Mercredi 8 Septembre 2021 - San Gimignano > Sienne 30 km
(B&B Il Cepo - 10 km de Sienne)
29ème étape
(Toscane)



    Les Fioretti de Saint François d'Assise

    D'une admirable vision de notre Ordre, qu'eut frère Léon

    Une fois que saint François était gravement malade et que frère Léon le servait, ledit frère Léon étant en oraison
    près de saint François, fut ravi en extase et mené en esprit auprès d'un très grand fleuve, large et impétueux. Et étant
    à regarder qui le passait, il vit quelques frères portant une charge, entrer dans ce fleuve et qui, subitement étaient
    entraînés, par l'impétuosité du fleuve et noyés. Quelques autres allaient jusqu'au tiers. Quelques autres à la moitié
    du fleuve. Quelques autres enfin jusqu'auprès de l'autre rive, mais tous, par l'impétuosité du fleuve et par les poids
    qu'ils portaient sur le dos, tombaient finalement et se noyaient.

    Frère Léon, voyant cela, avait envers eux une très grande compassion. Et subitement, comme il était ainsi, voici qu'il
    vit venir une grande multitude de frères sans aucune charge, sans poids d'aucune sorte, en qui resplendissait la sainte
    pauvreté, et entrant dans ce fleuve ils passèrent au-delà sans aucun danger. Et voyant cela, frère Léon revint à lui.

    Alors saint François, sachant en esprit que frère Léon avait eu une vision, l'appela à lui et lui demanda ce qu'il avait
    vu. Quand frère Léon lui eut dit toute la vision dans l'ordre, saint François lui dit : "Ce que tu as vu est vrai. Le grand
    fleuve, c'est ce monde, les frères qui se noyaient dans le fleuve sont ceux qui ne suivent pas la profession évangélique,
    et spécialement quant à la très haute pauvreté. Mais ceux qui passaient sans danger sont ces frères qui ne cherchent
    ni ne possèdent en ce monde aucune chose terrestre ou charnelle, mais ayant seulement la nourriture et le vêtement
    indispensables, sont contents en suivant le Christ nu sur la croix, et ils portent allègrement et volontiers le poids et le
    joug suave du Christ et de la sainte obéissance, c'est pourquoi il passent facilement de la vie temporelle à la vie éternelle."

     

 



Une belle vitrine dans la salle du petit-déjeuner

Ci-dessous quelques photos prises en quittant San Gimignano...

                                 





           


           



Le soleil a du mal à percer ces nuages menaçants qui vont vite s'éclipser...


Après 1h de marche, vue sur San Gimignano














Après 2h30 de marche j'aperçois encore au loin les tours de San Gimignano (zoom)

En passant par Colle di Val d'Elsa...


La Porta Nuova


Remparts et tours...





La rivière l'Elsa


Région viticole du Chianti


Dernier adieu à Flavio qui va continuer sur la Via Francigena...



    Dénivelés appoximatifs : + 800  / - 800


    Je quitte le B&B Il Pino à 6h20 après un petit déjeuner somptueux servi dans la salle du restaurant.
    Après la sortie de la cité par la Porte San Giovanni, je traverse les abords de la ville et rapidement je prends un chemin
    de terre qui suit les dénivelés des terrains, c'est à dire qu'il y a de nombreux petits dénivelés qui s'enchaînent avec le
    passage à gué d'une rivière, tout ce parcours se faisant au milieu de vignobles.

    J'arrive à un panneau qui indique qu'on peut prendre une variante qui mène directement à Colle Val d'Elsa où je
    m'arrête
    dans un bar et fais le plein d'eau car il y a encore de nombreux kilomètres à parcourir sous une bonne chaleur.
    Je traverse un peu plus loin Gracciano dell'Elsa. C'est un assez long cheminement en zone urbaine et ensuite je prends
    la direction de Strove en suivant un itinéraire qui alterne petites routes et chemins caillouteux.

    A Strove, je retrouve le chemin principal. Je m'arrête près du Castel Pietraio où je demande encore de l'eau et comme je
    fais une
    petite pause, arrivent 2 italiens dont Flavio avec lequel j'avais sympathisé quelques jours plus tôt et qui marchent
    vers Rome. Nous nous saluons pour une dernière fois, car un peu plus loin, je vais quitter la Via Francigena et continuer
    seul sur le Chemin d'Assise.

    J'entame alors un long cheminement en montée en suivant une piste qui commence par la Strada di Nagli.
    C'est une longue piste montante au milieu d'une forêt qui atteint un peu plus de 600 m. et qui fait de nombreuses
    dérivations et des croisements où il faut être vigilant pour rester sur le chemin. C'est un chemin de terre avec des
    passages caillouteux où il n'est pas très facile de marcher.

    Après plusieurs pauses sur cette partie de chemin assez longue et plutôt fatigante, j'arrive sur une partie en descente
    assez dangereuse car très caillouteuse, j'arrive au B&B Canonica di San Michele où j'ai réservé une chambre.
    Je me réjouis à l'avance du moment que je vais passer dans cet endroit charmant avec en plus une belle piscine.
    Hélas !! je vais vite déchanter, car la patronne de l'établissement me fait comprendre que la chambre que j'avais réservée
    n'est plus disponible, car entre temps elle avait été réservée sur Booking.

    Elle me propose de m'emmener en voiture dans un autre B&B près de Sienne, le Bar IL Ceppo.
    Arrivé là-bas, on me donne une grande chambre et un peu plus tard, j'irai chercher un plateau avec un gros sandwich
    au jambon, du fromage et une carafe de vin, ce qui me tiendra lieu de dîner.

    Avant d'aller me coucher je fais un tour dans le secteur et j'aperçois un panneau indiquant Sienne à 4,5 kilomètre,
    ce qui me donne alors l'idée d'aller visiter demain cette belle cité et de là en suivant les indications sur Maps,
    j'irai en suivant des petites routes vers Ville di Corsano où je retrouverai le chemin.
     



Hébergement dans un B&B  - Bar Il Cepo à 4km de Sienne
Grande chambre avec SDB
Super Petit-Déjeuner

4 coquilles




    Texte extrait du très beau livre de André Weill :
    "Sur le chemin d'Assise, présence et simplicité" :



    Monteriggioni.

    Le lendemain sera une randonnée en groupe, donc bavarde et collective, jusqu’ au pied de la colline de
    Monteriggioni. J’observe les remparts de cette forteresse médiévale, allégorie de la possession, de la puissance
    et de la domination qui contraste avec la délicatesse du couchant sur la terre de Sienne. Gratitude de percevoir
    ce contraste. Joie de constater l’émotion, de se laisser pénétrer par l’ocre et le grenat de la terre.


    En ses tours et remparts 
    L’homme ne peut être

    Enfermé, protégé, pétrifié
     
    Il se condamne au peut-être.


    Ainsi Davide, compagnon d’un jour. Il vient de Milan et parle tout le temps à tout plein de gens qui ne l’écoutent
    pas. Je constate avec prudence et amusement cette propension à s’exprimer, donnant l’impression d’un robot.
    Il suffit de revenir au Tau et à Yod, pour retrouver la présence. Ainsi la communion avec Marie et François dans
    la quiétude de l’écoute.



    Sienne

    La vie s’écoute, la vie s’écoule, la vie avance. Jusqu’à la prestigieuse colline de Sienne.
    Le temps d’un
    risotto con in polpo et le sac se pose à l’auberge de la Basilica di San Francesco.
    Le temps d’un après midi ensoleillé, la vie se met en vacance du chemin. Elle s’assied à la terrasse sur la
    Piazza del Campo. Prend des photos du Palazzo Pubblico et de la Torre del Mangiace. Prendre des photos !
    Ce geste tellement conditionné qui traduit la peur du temps qui passe au point de la mettre en conserve sur
    une puce de silicium. Une peur de ne rien être, de ne pas exister hors la robotisation de la mémoire.


    Alors la vie ferme les yeux et s’assoie à même le sol sur la
    Piazza del Duomo. Elle accueille le temps, le vrai.
    Celui qui ne passe pas. Qui vagabonde de gré à gré et d’inconnu à inconnu. Ce temps qui n’est ni direction,
    ni intention, mais qui vient à nous et nous traverse. Ainsi balise, cairn et toute présence manifestée sur le chemin.
    Ce temps qui se penche vers le pèlerin et qui lui rappelle qu’il n’est point pierre qui roule sur le chemin, mais
    voyageur aimé, corps apaisé, main tenue au cœur de la vie.


    Pèlerin, tu as le temps

    Mais pas la montre

    Ce n’est pas la montre

    Qui fait le temps

    Mais le temps qui montre

    Du doigt le miracle

     

 Etape suivante 

Retour à la page des étapes