Mardi 7 Septembre 2021 - Gambassi Terme > San Gimignano- 15 km
28ème étape
(Toscane)



    Les Fioretti de Saint François d'Assise

    Comment saint Louis, roi de France, visita frère Gilles

     Saint Louis, roi de France, allant en pèlerinage de par le monde visiter les sanctuaires, et entendant la très grande
    réputation de sainteté de frère Gilles, qui avait été un des premiers compagnons de saint François, décida dans son
    cœur et se détermina résolument à le visiter en personne. Pour cela, il vint à Pérouse où demeurait alors ledit frère
    Gilles, et arrivant à la porte du couvent des frères comme un pauvre pèlerin inconnu, avec peu de compagnons,
    il demande frère Gilles avec grande instance, sans dire au portier qui le demandait.

    Le portier va à frère Gilles et lui dit qu'il y a à la porte un pèlerin qui le demande. Et il lui fut en esprit révélé par
    Dieu que c'était le roi de France. Aussi avec grande ferveur, il sort aussitôt de sa cellule et court à la porte, sans
    rien demander, sans que jamais ils se fussent vus, avec une très grande dévotion, ils se jetèrent dans les bras l'un
    de l'autre en s'agenouillant, se baisant avec beaucoup de familiarité, comme s'ils avaient entretenu ensemble
    depuis longtemps une très grande amitié. Mais pendant tout cela, ils ne parlaient ni l'un ni l'autre, mais se tenaient
    ainsi embrassés, en silence, donnant tous ces signes de charité et d'amour. Etant ainsi restés un long espace de temps
    en cette étreinte, ils se quittèrent, sans se dire une parole. Et saint Louis continua son voyage et frère Gilles retourna
    à sa cellule.

    Le roi étant parti, un frère demanda à l'un de ses compagnons qui était celui que s'était tant embrassé avec frère
    Gilles, et celui-ci répondit que c'était Louis roi de France, qui était venu voir frère Gilles. Ce frère l'ayant dit aux
    autres, ils eurent une très grande tristesse, parce que frère Gilles ne lui avait pas parlé. Et le regrettant, ils lui dirent:
    "Ô frère Gilles pourquoi as-tu été si impoli envers un roi, qui est venu de France pour te voir et entendre de toi quelque
    bonne parole et à qui tu n'as rien dit?"

    Frère Gilles répondit : "Mes frères bien-aimés, ne vous étonnez pas de cela, parce que, ni de moi à lui, ni de lui à moi,
    il ne pouvait y avoir de parole, car dès que nous nous sommes embrassés, la lumière de la divine sagesse nous révéla
    et nous manifesta, à moi son cœur et à lui, le mien, et ainsi, par une divine opération, nous avons connu dans nos
    cœurs, ce que je voulais lui dire et ce que lui, voulait me dire, beaucoup mieux que si nous avions parlé des lèvres et
    avec une plus grande consolation. Et si nous avions voulu expliquer de vive voix ce que nous ressentions dans nos
    cœurs, c'eût été plutôt une affliction qu'une consolation, à cause du défaut de la langue humaine qui ne peut exprimer
    clairement les mystères secrets de Dieu. Et pourtant, sachez avec certitude que le roi est parti admirablement consolé".
     

 





                       
Tryptique du soleil levant





Une image des vendanges d'autrefois...

    
Rencontres matinales...


Une bonne réserve de bois





Les champs d'oliviers...


...et les belles allées de cyprès...





Balise double...d'un côté vers Rome, de l'autre côté vers Compostelle







    

L'église de Pancole


 


       

Personnages et crèche dans la grotte sous l'église de Pancole





J'arrive en vue de San Gimignano...


Eglise di San Jacopo



Quelques vues de ces maisons-tours qui dominent la cité




                               



La Piazza del Duomo (Photo prise sur internet)


La Piazza della Cisterna (Photo prise sur internet)


Les hautes tours médiévales...






La Fontaine Médiévale en bas de la cité 












Eglise Sant' Agostino


Le cloître

   
Une représentation de Saint Roch, très populaire en Italie

 






    Quelques dénivelés qui s'enchaînent tout au long de l'étape... ( + 500  / - 450 )


    Je quitte la chambre un peu après 6h. L'itinéraire commence par une petite route, puis un chemin qui descend
    entre les vignes. J'ai droit à un magnifique lever de soleil. Après être arrivé à un point bas, je vais, comme il se doit,
    remonter sur les hauteurs qui offrent un magnifique panorama avec ces collines arrondies et les grandes étendues
    de vignobles

    Il y a tout au long du parcours des exploitation viticoles et des résidences touristiques comme les "Agriturismo".
    En effet, c'est une région très touristique. Il ya de belles allées bordées de cyprès et des champs d'oliviers.
    Je m'arrête dans une localité, Pancole, pour visiter l'église, et en-dessous de celle-ci, il y a une grotte où se trouve
    une crèche avec des personnages grandeur nature.

    L'étape est courte et j'arrive assez rapidement en vue de San Gimignano. Un peu avant d'entrer dans cette cité
    historique, je suis abordé par un couple d'italiens, Marco et Christina, avec lesquels j'ai un bon échange sur le
    Chemin et également au sujet des conditions sanitaires imposées à nos pays respectifs...

    Dès mon entrée dans la ville, je m'arrête à un bar pour boire une bière et manger un panini.
    Ensuite je vais à l'hébergement que j'ai réservé, le B&B Il Pino qui se trouve au-dessus du restaurant du même nom.

    Après un temps de repos, je vais visiter cette cité très touristique dont la curiosité principale, ce sont ces 14 maisons-tours
    dont certaines ont une hauteur de 50 mètres. Je ne visite pas la Cathédrale qui recèle des chefs-d'œuvre de l'art italien des
    14ème et 15ème siècles, car il est exigé pour y accéder un "Green Pass". A noter que c'est la seule fois que ce Pass m'a été
    demandé tout au long de mes 40 jours de pérégrination !

    Mais il y a suffisamment à voir pour que je ne me sente pas frustré et je visite plusieurs églises, nombreuses dans cette
    cité, dont
    l'église di San Donato In Poggio, l'église di San Bartolo et l'église San Agostino. Je m'arrête sur la Piazza del
    Duomo dont la figure dominante est la Cathédrale ou Collégiale Santa Maria Assunta. En face on peut admirer le Palais
    du Podestat bâti au 12ème siècle. Cette place est dominée par plusieurs tours don't l'imposante tour du palais ou Torre
    Rognosa qui servit de prison jusqu'à la fin du 16ème siècle. Je vais ensuite sur la Piazza della Cisterna qui est une jolie
    place médiévale entourée de maisons-tours et d'imposants palais contruits aus 13ème et 14ème siècles. Elle est le cœur
    névralgique de San Gimignano. Je descends ensuite au bas de la ville pour admirer la fontaine médiévale avec des
    bassins et des arcades.
    Je termine cette chevauchée touristique par un bon dîner que je prends dans le restaurant situé sous mon hébergement.



Hébergement dans un B&B Il Pino, via Cellolese, 4
Grande chambre avec SDB
Dîner et petit-déjeuner sur place

4 coquilles




 



    Texte extrait du très beau livre de André Weill :
    "Sur le chemin d'Assise, présence et simplicité" :



    San Gimignano

    Probablement la ville médiévale la plus
    spectaculaire de toute la Toscane, enceinte de hautes murailles,
    parsemée de grandes
    tours, dominant un océan de vignes et d'oliviers.


    Les hautes tours ne sont pas inutiles. Elles donnent de l’ombre. C’est jour de marché sur la
    Piazza del Duomo.
    La place et les ruelles sont noires de monde. La besace ne peut pas trop longtemps supporter bousculade et
    promiscuité. Assis sur un banc, le temps de manger une
    Foccacia aux anchois, elle ressent la vanité de l’agitation
    du monde.

                                                                                                      
      On ne construit pas de citadelle contre le désert.
                                                                                                                    C’est toujours la poussière qui l’emporte.


    « Je » ouvre de grands yeux et regarde autour de lui. Il a pris du recul sur ce qu’il voit. Les deux mois de marche
    lui ont appris le regard défocalisé en zoom arrière. Il se constate bien étranger à la fièvre du monde, ce monde
    qui ne connait rien à la musique du temps cyclique. En permanence en apnée, ignorant tout de sa propre horloge
    biologique, le monde est devenu un jouet mort-né, perdant graduellement la mémoire de qui il est, d’où il vient
    et où il va.
     

    Le temps de faire une ou deux courses, la décision de quitter le monde est rapidement prise. Pour rejoindre un
    camping trois kilomètres plus loin, retrouver la quiétude des cyprès, des oiseaux. Regagner la confiance du Tau
    et de la Main. Et assister à un fabuleux coucher de soleil sur les tours de San Gimignano. Oui, c’est en prenant
    du recul que le regard parle vrai.
     

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