    Pour les animaux purs que l’homme n’effraie pas
    Je t’aime pour aimer
    Je t’aime pour toutes les femmes que je n’aime pas


    Qui me reflète sinon toi-même je me vois si peu
    Sans toi je ne vois rien qu’une étendue déserte
    Entre autrefois et aujourd’hui
    Il y a eu toutes ces morts que j’ai franchies sur de la paille
    Je n’ai pas pu percer le mur de mon miroir
    Il m’a fallu apprendre mot par mot la vie
    Comme on oublie


    Je t’aime pour ta sagesse qui n’est pas la mienne
    Pour la santé
    Je t’aime contre tout ce qui n’est qu’illusion
    Pour ce cœur immortel que je ne détiens pas
    Tu crois être le doute et tu n’es que raison
    Tu es le grand soleil qui me monte à la tête
    Quand je suis sûr de moi.


    Paul ÉLUARD - Recueil : "Le Phénix" - 1950

     


 
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