Lundi 16 Août 2021 - Vezza d'Alba > Neive - 15 km
6ème étape
(Piémont)



    Les Fioretti de Saint François d'Assise

    Exemple admirable de pauvreté et d'humilité de saint François (Suite)

    Après qu'ils eurent mendié, ils se rejoignirent, pour manger, hors du village dans un lieu où était une belle source,
    et à côté il y avait une belle pierre large, sur laquelle chacun posa les aumônes qu'il avait mendiées. Et saint François,
    voyant que les morceaux de pain de frère Massée étaient plus nombreux et plus beaux et plus grands que les siens,
    témoigna d'une très grande allégresse et dit : "Ô frère Massée, nous ne sommes pas dignes d'un aussi grand trésor".

    Et comme il répétait plusieurs fois ces paroles, frère Massée répondit: "Père bien-aimé, comment peut-on parler de trésor,
    là où il y a tant de pauvreté, et où font défaut tant de choses nécessaires ? Ici, il n'y a ni nappe, ni couteau, ni hachoir,
    ni écuelle, ni maison, ni table, ni valet, ni servante". Saint François dit alors: "C'est bien cela que j'estime un grand trésor,
    qu'il n'y ait rien de préparé par l'industrie humaine; mais ce qui est ici, est préparé par la divine providence comme on le
    voit manifestement dans le pain mendié, dans la table de pierre, si belle, et dans la source si claire.

    Et pour cela je veux que nous priions Dieu qu'il nous fasse aimer de tout notre cœur le trésor si noble de la pauvreté,
    qui a Dieu pour serviteur". Et ces paroles dites et l'oraison faite et prise la réfection corporelle de ces morceaux de pain
    et de cette eau, ils se levèrent pour s'acheminer vers la France....


 



Tableau matinal...


Vue sur Vezza d'Alba







               







Les belles ondulations de vignobles...







                                                
Castagnito












Et toujours ces vignobles qui s'étendent à perte de vue...





Guarene


La rivière de Tanaro


 
Ma chambre dans le "B&B Il Nido"
 



    Étape avec un cumul de dénivelés : (+ 430 / - 500)

    Après un bon petit-déjeuner à la chambre d'hôtes, je suis sur le Chemin à 8h. L'étape est relativement courte et je
    pouvais me permettre de partir un peu plus tard. À la sortie de la localité, je fais quelques allers et retours à cause
    d'un balisage imprécis. Je descends dans la vallée avant de remonter vers Castagnito, village typique de cette région.

    Je redescends à nouveau dans la vallée en suivant des chemins agricoles au milieu des vignobles. 
    Ces paysages avec ces rangs de vignes bien alignés qui s'arrondissent sur les collines et les villages
    perchés dominés par les clochers ont beaucoup de charme. 

    Mais les infrastructures routières ne sont pas loin et je ne peux échapper à quelques passages sur routes et à une traversée
    sous l'autoroute. Ensuite il y a un beau cheminement sur une digue, puis le long de vergers avant d'arriver à la rivière
    Tanaro qui ne donne pas envie de se baigner. Et je prends alors une petite route qui se dirige vers Neive.
     
    Au niveau de la chapelle Sainte-Croix, je quitte cette route pour tourner à droite sur une petite route qui m'emmène à
    mon hébergement "B&B Il Nido". Angela mon hôtesse me réserve un bon accueil. Elle m'offre une bière et une bouteille
    d'eau gazeuse et me conduit dans une petite maison où je dispose d'une belle et grande chambre avec un ventilateur et
    un endroit pour faire sécher mon linge. Le soir, j'ai droit à un dîner très copieux avec vin et dessert servi par mon hôtesse
    qui non seulement est pleine de gentillesse, mais de plus s'avère être une fine cuisinière.

    L'étape était plus courte que les précédentes, mais par contre il y avait davantage de dénivelés...

     



Hébergement "B&B Il Nido"
Via Gallina (Avant Neive tourner à droite à la chapelle Ste Croix)
Super accueil - Belle chambre - Bon dîner et bon petit-déjeuner

5 coquilles




    COMMENT FRANÇOIS, DES 1209, VOULUT RÉPANDRE LA FRATERNITÉ

    Evoquons maintenant le cœur de François d’Assise, avec tout ce qu’il a pu contenir d’amour sans limites.
    Nous savons que la société de l’époque est traversée par des bouleversements, des évolutions, et surtout par
    des guerres. Même l’Eglise connait des remous, des scandales : les sectes se multiplient, les évêques sont de vrais
    seigneurs féodaux qui possèdent un pouvoir temporel sur toutes les populations. Le Pape Innocent III, élu à 37 ans,
    a une poigne de fer ; c’est lui qui va initier l’Inquisition. On ne badine pas plus avec le tribunal ecclésiastique qu’avec
    l’autre ! On vit dans la crainte, les interdits, les menaces de punitions, de représailles et même de tortures !

    Certes, comme toujours, il y a des prêtres parfaits et des chrétiens fidèles, mais, comme toujours, ce ne sont pas eux
    qui « font la une des journaux » ! Même quand il vivait dans l’opulence, François voyait bien toutes ces lèpres qui
    ruinaient tant de vies autour de lui. Alors, il se met à prêcher la pénitence, la paix, la fraternité : ses mots sont simples,
    accessibles à tous, surtout aux plus petits, aux plus humbles ! Beaucoup sont en admiration devant lui, c’est comme une
    bouffée d’air frais qui arrive ! D’autres l’accueillent avec des quolibets, bien sûr… on ne saurait contenter tout le monde !
    Et très vite, viennent à lui les premiers auditeurs, prêts à renoncer à tout pour le suivre : ils deviennent frère Pierre,
    frère Bernard (2 notables d’Assise), frère Sylvestre (le prêtre), frère Gilles (le paysan illettré), frère Léon (l’ami de la
    première heure), frère Philippe (qui parle avec tant de douceur), frère Ange Tancrède (le chevalier)… et puis ils se
    comptent peu à peu par centaines.

    Dix ans plus tard, ils seront plus de 5000 au Chapitre général dans la plaine d’Assise, à camper dans des cabanes
    de feuillage, d’où le nom de Chapitre des Nattes qui lui fut donné. Et ils iront partout dans le monde :
    St Jacques de Compostelle, Jérusalem, l’Angleterre, la Hongrie, l’Afrique, etc…et puis, bien sûr, 300 ans après,
    le continent américain récemment découvert. Un grand élan de communion fraternelle se fait jour dans ce monde
    en pleine mutation. On a dit que François était dur avec lui-même et humain avec les autres, tous les autres sans
    exception. On le décrit comme « bienveillant, pacifique, secourable, compréhensif et indulgent… ayant pour chacun
    d’exquises délicatesses ». Les disputes, les mésententes lui vrillent le cœur ; aussi fait-il le maximum pour les apaiser
    et faire se réconcilier les adversaires.

    Il répète inlassablement à ses frères
    - qu’il faut aller vers les gens et non pas attendre qu’ils viennent à vous,
    - que c’est là le seul moyen de toucher les cœurs,
    - qu’il faut percer les carapaces les plus dures avec la tendresse et la douceur,
    - que, plus une parole est chargée d’amour, plus elle donne la vie,
    - que la rencontre, c’est l’écoute, le partage, le dialogue,
    - que même le pire des brigands peut changer de vie !...

    Avec eux, il va faire du porte-à-porte et parler à tout le monde ! Et tout le monde se demande :
    « Qui sont ces vagabonds aux pieds nus qui crient « Pace e bene » (Paix et bien) partout où ils passent ? »
    Et parce qu’ils se font tout proches de la vie des gens, le monde les écoute, étonné par  cet enthousiasme capable
    de secouer et retourner les pires esprits chagrins.


    Extrait de Saint-François d'Assise, le Troubadour de Dieu (Texte de Aline Racheboeuf)
     

 Etape suivante 

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