COMMENT
FRANÇOIS S’ÉMERVEILLAIT DEVANT LA BEAUTÉ ET LA FRAGILITÉ DES ÊTRES ET DES
CHOSES
François passe sa vie à marcher sur les chemins, il a tout le loisir de
regarder autour de lui et de commenter et de s’émerveiller. Ce qu’il dit aux
gens qu’il rencontre témoigne de la vie qu’il voit de ses propres yeux. Il a
compris que rentrer en relation avec quelqu’un ne peut se faire qu’en
échangeant joyeusement et pas d’une façon triste et surtout moralisatrice. Il
salue chaque maison, chaque personne en offrant paix et joie, paix et bonheur.
François a dû initier ses frères à ces émerveillements ; tous n’étaient pas des
poètes, loin de là ! Dans sa jeunesse un peu folle, lui, il avait « tout pour
être heureux », comme on dit, et il « s’éclatait ». Depuis sa conversion, il
mesure combien le bonheur est fragile, fugace, alors il place sa joie dans tout
ce qu’il aperçoit :
- Une araignée qui tisse sa toile, - Une abeille en plein travail, - La douceur de l’herbe et de la mousse, - Des oisillons appelant leur
mère - Un rayon de soleil à travers les branches…
Ce bonheur de découvrir ce
qui est beau, ce regard positif porté sur les choses, cela devient pour
François une nécessité vitale. Il appelle tout le monde à la Beauté : que tout
être découvre qu’il y a en lui quelque chose de beau… même quand les apparences
ne s’y prêtent pas. Il soulève les gens en quelque sorte. Et son regard
ressemble étonnamment à celui d’un certain Jésus, 1200 ans plus tôt. Et il ne
parle pas qu’aux humains ! il s’adresse aux fourmis, aux cigales, aux lapins,
aux poissons, aux abeilles, aux oiseaux, aux loups, aux agneaux ! Un faucon le
réveillait, dit-on, pour la prière ! Or, un jour qu’il chemine sur la route de
Bevagna, il voit tout d’un coup une multitude d’oiseaux, dans les champs, sur
les arbres et dans le ciel. Ils arrivent de partout, et se posent là, juste
devant lui et tout autour de lui. Il y a tous les plumages et tous les ramages
possibles ! Qui a pu les inviter ainsi à tenir une aussi merveilleuse assemblée
? Le minuscule colibri côtoie le rossignol, le moineau, la cigogne, l’aigle et
le paon. Quel joyeux carrousel bruyant et coloré !
Extrait de Saint-François d'Assise, le Troubadour de Dieu (Texte de Aline Racheboeuf)
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