Mardi 26 Septembre 2023
Santiago 

 


    Le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle

    est un voyage extérieur qui mène à un voyage intérieur,

    une exploration de l'âme autant

    que des kilomètres parcourus...

     

 






    La Plaza de la Quintana (Praza da Quintana) à l'est de la Cathédrale.


    La Praza da Quintana ( Place de la Quintana)  est divisée en 2 parties : 
    Celle du bas c’est la Quintana de los Muertos, (Place des morts)
    car elle fut bâtie sur un ancien cimetière de la ville.
    Elle est pavée de granit, une pierre souvent utilisée dans l'architecture galicienne.
    La partie supérieure, c’est la Quintana de los Vivos. (Place des vivants).
    Elles sont séparées par des escaliers où pèlerins et touristes aiment s’asseoir
    pour se reposer ou contempler l’animation qui a lieu sur ces Quintanas…
    On pourrait penser que ces escaliers symbolisent un passage, la descente de la vie à la mort.
    Le côté ouest de la place est dominé par la Cathédrale .
    Depuis cette place, on peut apercevoir la Porte Royale et la Porte Sainte.
    Celle-ci n'est ouverte que pendant les années saintes de Compostelle,
    c'est-à-dire quand le 25 juillet (Fête de la Saint-Jacques) correspond à un dimanche.
     



La façade est de la Cathédrale et la Quintana de los Muertos

                              
La Quintana de los Vivos                                                            La façade sud de la Cathédrale

(Partie supérieure de la Plaza de la Quintana)                                        
La fachada de las Platerías             


La Plaza de las Platerias

     


    Le chœur de la Cathédrale dominé par le Botafumeiro.

    Il est situé dans la partie orientale de l'édifice, derrière le sanctuaire où se trouve l'autel principal.
    Il est richement décoré et abrite des sculptures, des stalles et d'autres éléments artistiques remarquables.

    En plus de son importance liturgique, le chœur de la Cathédrale de Saint-Jacques de Compostelle
    est également un exemple remarquable de l'architecture gothique espagnole et de l'artisanat médiéval.

     


                                   

Cathédrale de Saint-Jacques de Compostelle




    
Le tombeau de Saint-Jacques situé dans une crypte sous le chœur de la Cathédrale.

      
Au centre une statue de Saint-Jacques

                 


    Le Botafumeiro, construit en laiton et en argent, possède une hauteur de 1,60 m et pèse  54 kg.
    Une fois rempli d’encens et de charbon, il peut atteindre environ 80 kg.
    Quand il est en service, il est suspendu à une hauteur de 20 mètres. Pour le manœuvrer, il faut
    huit hommes, les « Tiraboleiros », qui, en utilisant un système complexe de cordes et de poulies,
    le font balancer 
    à travers le transept de la cathédrale, à une vitesse d’environ 70 km/h.
    Un spectacle magnifique, hypnotique...
    La vitesse et l'ampleur du mouvement du Botafumeiro
    sont impressionnantes, remplissant la cathédrale de nuages de fumée parfumée.


    L'utilisation du Botafumeiro remonte au Moyen-Âge, où il était utilisé pour masquer les odeurs
    des pèlerins, en raison de la longue marche qu'ils avaient entreprise pour atteindre la cathédrale.

    Aujourd'hui, il est utilisé principalement lors de cérémonies religieuses spéciales,
    ou lorsque des Groupes de Pèlerins (Touristes) font un don financier afin de pouvoir
    assister à la fin de la messe à ce spectacle hors du commun...

     


                 



La Plaza del Obradoiro (Praza do Obradoiro) au coucher de soleil...

                                   

 


    À la nuit tombée, une figure de pèlerin semble se tenir sous la tour de l'horloge baroque de la Cathédrale.
    En y regardant de plus près, on peut constater que ce n'est qu'une ombre projetée par l'édifice.
    La légende dit que cette ombre est un prêtre qui se déguisait pour rencontrer sa bien-aimée,
    une nonne retirée dans le couvent situé de l'autre côté de la place.
    Celle-ci ne vint jamais, et le pèlerin ne cessa de revenir chaque nuit dans l'espoir de l'y trouver…

     

 


La nuit revêt la Cathédrale et son environnement d'un manteau de lumière et de silence...
 


    À l'issue de ces 35 jours de marche, je voudrais vous livrer une synthèse de ce que j'ai vécu au cours de cette pérégrination :
    L'émerveillement quotidien devant tout ce que la Nature offre... la marche nocturne sous un beau ciel étoilé, les belles
    lueurs de l'aube, la diversité des paysages, les tons et couleurs des végétaux, des arbres, du ciel et des chemins que j'ai
    foulés, sans oublier tous les bruits que l'on perçoit dans le silence d'une marche solitaire....

    La gentillesse des personnes rencontrées, des serveurs (euses) dans les bars et restaurants, du personnel dans les
    boutiques et des hospitaliers dans les gîtes...sans oublier les belles rencontres de pèlerin(e)s...

    Les rencontres éphémères, les sourires échangés, les petits mots d'amitié, enfin tout ce qui tisse l'humanité !
    J'ajouterai que la mémorisation de nombreux poèmes me permet d'animer ma marche par une incantation poétique
    que je livre aux élémentaux qui peuplent les campagnes et les forêts...

    Marcher vers Compostelle et ensuite vers Finisterre, c'est quoi ?
    Quelle est la trame de cette pérégrination, quel est son sens et quel est le but ?
    Je dirai qu'il n'y a pas de but, et que sa trame est spirituelle dans le sens d'une quête de ce qui anime le pèlerin
    dans son Moi Supérieur, au-delà des croyances et des engagements religieux. 

    De ma part, il n'y a pas de rejet du religieux et je respecte les pèlerins qui font un pèlerinage, animés par leur Foi !
    Comme les chemins qui mènent à Compostelle sont divers, les chemins spirituels ont aussi leur diversité.....

    Chaque étape parcourue est comme une perle sur le long collier que déroule le pèlerin au fil de sa progression
    vers le but qu'il a fixé....

    En fait, ce n'est pas le but ou la destination finale qui compte, mais comment est vécu chaque moment, chaque heure,
    chaque minute, chaque seconde.... vécues dans l'Amour, dans la Tolérance, dans la Bienveillance et dans la Lumière...


    Voilà, la boucle est bouclée !
    Ma quinzième pérégrination sur les Chemins de Saint-Jacques se termine aujourd'hui...
    Demain, je prends l'avion pour Marseille...

    J'ai retrouvé ce texte que j'avais écrit le 29 septembre 2016 à l'issue de ma pérégrination sur le Camino de Madrid,
    le Camino de San Salvador et le Camino de la Costa.
    J'ai aujourd'hui le même ressenti, aussi je vous le livre tel que je l'avais écrit alors :

    Quel est le sens de ces Aventures Jacquaires que j'ai vécues au cours de toutes ces années ?

    Je résumerai d'un mot :  La Quête.

    Qui est ce pèlerin que je suis ?
    Dualité du sujet...Dualité du Pèlerin...

    Il y a un sujet qui dit "Je"
    Et un sujet qui est un "Autre"

    Lequel des deux je suis ?
    Qui est ce "Je" - Qui est cet "Autre" ?

    Celui qui dit "Je" se réfère à son statut social, à ses souvenirs, à son "paraître" dans le monde,
    à sa condition de citoyen, à ses relations avec son environnement, ses enfants, son conjoint...

    L"Autre" du "Je est un Autre" est celui que le Pèlerin découvre peu à peu au cours de sa pérégrination...
    Au cours de sa longue marche vers Saint-Jacques, le Pèlerin se libère au fil des kilomètres
    des fausses apparences de sa vie, il se met à nu en se débarassant de tout le superflu,
    de toutes ces enveloppes de protection dans lesquelles il est enfermé pour atteindre
    le "Moi Profond" ou "Moi Supérieur" qui est simplement ce que "Je Suis" dans mon essence première...

    C'est le sens que personnellement je donne à cette quête sans fin qui m'a poussé tout au long
    de ces années sur les Chemins de Compostelle.

     


    Santiago,  miroir de nos âmes…
    Révélation béatifique, nuage d’incertitude ou abîme de déception… 
    On ne trouve en arrivant à Santiago que ce qu’on a engrangé
    au profond de notre cœur tout au long du Chemin !
    C’est cela le vrai miracle !

      Deviens ce que tu es… 

    - Pure Connaissance… Sat-Chit-Ananda !

    - L’alchimie taoïste pour réaliser la fusion des trois trésors
      que  sont l’essence, l’énergie  et l’esprit.

    - La sagesse et la compassion du bouddhisme.

    Le Chemin, la Vérité,  la Vie de Jésus le Christ !

    L’alpha et l’oméga…
     

     

 


Hébergement à la Pension Ramos
18, Rúa da Raíña - Santiago
Tél. (+34) 981 581 859
       (+34) 646 940 367

Chambre avec grand lit et SDB

3 Coquilles

 

 

 



 
Dernière photo avant d'aller prendre l'avion pour Marseille
 

 

 


    Santiago - Balada ingenua

    II

    Una vieja que vive muy pobre
    en la parte más alta del pueblo,
    que posee una rueca inservible,
    una virgen y dos gatos negros,
    mientras hace la ruda calceta
    con sus secos y temblones dedos,
    rodeada de buenas comadres
    y de sucios chiquillos traviesos,
    en la paz de la noche tranquila,
    con las sierras perdidas en negro,
    va contando con ritmos tardíos
    la visión que ella tuvo en sus tiempos.

    Ella vio en una noche lejana
    como ésta, sin ruidos ni vientos,
    el apóstol Santiago en persona,
    peregrino en la tierra del cielo.

    -Y comadre, ¿cómo iba vestido?
    -le preguntan dos voces a un tiempo.
    -Con bordón de esmeraldas y perlas
    y una túnica de terciopelo.

    Cuando hubo pasado la puerta,
    mis palomas sus alas tendieron,
    y mi perro, que estaba dormido,
    fue tras él sus pisadas lamiendo.

    Era dulce el Apóstol divino,
    más aún que la luna de enero.
    A su paso dejó por la senda
    un olor de azucena y de incienso.

    -Y comadre, ¿no le dijo nada?
    -la preguntan dos voces a un tiempo.

    -Al pasar me miró sonriente
    y una estrella dejóme aquí dentro.
    -¿Dónde tienes guardada esa estrella?
    -la pregunta un chiquillo travieso.

    -¿Se ha apagado – dijéronle otros –
    como cosa de un encantamiento?

    -No, hijos míos, la estrella relumbra,
    que en el alma clavada 1a llevo.

    -¿Cómo son las estrellas aquí?
    -Hijo mío, igual que en el cielo.

    -Siga, siga la vieja comadre.
    ¿Dónde iba el glorioso viajero?

    -Se perdió por aquellas montañas
    con mis blancas palomas y el perro.
    Pero llena dejome la casa
    de rosales y de jazmineros,
    y las uvas verdes en la parra
    maduraron, y mi troje lleno
    encontré la siguiente mañana.
    Todo obra del Apóstol bueno.

    -¡Grande suerte que tuvo, comadre!
    -sermonean dos voces a un tiempo.
    Los chiquillos están ya dormidos
    y los campos en hondo silencio.

    ¡Niños chicos, pensad en Santiago
    por los turbios caminos del sueño!

    ¡Noche clara, fi nales de julio!
    ¡Ha pasado Santiago en el cielo!


    La tristeza que tiene mi alma,
    por el blanco camino la dejo,
    para ver si la encuentran los niños
    y en el agua la vayan hundiendo,
    para ver si en la noche estrellada
    a muy lejos la llevan los vientos.

    Federico Garcia Lorca
     


    Saint-Jacques - Ballade ingénue

    II

    Une vieille qui vit pauvrement
    à l’endroit le plus haut du village,
    possédant pour tout bien une Vierge,
    deux chats noirs, un rouet hors d’usage,
    tandis que de ses doigts tremblants
    et secs elle fait un bas grossier,
    au milieu de ses bonnes commères
    et d’espiègles gamins barbouillés,
    dans la paix de la nuit endormie
    où les monts se perdent dans le noir,
    raconte sur des rythmes lents
    une vision qu’elle eut autrefois.

    Dans le calme d’une nuit lointaine
    sans bruits ni vents, elle vit paraître
    l’apôtre Saint Jacques en personne,
    Pèlerin du ciel sur la terre.

    “Quel habit portait-il, bonne vieille ?
    Lui demandent deux voix à la fois.
    -Une riche tunique en velours,
    un bourdon d’émeraudes et de perles.

    “Mes ramiers étendirent leurs ailes
    lorsqu’il franchit le seuil de la porte,
    et mon chien qui était endormi
    le suivit en léchant ses talons.

    Il était doux, l’apôtre divin,
    plus doux que la lune de janvier.
    Un parfum fait de lys et d’encens
    sur ses pas embaumait le sentier.

    -Et il ne vous dit rien, bonne vieille ?
    Lui demandent deux voix à la fois.

    -En passant il me fit un sourire
    qui laissa une étoile en mon sein.
    -Et où conserves-tu cette étoile ?
    Lui demande un espiègle bambin.

    -S’est-elle éteinte, disent les autres,
    comme visions de sortilèges ?

    -Non, mes fils, l’étoile que j’ai là,
    dans mon coeur jette ses étincelles.

    -Dis, et comment sont ces étoiles ?
    – Mon enfant, comme celles du ciel.

    -Parle encore, parle encore, bonne vieille.
    Où allait le glorieux Pèlerin ?

    -Il se perdit là-bas dans les monts,
    avec mes clairs ramiers et mon chien.
    Mais il me laissa la maison pleine
    de rosiers et de fleurs de jasmin.
    Et les grapes vertes de la treille,
    je les vis, le lendemain matin,
    soudain mûres et mon grenier plein.
    Tout cela par la grâce du Saint.

    -Quelle chance pour vous, bonne vieille !”
    Font deux voix à la fois qui commentent.
    Les enfants sont plongés dans le sommeil
    et les champs dans un profond silence…

    Tout-petits, pensez à Saint Jacques
    à travers le dédale des rêves !

    Ô nuit claire des fins de juillet !
    Saint Jacques est passé dans le ciel !

    La tristesse qui flotte en mon âme,
    je la laisse sur le blanc chemin.
    Les enfants la trouveront peut-être
    et l’enfuiront dans l’eau demain,
    à moins que dans la nuit constellée
    les vents ne l’emportent au lointain...


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