Mardi 17 Août 2021 - Neive > Canelli - 23 km
7ème étape
(Piémont)



    Les Fioretti de Saint François d'Assise


    Exemple admirable de pauvreté et d'humilité de saint François (Suite)

    Et arrivant à une église, saint François dit à son compagnon: "Entrons dans cette église pour prier". Et saint François
    s'en alla derrière l'autel et se mit en oraison. Dans cette oraison, il reçut de la visite de Dieu une si excessive ferveur,
    et son âme s'enflamma de l'amour de la sainte pauvreté avec une telle ardeur, qu'il paraissait par la chaleur de son
    visage et le mouvement de sa bouche, lancer des flammes d'amour. Et venant ainsi enflammé à son compagnon,
    il lui dit : "Ah! Ah! Ah! frère Massée, donne-moi toi-même". Et il parla ainsi trois fois, et à la troisième fois,
    saint François, de son souffle, éleva frère Massée en l'air et le projeta devant lui à la distance d'une grande hampe.
    De cela, frère Massée fut très étonné. Et il raconta ensuite à ses compagnons qu'étant ainsi élevé et projeté par le
    souffle de saint François, il avait ressenti tant de douceur d'âme et consolation de l'Esprit-Saint, que jamais dans
    sa vie, il n'en avait ressenti de pareille.

    Cela fait, saint François dit : "Mon compagnon bien-aimé, allons à saint Pierre et à saint Paul et prions-les, afin qu'ils
    nous enseignent et nous aident à posséder l'immense trésor de la très sainte pauvreté, car c'est un trésor si digne et si
    divin, que nous ne sommes pas dignes de la posséder dans nos vases si vils. Elle est cette vertu céleste par laquelle toutes
    les choses terrestres et transitoires sont foulées aux pieds, et par laquelle tout obstacle est retiré devant l'âme, afin qu'elle
    puisse s'unir librement au Dieu éternel. Elle est cette vertu, par laquelle, l'âme encore arrêtée par la terre, peut converser
    dans le ciel avec les anges. Elle est celle qui accompagna le Christ sur la croix. Avec le Christ, elle fut ensevelie, avec le
    Christ elle ressuscita, avec le Christ elle monta au ciel. Elle aussi qui, en cette vie, accorde aux âmes qui s'enamourent
    d'elle, la facilité de s'envoler au ciel, parce qu'elle garde les armes de la vraie humilité et de la charité. Pour cela, prions
    les très saints apôtres du Christ qui furent des amoureux parfaits de cette perle évangélique, qu'ils nous obtiennent cette
    grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, que par sa sainte miséricorde il nous concède de mériter d'être de vrais passionnés
    et observateurs et disciples humbles et fidèles de la très précieuse, et très sainte et évangélique pauvreté".
     

 



Angela mon hôtesse au moment de quitter cet agréable hébergement "B&B Il Nido"


L'église de Neive






Quelques vues de Neive...

                                                 





                                            




Les vignobles du Moscato d'Asti...











Moniprandi





Dans le lointain, le mont Viso






De magnifiques paysages créés par le bel ordonnancement des vignobles...










                                               

Valdivilla
                                                           




Les vignobles en relief...









Santo Stefano Belbo

 
L'église du Sacré-Cœur de Jésus





Canelli
 



    Étape avec un bon cumul de dénivelés...

    Angela mon hôtesse, avec beaucoup de gentillesse, me prépare un bon petit-déjeuner pour 6h afin que je puisse
    partir
    de bonne heure. Donc me voilà en chemin à 6h30 ! Je rejoins rapidement par la route et ensuite par un chemin
    les hauteurs
    de Neive, qui est une jolie cité fortifiée. L'itinéraire entre Neive et San Stefano Belbo long de 15 kilomètres
    offre de superbes
    panoramas sur cette région nommée Terra del Moscato d'Asti. Les vignobles souvent très pentus
    recouvrent toutes les
    étendues depuis le fond des vallées jusqu'au sommet des collines. C'est très vallonné, les dénivelés s'enchaînent et même s'ils ne sont pas très importants, à la longue j'accumule un peu de fatigue.

    Les personnes rencontrées sont très attentionnées. Une dame me propose de cueillir dans sa vigne quelques grappes
    de raisin, celui avec lequel on fait le "Moscato". Plus loin, un homme dans son jardin m'offre trois belles tomates !
    Le Topo-Guide que j'ai en PDF, pour éviter de trop marcher sur les routes nous fait parfois emprunter des chemins au
    milieu des vignes avec des dénivelés assez raides, ce qui ajoute à la fatigue, alors que les routes qu'on pourrait prendre
    sont peu circulantes. C'était particulièrement flagrant avant Valdivilla.


    La descente sur Santo Stefano Belbo est facile en suivant un chemin bordé d'un muret et sur la gauche les grandes
    étendues
    de vignobles en pente. Elle se termine par une route en lacet et j'arrive à cette localité assez importante où
    je suis bien
    récompensé de mes efforts en trouvant un bar ouvert où je peux me rafraîchir avec un Coca.

    Il reste 6 kilomètres pour rejoindre Canelli que je vais parcourir en suivant une petite route. La température aujourd'hui
    est moins élevée que les jours précédents, car le soleil était en partie caché par des nuages. J'arrive dans cette petite ville
    de 10.000 habitants vers 14h30. Je vais directement à mon hébergement "Albergo Via Chiara" qui est un hôtel 3 étoiles
    où j'ai réservé une chambre, n'ayant pas trouvé d'autre possibilité d'hébergement. J'ai une belle chambre avec une grande
    salle de bains et comme j'ai un peu de temps devant moi, je fais une bonne lessive et je nettoie aussi mes chaussures
    recouvertes de poussière... Je tends un fil dans la salle de bains pour faire sécher mon linge ! (Accessoire indispensable
    que j'emporte toujours et que j'ai souvent utilisé). Après un bon temps de repos je sors visiter la ville et dîner.



Hébergement "Albergo Villa Chiara" (3 étoiles)
6, Via Roma à Canelli
Belle et grande chambre avec SDB
Un peu cher, mais le petit déjeuner est compris.

3 coquilles




La vue sur Santo Stefano Belbo



    COMMENT FRANÇOIS, DES 1209, VOULUT RÉPANDRE LA FRATERNITÉ (Suite)

    Pour entraîner derrière lui autant de personnes de toutes origines, il fallait que François soit un vrai meneur,
    qu’il ait gardé au cœur l’entrain et la joie du temps où il était le roi de toutes les fêtes d’Assise. Mais le temps
    des fêtes était révolu, et la cause de cette joie d’aujourd’hui avait pris racine dans les 3 phrases entendues un matin
    à la Messe : il avait tout laissé, il était devenu pauvre, il était libre ! Tout cela pour aller avec des frères porter
    jusqu’aux extrémités du monde un message universel de paix et d’amour ! Et rien ne pourrait les arrêter !

    En cette année 1209, ils vont à Rome présenter au Pape la Règle de son Ordre des Frères mineurs (ainsi appelés pour
    ne pas être tentés de devenirs grands !). Et, après quelque hésitation, Innocent III les accueille et approuve ce texte écrit
    par ce petit bonhomme entouré de « frères » qui ne paient vraiment pas de mine dans leurs vêtements de misère…
    et qui sentent terriblement mauvais. Un jour, tout un village vient le trouver : ils sont si enthousiastes qu’ils veulent
    tous le suivre ! Tous sans exception, même les enfants ! Alors François leur explique qu’on peut vivre de l’Evangile
    n’importe où, là où la vie nous a semés, quel que soit notre métier, quel que soit notre quotidien. Cela lui donne alors
    une idée : il va fonder un Ordre qui s’appellera Ordre franciscain séculier. Mais ce que disait François touchait aussi
    le cœur des femmes. Claire, une jeune noble d’Assise, quitte ainsi famille et richesses, et, avec d’autres jeunes filles,
    fonde le monastère de St Damien. Tout comme la communauté des frères, celle des sœurs se multiplie très vite,
    et devient l’Ordre des Pauvres Dames, (plus tard, les Clarisses).

    Et puis, il y aura aussi Frère Jacqueline ! C’était une noble dame romaine, Jacqueline Frangipani de Settesoli, et si
    nous insistons sur son nom, c’est qu’elle fabriquait pour les frères le seul gâteau qu’ils s’autorisaient à manger,
    à la pâte d’amandes… qui est passée à la postérité sous le nom de frangipane, et qui a été rapportée de Rome par
    les Franciscains ! Les frères qui venaient rejoindre François avaient des origines, des personnalités et des talents
    bien différents. Il lui fallut donc de la patience pour que chacun trouve sa place sans gêner l’autre ou être gêné
    par lui. La tâche s’avérait plus difficile à mesure que le nombre augmentait. Mais il voulait des frères humbles,
    parfaitement humbles.

    Alors un jour, il leur dit, avec humour, comment il voyait le frère parfait : il aurait :
    - La foi de Frère Bernard,
    - La simplicité de frère Léon,
    - La courtoisie de frère Ange,
    - L’intelligence de frère Massée,
    - L’esprit élevé de frère Gilles,
    - La prière de frère Ruffin,
    - La patience de frère Genièvre,
    - La vigueur de frère Jean,
    - La charité de frère Roger,
    - Les scrupules de frère Lucide.

    Tous comprirent qu’aucun d’eux n’était le frère idéal, mais que c’était tous ensemble, et avec leurs différences,
    qu’ils approcheraient de la perfection ! Comme il avait toujours le cœur en fête, François n’aimait à voir autour
    de lui que des visages souriants. Il dit un jour à un frère : « Pourquoi cette triste mine ? Si tu as commis un péché,
    cela ne regarde que Dieu et toi. Va Le prier ! Mais devant moi et devant tes frères, aie toujours une mine joyeuse ;
     car il ne convient pas, lorsqu’on est au service de Dieu, de montrer un air maussade et renfrogné. »
    C’est là une clause qu’il inscrira même dans la 1ère Règle des Frères mineurs ! Il leur disait aussi :
    « Sois toujours en train de faire quelque chose de bon pour que le diable te trouve occupé » !

    Tout ce que François disait à ses frères, il le leur montrait en actes, d’une manière douce et affectueuse,
    avec un humour qui invitait à relativiser les choses et à ne pas se prendre trop au sérieux.
    « Il régnait une gaieté et une joie spirituelles débordantes ; ils en oubliaient toutes leurs épreuves et la cruelle
    indigence qui les tenaillait. » Pour tous et partout, ils étaient joyeux et aimables. Et pour eux, François écrivait
    et composait des chants et des prières,(mais malheureusement, il ne reste que quelques prières). Il a toujours été
    poète et musicien, il sait traduire par des phrases pleines de beauté les textes les moins digestes du Bréviaire
    (le livre de prières de tout religieux). Car l’autre versant de leur vie, c’est la prière et le silence, nécessaires à leur
    ressourcement. C’est l’autre versant de leur vocation : loin de toute agitation, on refait ses forces dans le contact
    avec les Ecritures, on se désencombre le cœur et l’esprit, on relit dans le calme les heures que l’on vient de vivre.
    Dans le silence, on comprend mieux les souffrances, les appels. Prière, chant, louange, action de grâce sont une
    nourriture indispensable pour aller ensuite écouter la vie des hommes avec patience et amour. La fraternité est
    quelque chose de gratuit, mais il y a parfois des retours auxquels on ne s’attendait pas, des « imprévus de Dieu »
    qu’il faut savoir gérer. La fraternité selon François, c’est d’être présent à tous sans cesser d’être à l’écoute de chacun,
    c’est être de plus en plus humain, c’est tout simplement « AIMER LA VIE »


    Extrait de Saint-François d'Assise, le Troubadour de Dieu (Texte de Aline Racheboeuf)

     

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