Dimanche 15 Août 2021 - Carmagnola > Vezza d'Alba - 32 km
5ème étape
(Piémont)



    Les Fioretti de Saint François d'Assise


    Exemple admirable de pauvreté et d'humilité de Saint François

    L'admirable serviteur et imitateur du Christ, messire saint François, pour se conformer parfaitement au Christ
    en toute chose, qui, selon ce que dit l'Evangile, envoya ses disciples deux à deux dans toutes les villes et tous les lieux
    où il devait aller. Après qu'il eut, à l'exemple du Christ, réuni douze compagnons, les envoya par le monde prêcher
    deux à deux. Et pour leur donner l'exemple de la vraie obéissance, il commença d'abord par aller lui-même, à l'exemple
    du Christ, qui commença d'agir avant d'enseigner. D'où, ayant assigné aux compagnons les autres parties du monde,
    lui, prenant frère Massée pour compagnon, s'achemina vers la province de France.

    Parvenant un jour, très affamés, dans un pays, ils allèrent selon la Règle, mendiant du pain pour l'amour de Dieu.
    Et saint François alla par un quartier et frère Massée par un autre. Mais parce que saint François était un homme
    d'aspect trop méprisable et petit de taille, parce qu'il était réputé un vil petit pauvre de qui ne le connaissait pas,
    il ne put mendier que quelques bouchées et petits morceaux de pain sec. Mais à frère Massée, parce qu'il était beau
    et grand de taille, furent donnés beaucoup de bons et grands morceaux, et du pain entier...

     

 



 Un de ces beaux levers de soleil qui enchantent le cœur et l'esprit

Carmagnola

                                                 

                                                                                                   Une représentation originale de Saint-Roch




La Collégiale Saint-Pierre et Saint-Paul





La  place avec ses bars encore désertés à cette heure matinale...





Cylindres de foin compressé qu'on retrouve partout dans les campagnes européennes...


Un bel étang où les grenouilles font les acrobates...

                                               

Ceresole d'Alba











Les vergers de noisetiers


Noisettes du Piémont









Église San Nicolao à Monteu Roero






Les vignobles dans la région d'Alba (Province de Coni)









Vezza d'Alba


Église San Martino à Vezza d'Alba


 
Église San Bernardino à Vezza d'Alba
 



    Après un bon petit déjeuner chez les sœurs qui sont vraiment attentionnées, je suis sur le Chemin à 6h30 pour une
    assez
    longue étape. Il y a 2 kilomètres pour arriver au centre de Carmagnola. Je fais un premier arrêt dans l'église
    paroissiale Saint-Pierre et Saint-Paul. Cette localité qui compte près de 30.000 habitants apparaît comme vivante et
    agréable. Il y a une belle place et les bars sont ouverts... Mais le balisage est incomplet, heureusement avec mon
    application Maps, je trouve sans trop de difficulté la sortie de la ville. Pour commencer, il faut franchir quelques
    ronds-points, traverser une voie ferrée et une autoroute, mais rapidement je retrouve des petites routes qui
    s'allongent au milieu des champs de maïs avec davantage de relief que lors de l'étape précédente. J'espère trouver
    un bar ouvert à Ceresole d'Alba, mais dans cette petite localité tout est fermé. Je m'arrête à une fontaine pour me
    rafraîchir et faire le plein d'eau car la chaleur est toujours au rendez-vous.


    Peu après, j'arrive dans une région vallonnée et boisée avec quelques dénivelés et je traverse alors une zone couverte de
    vergers de noisetiers. C'est bientôt la période de la récolte et je n'ai qu'à me baisser pour rammasser quelques poignées
    de noisettes qui sont fraîches et délicieuses. Un peu plus loin, dans un hameau je trouve une aire de repos avec bancs et
    fontaine et c'est l'endroit idéal pour savourer ces noisettes du Piémont considérées comme les meilleures du monde !
    Comme je m'apprête à partir, les trois pèlerins rencontrés chez les sœurs de Santa Anna arrivent. Ils envisagent de planter
    leur tente dans cette aire qui offre ombrage et eau à volonté.

    Toujours au milieu de ces grandes étendues de noisetiers j'avale encore quelques kilomètres avant d'arriver à la prochaine
    localité, Monteu Roero où je trouve un bar et je m'offre un grand coca bien glacé ! Après cette halte et de retour sur le
    chemin, petit à petit le décor change et je suis maintenant environné de vignobles qui s'étendent jusqu'au sommet des

    collines. Je commence à accuser de la fatigue et je dois faire plusieurs pauses en cherchant l'ombre, car comme hier la
    température vers midi avoisine les 40°. Tant bien que mal je poursuis mon cheminement en espérant que la fin d'étape
    sera plus favorable mais c'est l'imprévu qui se produit...

    Comme je traverse un hameau, une femme assise devant sa maison me fait signe et me demande si j'ai besoin de
    quelque chose. Oui, je veux bien un peu d'eau fraîche ! Alors voyant mon état de fatigue que je ne peux dissimuler,
    elle m'incite à entrer dans sa maison où se trouvent d'autres personnes de sa famille et me propose de l'eau fraîche
    et des fruits. Elle me demande quelle est ma destination du jour, c'est Vezza d'Alba qui se trouve à 6 kilomètres.
    Alors elle me propose de me faire emmener en voiture par son mari qui est en train de faire une sieste, ce que
    j'accepte volontiers, car je crois bien que j'étais incapable de terminer à pied ! Un quart d'heure plus tard, le mari
    sort sa voiture et m'emmène à Vezza d'Alba. Je ne sais comment remercier ces "Anges du Chemin" qui sont
    intervenus juste au moment où je demandais une aide, et je ne savais pas laquelle !


    J'arrive donc vers 18h, un peu reposé, à ma chambre d'hôtes où j'ai réservé une chambre. J'apprécie le confort
    de cet
    hébergement qui me permet de prendre un bon temps de repos avant le dîner qui est servi dans le jardin.



Hébergement à la Chambre d'Hôtes Di Vin Roero à Vezza d'Alba
Belle chambre avec SDB
Pas de climatisation et environnement un peu bruyant
Le dîner est très bien

3 coquilles




La famille qui m'a accueilli (Mes premiers Anges du Chemin)



    COMMENT, EN 1208, FRANÇOIS, COMPRIT LA VRAIE PAUVETÉ  (Suite)


    Voici 2 anecdotes qui traduisent bien l’esprit (et aussi l’humour) de François :

    Un jour, un frère ramasse une bourse laissée à l’église par un paroissien venu prier, et va la poser sur le bord de la
    fenêtre. François apprenant cela lui ordonne d’aller prendre la bourse entre ses dents, et de la déposer, toujours avec
    les dents sur un crottin d’âne un peu plus loin. Et le frère obéit, devant les autres frères complètement ébahis !!!

    Un autre jour, un jeune frère demande à François la permission de posséder un livre de Psaumes. Catégoriquement,
    François refuse : « Quand tu auras ton Psautier, qu’est-ce que tu en feras ? Tu iras t’asseoir dans un fauteuil ou sur un
    trône, comme un évêque, et tu diras à ton frère : « Apporte-moi mon Psautier » ! Devant la réponse de François, le frère
    sourit d’un air gêné : il n’avait pas vu ça comme ça ! Alors François prend de la cendre dans la cheminée, et s’en
    frictionne la tête en répétant : « Le voilà le Psautier ! le voilà le Psautier ! »

    Précisons qu’à cette époque, les livres coûtaient une petite fortune, et qu’il faudra attendre encore 200 ans pour voir
    arriver l’imprimerie. Le psautier en question se composait donc d’une suite de petits parchemins écrits à la main et
    cousus ensemble. Tirage limité… évidemment !! Pauvreté matérielle, d’accord… partage de tout ce que l’on reçoit,
    d’accord … Mais François a découvert qu’il y a une autre forme de pauvreté : celle qui s’adresse à notre vie même,
    qui bouscule toute notre vie quotidienne, notre caractère, nos pensées et nos actes. Par exemple, dire du mal de
    quelqu’un, c’est facile et souvent, ça nous donne de l’importance ! Comme pour nous maintenant, envoyer les phares
    à celui qui se traîne devant nous sur la route (en y ajoutant quelques noms d’oiseaux….) cela donne un sentiment
    de supériorité… Eh bien ! Se priver de ces petites satisfactions égoïstes, c’est aussi faire preuve de pauvreté !
    Et François et ses frères arpentent les chemins, les villes et les villages en répétant inlassablement qu’il faut trouver
    une satisfaction plus profonde dans des biens plus élevés :

    STOP à la haine, à la discorde, à la violence !
    STOP à l’orgueil, à l’égoïsme, au mépris !
    STOP à la tristesse et au désespoir !

    Apprenons à remercier, à pardonner, à respecter ! Et les gens écoutent ce nouveau langage, simple, direct… des mots
    qui vont se nicher tout droit dans les cœurs. Douze ans plus tard, François lui-même accomplira le plus bel acte de
    pauvreté : il laissera à un autre frère la direction de tout ce qu’il a créé et il se retirera dans un ermitage. Dépouillement
    suprême qui durera 6 ans, jusqu’à sa mort à l’âge de 44 ans. Il avait été ordonné Diacre, mais n’avait jamais voulu être
    prêtre, pour rester au plus près des gens et les servir « dans le respect et l’estime ».

    Extrait de Saint-François d'Assise, le Troubadour de Dieu (Texte de Aline Racheboeuf)

     

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