Samedi 11 Septembre 2021 - Buonconvento > San Quirico d'Orcia 
23 km - 32ème étape
(Toscane)



    Les Fioretti de Saint François d'Assise


    Comment saint Antoine prêcha merveilleusement en présence du Pape et de tout le Consistoire

    Le merveilleux vase de l'Esprit-Saint, Antoine de Padoue, un des disciples élus et compagnons de saint François,
    qu'il appelait son évêque, prêchait une fois en Consistoire devant le Pape et les cardinaux. Dans ce Consistoire
    étaient des hommes de diverses nations, c'est-à-dire grecs, latins, français, allemands, slaves et anglais et diverses
    autres langues du monde. Enflammé par l'Esprit-Saint, il exposa si efficacement et si subtilement et si dévotement
    et si clairement et avec une telle intelligence la parole de Dieu, que tous ceux qui étaient en Consistoire, bien qu'ils
    fussent de langages divers, comprenaient clairement toutes ses paroles, aussi distinctement que s'il eût parlé le
    langage de chacun d'eux, et tous étaient stupéfaits, et il leur semblait que s'était renouvelé cet ancien miracle des
    apôtres au temps de la Pentecôte, qui parlaient en toutes langues par la vertu de l'Esprit-Saint.

    Et ils se disaient l'un à l'autre avec admiration : "N'est-il pas d'Espagne, celui-là qui prêche ? Et comment dans son
    parlerentendons-nous tous notre langage, le langage de nos pays ?". Le Pape, pareillement, considérant la profondeur
    de ses paroles et s'en émerveillant, dit : "Vraiment celui-ci est l'arche du testament et l'écrin contenant la divine Ecriture".
     

 



Comme chaque matin c'est l'explosion solaire...



Les belles rangées de cyprès...








Les vignobles de Toscane...



















J'aperçois au loin la cité de Torrenieri

                                 
L'église Santa Maria Maddalena à Torrenieri








J'arrive en vue de San Quirico d'Orcia

                                 



La porte d'entrée de San Quirico d'Orcia

                                    

La collégiale de San Quirico d'Orcia

                                    




                                     
Eglise de San Francesco



Les ruelles de la cité historique...

                                 


                                






Le dîner en terrasse
 



    Dénivelés + importants en milieu et en fin d'étape

    Je quitte l'hôtel à 6h15. Je prends un petit-déjeuner dans un bar en face de l'hôtel. Ensuite je tourne un peu en rond pour
    sortir de Buonconvento car les indications sont imprécises. Je marche un petit moment sur un chemin le long de la route
    et d'une zone industrielle. Je prends ensuite une piste assez large le long de grandes propriétés viticoles.

    Je retrouve ces grands espaces de vignobles qui s'étendent sur ces collines arrondies avec le contraste des champs
    de céréales moissonnés. Je continue sur une longue piste caillouteuse et poussiéreuse qui dessert ces propriétés.
    J'arrive à un point haut d'où j'ai de belles perspectives sur les coteaux vallonnés et au loin les montagnes.
    J'aime ces couleurs de fin d'été où se mélangent le vert, l'ocre, le bistre et le gris...

    Cette piste est longue et descend progressivement vers Torrenieri. J'entre dans cette localité. Il y a un bar et j'en profite
    pour faire une pause, boire un coca et manger un morceau de pizza. Je reprends le chemin en suivant une petite route
    en montée. Il commence à faire chaud et heureusement j'ai une bonne provision d'eau pour me rafraîchir.

    J'aperçois sur ma gauche sur la hauteur San Quirico d'Orcia que je rejoins après 3-4 kilomètres en suivant une piste
    en montée. J'entre dans cette cité historique qui est très animée. Il y a des stands d'une foire artisanale et les terrasses
    des restaurants situés sur la rue principale ont fait le plein. En effet, c'est le week-end et il y a de nombreux touristes.

    Je vais directement au B&B Il Cedro où j'ai une grande chambre avec salle de bains. Après mon temps habituel de repos,
    je vais visiter cette cité au riche passé architectural avec ses ruelles, ses tours médiévales, ses maisons anciennes
    et surtout la collégiale qui est l'un des principaux monuments historiques de San Quirico de style roman et gothique..
    Elle est dédiée à Saint Quirico (St Cyr en français).

    Je vais ensuite m'installer sur une terrasse et déguster un
    Aperol Spritz dans la douceur d'une chaude journée de ces
    derniers jours d'été... Puis je me régale avec une vraie pizza italienne arrosée d'un bon vin rouge de Toscane
    .
     


Hébergement B&B Il Cedro
Via dei Canneti 27
Grande chambre avec SDB

4 coquilles




La Collégiale de San Quirico d'Orcia



    Texte extrait du très beau livre de André Weill :
    "Sur le chemin d'Assise, présence et simplicité" :



    Chemin à deux 

    La piste de terre blanche s’étire dans les collines sous un ciel gris métallique. Les moutons se regroupent pour se
    protéger de la froidure. Nous marchons d’un bon pas pour se réchauffer et pour tenter de combler un peu les trois
    heures de retard. Le vent frappe le visage. La vie est là, et chacun semble apprécier la situation. Nous parlons peu.

    Joie de la découverte progressive de l’autre qui est si différent. De celui dont les histoires, les croyances, les profils,
    les expériences, les peurs, les modes de vie et les comportements nous questionnent. Joie d’un regard furtif. Joie de
    trois mots échangés et de dix minutes de silence. Joie du contraste entre l’immobilité radicale du matin et le
    bouillonnement du chemin présent. Joie de tendre une gourde d’eau, un morceau de chocolat, un biscuit. Joie de
    montrer sur la carte où on en est. Joie de pointer le nuage qui s’étire, l’arbre qui plie sous le vent au sommet de sa
    colline. Joie de la lumière argentée si spécifique aux champs d’oliviers lorsque le soleil apparait.
    Joie de partager la joie de François !

                                                                                 
     La Joie absolue n’a ni longueur ni profondeur ni aucune dimension.
                                                                                                            Elle est libre de la perception du temps et de l'espace

    Pienza

    Pienza, une magnifique petite ville perchée sur sa colline comme il y en a tant en Toscane. En arrivant, peu après
    18 heures, première accolade donnée à Carmen, qui n’en revient pas d’avoir si bien marché, sans trop de fatigue
    apparente au bout des vingt sept kilomètres. La confiance réciproque dans le duo semble acquise. Top là on continue
    demain. Quelques courses rapides à la
    « Bottega del Naturista » pour cuisiner le repas du soir, juste le temps de
    découvrir les besoins alimentaires de chacun. Puis rejoindre le logement réservé la veille par téléphone.

    Pienza, ville natale du pape Pie II (1405-1464), d’où émane son nom. Parmi les hauts faits de cet homme, on notera,
    en 1461, la lettre écrite au sultan Mehmet II qui avait pris Constantinople en 1453, lui promettant de le reconnaître
    comme nouvel Empereur d'Orient s'il se convertissait au catholicisme et protégeait l’Église. 

    Les croisades, un témoignage, parmi tant d’autres, de la folie collective qui contrôle le monde et ses dirigeants
    depuis toujours. Non, je ne blâme pas ici tel ou tel homme ni telle ou telle institution. Car la folie de la croisade,
    de la soumission et de la conversion est à l’évidence une constante de notre condition humaine manifestée partout
    et depuis la nuit des temps. Ainsi chacun de nous !

    Merci à toi François d’avoir traversé la folie de la condition humaine pour atteindre la folie de l’Amour. 

    Pienza a le cœur authentiquement italien. Comme toutes ces petites villes entre Toscane et Ombrie, elle a conservé
    son âme de magicienne poétesse, danseuse, musicienne. Elle a préservé ses ruelles médiévales, là où la gratitude
    aime à flâner, visiter une expo photos. Jeter un œil dans l’intimité des escaliers et des cours ombragées.
    Rentrer dans une boutique d’art, une librairie, un tabac ou un salon de coiffure. Boire un café dans le somptueux
    « Relais Il Chiostro di Pienza ». Ou, sans-façon, commander un
    panino al pecorino au « Piccolomini Caffé ».
    Goûter un grand cru d’huile d’olive à « Il Giardino Segreto ». S’arrêter sur une placette et écouter la glycine.
    Ou le chat. Ou la grand-mère....

                                                                                                      
     Dans le monde tout va ensemble, sauf l'Amour.
                                                                                                                                                         Il ne va avec rien.


    L’Amour ne va avec rien. Il est tout et sans contraire. Il est Attention portée au chemin du jour. Il est fredonnement
    du bâton caressant le sol. Il est ocre des labours. Il est cambrure de la colline. Comme le cyprès, il est élancement
    imputrescible, essence immortelle, incorruptible parfum. 
    L’Amour n’est rien.
    No thing. Pas une chose. Pas une chose, mais créateur de toute chose.
    Loué sois tu, mon Seigneur avec toutes tes créatures !
    L’Amour ne va avec rien. Et surtout pas avec les mots. Ni le je ni le tu. L’Amour est expérience directe,
    prodigieuse prophétie du Un. Complétude du je, libre acteur de celui qui sème le tu. Ainsi François et le lépreux. 

                                                                                                              
    La charité ne passera jamais. Les prophéties ?
                                                                                                         elles disparaîtront. Les langues ? elles se tairont.
                                                                                                                                          La science ? elle disparaitra.

     

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