Jeudi 19 Août 2021 - Acqui Terme > Toleto - 19 km
9ème étape
(Piémont)



    Les Fioretti de Saint François d'Assise


    Comment, Saint François parlant de Dieu avec certains de ses frères,
    le Christ béni apparaît au milieu d'eux.


    Au commencement de l'Ordre, saint François étant une fois réuni avec ses compagnons dans un couvent pour parler
    du Christ, lui, dans la ferveur de son esprit, commanda à l'un d'eux qu'au nom de Dieu, il ouvrît la bouche et parlât
    de Dieu selon que l'Esprit-Saint le lui inspirerait. Le frère accomplissant le commandement et parlant de Dieu
    merveilleusement, saint François lui imposa silence et commanda la même chose à un autre. Celui-ci, obéissant
    et parlant de Dieu d'une façon très pénétrante, saint François, pareillement, lui imposa silence et commanda à un
    troisième de parler de Dieu. Lequel, de la même façon commença à parler de Dieu, si profondément de choses secrètes,
    que saint François connut que, lui, comme les deux autres, parlait par l'Esprit-Saint. Et cela se démontra aussi par un
    signeexprès, car étant ainsi à parler, le Christ béni apparut au milieu d'eux sous la forme d'un très beau jeune homme,
    et les bénissant tous, il les remplit de tant de douceur, que tous furent ravis hors d'eux-mêmes, et qu'ils gisaient à terre
    comme morts, ne sentant rien de ce monde. Puis revenant à eux-mêmes, saint François leur dit : "Mes frères bien-aimés,
    remerciez Dieu qui a voulu par la bouche des simples révéler les trésors de la sagesse divine, parce que Dieu est celui
    qui ouvre la bouche des muets et fait parler avec très grande sagesse la langue des simples".

     

 



Aqueduc romain d'Acqui Terme


La ville d'Acqui Terme vue d'en-haut





Le sentier balisé rouge et blanc (GR 531)


La cité de Grognardo vue d'en haut


Le ciel est chargé sur les montagnes au loin...


C'est un couple rencontré devant leur maison...

                               
Sanctuaire viticole....                                                        Sanctuaire dédié à Marie


La chapelle Saint-Antoine à Grognardo

                                   
L'église de Grognardo                                                     Chapelle dédiée à Sainte Lucie


Morbello


Passage à gué...



C'est le temps de la pause sous les ombrages...




                                          
                                                                                               L'église de Toleto


Le local de la Confraternita San Giacomo à Toleto
(En bas à droite)


L'intérieur du local


Statue de Saint-Jacques
 



    Étape avec un cumul de dénivelés :  + 800  /  - 600

    Après un petit-déjeuner copieux que je prends à l'hôtel et qui me permet d'emporter des provisions pour l'étape,

    je prends le Chemin à 7h30. La sortie de Aqui Terme est assez longue et dès les dernières maisons de la localité,
    j'attaque une rude montée en suivant une petite route, puis un sentier assez pentu pour arriver à des antennes.
    C'est le point haut d'où l'on domine la vallée et la ville que je viens de quitter...


    Je bascule ensuite sur un autre versant où se trouvent encore quelques vignobles et plus loin des massifs forestiers.
    C'est un beau panorama, avec un ciel couvert ce qui permet de marcher sans trop de chaleur.
    Je descends vers Grognardo en suivant une petite route assez tranquille. A l'entrée de la localité, je m'arrête devant
    la chapelle Saint-Antoine. Il y a des bancs et je me déchausse pour rafraîchir les pieds car il y a eu beaucoup de
    goudron sur le parcours.

    Le pèlerin des Ardennes arrive alors et après un bref échange il entre dans le village pour aller dans un bar, pendant
    que je me repose. Un peu après je vais aussi dans ce bar boire un coca et je vois mon pèlerin qui tourne en rond à la
    recherche de la sortie...

    Un peu après je lui emboîte le pas. Le chemin est difficile au départ, se faufilant entre les ronciers et les orties,
    puis après une bonne grimpée, j'arrive à un replat où se trouve  une chapelle dédiée à Sainte Lucie.
    Ensuite, c'est un beau chemin qui serpente en pente douce au milieu d'un bois de châtaigniers et qui se transforme

    en piste forestière que je vais suivre pendant 2-3 kilomètres jusqu'à la prochaine localité, Morbello.
    A l'entrée de ce village, il y a une place avec un distributeur d'eau et un local où on peut acheter des boissons
    fraîches. Je profite de cet endroit pour faire une deuxième pause.

    La dernière partie de l'étape ne sera pas la plus facile. Ça commence par une bonne descente dans un vallon, jusqu'à
    un hameau où se trouve de nouveau une chapelle dédiée à Saint-Antoine. Je retrouve le balisage blanc et rouge d'un
    GR (531) que je vais suivre pendant 5 kilomètres toujours sur une piste forestière ombragée avec par moments d'assez
    forts dénivelés. Je fais plusieurs pauses pour gérer mon effort. Le cumul des dénivelés depuis ce matin commence
    à être assez important.

    J'arrive à Toleto à 16h et je me rends directement au local de la Confraternita San Giacomo. C'est juste un local avec
    des lits pliants. La douche et les WC sont à 100 m dans un autre local. Je commence à m'inquiéter en ce qui concerne
    le dîner. Mais tout a été prévu par Walter l'hospitalier qui m'a accueilli. Vers 19h, un membre de cette Confraternita
    vient me chercher en voiture pour m'emmener dans un village voisin où se trouve un restaurant avec sa terrasse.

    Je m'offre un bon dîner et à 21h cette même personne (Tomaso - Merci à lui) vient me rechercher pour me ramener
    à mon hébergement.
     



Hébergement dans le local de la  Confraternita San Giacomo
Une pièce avec des lits pliants et de quoi se faire un Petit-déjeuner
Les sanitaires se trouvent dans un autre local à 100 m
Donativo

3 coquilles 




    COMMENT FRANCOIS S’ÉMERVEILLAIT DEVANT LA BEAUTÉ ET LA FRAGILITÉ DES ÊTRES ET DES CHOSES  (Suite)


    Alors François, émerveillé, dit à ses compagnons : « Attendez-moi là, je vais prêcher à mes frères les oiseaux. »
    Et il court vers eux, et commence à parler, et tous restent immobiles et silencieux… « Mes frères les oiseaux, toujours
    et partout vous devez remercier votre Créateur ! Pour la grande et belle liberté que vous avez de voler dans ce ciel infini !
    Pour la nourriture que vous trouvez sans semer ni moissonner ! Pour les sources et les cours d’eau où vous buvez et vous
    baignez ! Pour les arbres où vous cachez vos nids et vos petits ! Pour vos plumages magnifiques et variés, vous qui ne
    savez ni filer, ni coudre ! Pour vos chants sublimes du jour et de la nuit ! Faut-il que votre Créateur vous aime infiniment
    pour vous donner gratuitement tant de bienfaits ! Alors, petits frères, ne soyez jamais ingrats : Aimez-le et chantez lui
    merci de tout votre cœur ! »  François s’attardait au milieu de ce Paradis inattendu… Le soleil se couchait… Alors,
    il les bénit d’un grand geste et ils s’envolent en quatre directions : Nord, Sud, Est et Ouest jusqu’aux extrémités du monde.
    Et lui reprend sa route, fou de joie… en se reprochant de n’avoir pas pensé plus tôt à parler aux oiseaux !

    François vit une universelle fraternité et ce n’est jamais quelque chose de mièvre ou de bébête, contrairement à ce que
    certains ont cru...et ont voulu faire croire. Il sourit et il parle à tout ce qui est vivant, justement pour que chacun ait
    conscience de cette vie, fragile mais si belle, qui lui est donnée. Il aimait les fleurs mais il ne les cueillait pas. Il avait
    même réservé une partie de terrain aux herbes sauvages (dites mauvaises herbes !) afin qu’elles y poussent en toute
    liberté. Son charme particulier, c’est la tendresse qui émane en permanence de son cœur. Il nous invite à sortir de nos
    tristesses, de nos pensées négatives pour admirer et contempler la Beauté qui nous entoure. Nous décaper de nos
    poussières, de nos vieilles habitudes pour ouvrir nos cinq sens à un sentiment unique : l’admiration. Ce sont les plus
    petits, les plus fragiles qui en sont les premiers messagers.

    La pensée de François n’a pas pris une ride ! Pour lui, tout être est, non seulement unique, mais bon et beau à ses yeux.
    Son regard est celui d’un poète qui s’arrête à chaque pas pour dire : « Regarde ! Admire ! Dis merci à Celui qui l’a fait ! »
    Un jour, il disait : « les hommes ne savent pas regarder les étoiles, ni les écouter. Et pourtant les étoiles parlent, et même
    elles chantent ! Mais il faut faire silence en soi pour les entendre. » Lui, il cherche en tout la beauté, il la ressent, il en
    perçoit les nuances… et alors, il chante ! et il chantera toute sa vie ! la musique va bien au-delà des mots, elle dit tout ce
    que les mots ne peuvent exprimer, elle seule peut traduire tout ce qui brûle dans son cœur. Au cœur des journées les plus
    mauvaises, les plus noires, nous pouvons nous aussi apercevoir, rencontrer une belle chose : un sourire, un mot gentil,
    un geste amical, le ronronnement d’un chat, les aboiements joyeux du chien qui revoit son maître…
    Avez-vous remarqué ces petites plantes qui poussent coûte que coûte entre les pierres ? belles à force d’être courageuses !
    L’énergie de poursuivre un chemin difficile, c’est bien souvent dans la beauté simple de rencontres quotidiennes que
    nous la puisons.  « L’avenir appartient à ceux qui signent un pacte de tendresse avec ce monde »


    Extrait de Saint-François d'Assise, le Troubadour de Dieu (Texte de Aline Racheboeuf)
     

 Etape suivante 

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