COMMENT
FRANCOIS S’ÉMERVEILLAIT DEVANT LA BEAUTÉ ET LA FRAGILITÉ DES ÊTRES ET DES
CHOSES (Suite)
Alors
François, émerveillé, dit à ses compagnons : « Attendez-moi là, je vais prêcher
à mes frères les oiseaux. » Et il court vers eux, et commence à parler, et tous
restent immobiles et silencieux… « Mes frères les oiseaux, toujours et partout
vous devez remercier votre Créateur ! Pour la grande et belle liberté que vous
avez de voler dans ce ciel infini ! Pour la nourriture que vous trouvez sans
semer ni moissonner ! Pour les sources et les cours d’eau où vous buvez et vous
baignez ! Pour les arbres où vous cachez vos nids et vos petits ! Pour vos
plumages magnifiques et variés, vous qui ne savez ni filer, ni coudre ! Pour
vos chants sublimes du jour et de la nuit ! Faut-il que votre Créateur vous
aime infiniment pour vous donner gratuitement tant de bienfaits ! Alors, petits
frères, ne soyez jamais ingrats : Aimez-le et chantez lui merci de tout votre
cœur ! » François s’attardait au milieu de ce Paradis inattendu… Le soleil se
couchait… Alors, il les bénit d’un grand geste et ils s’envolent en quatre
directions : Nord, Sud, Est et Ouest jusqu’aux extrémités du monde. Et lui
reprend sa route, fou de joie… en se reprochant de n’avoir pas pensé plus tôt à
parler aux oiseaux !
François vit une universelle fraternité et ce n’est jamais
quelque chose de mièvre ou de bébête, contrairement à ce que certains ont cru...et ont voulu faire croire. Il sourit et il parle à tout ce qui est vivant,
justement pour que chacun ait conscience de cette vie, fragile mais si belle,
qui lui est donnée. Il aimait les fleurs mais il ne les cueillait pas. Il avait
même réservé une partie de terrain aux herbes sauvages (dites mauvaises herbes
!) afin qu’elles y poussent en toute liberté. Son charme particulier, c’est la tendresse qui émane en permanence de son cœur. Il nous invite à sortir de nos
tristesses, de nos pensées négatives pour admirer et contempler la Beauté qui
nous entoure. Nous décaper de nos poussières, de nos vieilles habitudes pour
ouvrir nos cinq sens à un sentiment unique : l’admiration. Ce sont les plus
petits, les plus fragiles qui en sont les premiers messagers.
La pensée de
François n’a pas pris une ride ! Pour lui, tout être est, non seulement unique,
mais bon et beau à ses yeux. Son regard est celui d’un poète qui s’arrête à
chaque pas pour dire : « Regarde ! Admire ! Dis merci à Celui qui l’a fait ! »
Un jour, il disait : « les hommes ne savent pas regarder les étoiles, ni les
écouter. Et pourtant les étoiles parlent, et même elles chantent ! Mais il faut
faire silence en soi pour les entendre. » Lui, il cherche en tout la beauté, il
la ressent, il en perçoit les nuances… et alors, il chante ! et il chantera
toute sa vie ! la musique va bien au-delà des mots, elle dit tout ce que les
mots ne peuvent exprimer, elle seule peut traduire tout ce qui brûle dans son
cœur. Au cœur des journées les plus mauvaises, les plus noires, nous pouvons nous
aussi apercevoir, rencontrer une belle chose : un sourire, un mot gentil, un
geste amical, le ronronnement d’un chat, les aboiements joyeux du chien qui
revoit son maître… Avez-vous remarqué ces petites plantes qui poussent coûte
que coûte entre les pierres ? belles à force d’être courageuses ! L’énergie de
poursuivre un chemin difficile, c’est bien souvent dans la beauté simple de
rencontres quotidiennes que nous la puisons. « L’avenir appartient à ceux qui
signent un pacte de tendresse avec ce monde »
Extrait de Saint-François d'Assise, le Troubadour de Dieu (Texte de Aline Racheboeuf)
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