Mardi 6 Octobre  2015 :  Monforte > Chantada (31,2 km)

 


    Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
    Et sans dire un seul mot te remettre à rebâtir,
    Ou perdre d'un seul coup le gain de cent parties
    Sans un geste et sans un soupir ;

    Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
    Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre
    Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
    Pourtant lutter et te défendre ;

    Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
    Travesties par des gueux pour exciter des sots,
    Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles
    Sans mentir toi-même d'un seul mot ;

    Si tu peux rester digne en étant populaire,
    Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
    Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
    Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ;

    Si tu sais méditer, observer et connaître
    Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ;
    Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
    Penser sans n'être qu'un penseur;

    Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
    Si tu peux être brave et jamais imprudent,
    Si tu sais être bon, si tu sais être sage
    Sans être moral ni pédant ;

    Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
    Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,
    Si tu peux conserver ton courage et ta tête
    Quand tous les autres les perdront,

    Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
    Seront à tout jamais tes esclaves soumis
    Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire,
    Tu seras un homme, mon fils

    Rudyard Kipling "Si"
     


         
Au lever du jour calvaires et chapelles invitent au recueillement...


Ô belle Galice tu m'enchantes avec tes chemins creux, tes ruisseaux qui font entendre
un doux murmure, tes vertes vallées et tes vergers de pommiers !...



Ô belle Galice , ta douce pluie est une compagne qui murmure à mon oreille des mots d'amour...



...et tes chemins boueux deviennent devant mes yeux éblouis des sentiers bordés de roses...


Ô belle Galice tu prends soin du pèlerin et tu le nourris tout au long de tes sentes

de ces bons fruits d'automne, pommes, raisin, noix et châtaignes !...

     
Les chèvres sont paisibles dans les prés !






Cet homme "bouilleur de cru" artisanal me fait déguster 2 chupitos de sa production !

            
Le calvaire et l'arbre de souffrance...


Horreo typique de Galice


La Iglesia de San Payo de Diamondi


Voilà la borne des 100 km !


Je n'ai pu résister !



Ô belle Galice, tu accompagnes le pèlerin dans sa longue marche vers Saint-Jacques avec des gestes
de tendresse et la douceur d'une amante...





Un cep ?


La voie romaine qui descend vers le Rio Miño


Rio Miño


Les vignobles de la Ribeira Sacra





Rio Miño


Le village de Belesar sur le rio Miño





L'église entourée du cimetière dans le hameau de Lincora

    
Paisibles...



La Iglesia de Chantada

 


    Je quitte l'Hostal à 7h30 après le petit déjeuner. Je mets bien une demi-heure pour sortir de la ville, puis je marche
    pendant quelques kilomètres sur le bord d'une petite route. Le temps est à la pluie et elle arrive inévitablement !
    Mais elle m'a apprivoisé et avec ma cape et mes guêtres je marche tranquillement sur cette route où il n' y a
    quasiment pas de circulation...Ensuite je vais alterner cet itinéraire routier avec des passages sur de beaux
    chemins au milieu des chênes et des hêtres, traversant plusieurs hameaux et reprenant la route quand je vois
    que l'itinéraire me conduit dans des chemins boueux...Cette alternance est agréable et je peux apprécier tantôt
    de marcher au sec sur le goudron, tantôt de retrouver la nature sauvage et variée au milieu de petites forêts...

    A la sortie du hameau de A Broza, je vois un homme portant des bouteilles dans un carton et comme il y a
    une odeur qui me fait penser à du vin ou de l'alcool, je lui demande ce qu'il fait...
    Il m'invite à entrer dans son hangar et m'explique qu'il fabrique de l'alcool de café et du Orujo de Hierbas
    (Alcool fait avec des herbes) En fait c'est un petit bouilleur de cru artisanal. Il me sert 2 petits verres
    et j'apprécie la qualité de sa production ! 

    Je fais de temps en temps une pause pendant les accalmies quand je trouve un banc ou un tronc d'arbre. Je
    m'aperçois que j'ai perdu le sifflet que j'avais dans ma poche et que je gardais précieusement en cas d'attaque
    d'un chien ou de toute autre circonstance où le sifflet aurait pu m'être utile !

    Je me régale au fil des kilomètres de figues, de raisin, de noix et de châtaignes...Même une paysanne que je
    croise avec son seau me donne une grosse poignée de belles noix fraîches !

    Je traverse plusieurs hameaux et pueblos et après Montecelo qui est encore à 10 kilomètres de la fin
    de l'étape, je fais un détour pour admirer
    l'église romane San Payo de Diamondi
    .
    Un peu après, commence une longue descente qui mène au bord du Rio Miño en empruntant une voie romaine.
    C'est une partie du chemin assez raide et accidentée et mes bâtons me sont bien utiles pour éviter de glisser
    sur les pavés mouillés...La vue sur le fleuve et en face sur les collines couvertes de vignes est superbe.
    J'arrive au village de Belesar et j'emprunte le pont pour traverser le Rio. En face c'est une montée assez raide
    avec le choix de suivre les lacets de la route ou de couper en suivant des raidillons abruptes...

    Après une bonne heure de montée au milieu de bodegas où l'on peut déguster des vins de la Ribeira Sacra,
    j'arrive sur un plateau et l'on aperçoit alors dans la vallée, à 2 ou 3 km, la ville de Chantada.
    Je prends mon temps pour descendre tranquillement jusqu'à l'entrée de cette cité. Ne sachant où me diriger
    pour trouver mon hébergement, je demande à des passants et je finis par trouver l'Hostal-restaurante
    Gamalio/O Faro où j'ai réservé une chambre. L'accueil pour changer est plutôt froid et la chambre petite
    avec une douche où un gros gabarit pourrait entrer avec difficulté !

    Il fait frais en soirée et j'essaye de faire sécher mes affaires comme je peux ! Le dîner est plutôt moyen, mais
    cela  me réchauffe et pour teminer avant d'aller me coucher, j'apprécie un verre de Orujo de Hierbas !


 Lien avec le site Mundicamino
 
 


Hébergement à l'Hostal-restaurante Gamalio / O Faro
7 C/. Garcia Arias (Face au Polideportivo) - Tél. 982 44 08 33
C'est moyen, mais économique 15 euros la nuit et  10 euros le dîner
2 Coquilles
 



    Nâzim Hikmet

    Je suis dans la clarté qui s’avance
    Mes mains sont toutes pleines de désir, le monde est beau.
    Mes yeux ne se lassent pas de regarder les arbres,
    Les arbres si pleins d’espoir, les arbres si verts.
    Un sentier ensoleillé s’en va à travers les mûriers.
    […] Les œillets ont dû fleurir quelque part.
    Et voilà, mon amour, et voilà, être captif, là n’est pas la question,
    La question est de ne pas se rendre…"

    La vie n'est pas une plaisanterie
    Tu la prendras au sérieux,
    Comme le fait un écureuil, par exemple,
    Sans rien attendre du dehors et d'au-delà
    Tu n'auras rien d'autre à faire que de vivre.

    La vie n'est pas une plaisanterie,
    Tu la prendras au sérieux,
    Mais au sérieux à tel point,
    Qu'adossé au mur, par exemple, les mains liées
    Ou dans un laboratoire
    En chemise blanche avec de grandes lunettes,
    Tu mourras pour que vivent les hommes,
    Les hommes dont tu n'auras même pas vu le visage,
    Et tu mourras tout en sachant
    Que rien n'est plus beau, que rien n'est plus vrai que la vie.

    Tu la prendras au sérieux
    Mais au sérieux à tel point
    Qu'à soixante-dix ans, par exemple, tu planteras des oliviers
    Non pas pour qu'ils restent à tes enfants
    Mais parce que tu ne croiras pas à la mort
    Tout en la redoutant
    Mais parce que la vie pèsera plus lourd dans la balance.

    Nâzim Hikmet
     


La vallée du Rio Miño
 

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