Samedi 14 Août 2021 -  None > Carmagnola  - 23 km
4ème étape
(Piémont)



    Les Fioretti de Saint François d'Assise


    Comment Saint François alla en Galice à Saint-Jacques

    Au début et dès la fondation de l'Ordre quand ils étaient peu de frères et qu'ils n'étaient pas encore établis,
    saint François pour sa dévotion alla à Saint Jacques de Galice et emmena avec lui quelques frères parmi lesquels
    l'un fut frère Bernard. Et allant ainsi ensemble par le chemin, ils trouvèrent dans une terre un pauvre infirme
    duquel ayant compassion, saint François dit à frère Bernard: "Mon fils, je veux que tu demeures ici à servir cet
    infirme". Et frère Bernard, humblement s'agenouilla et inclinant la tête, reçut l'ordre du père saint et demeura en
    ce lieu.

    Et saint François avec les autres compagnons allèrent à Saint Jacques. Etant arrivés là et se trouvant la nuit en
    oraison dans l'église de Saint Jacques, il fut révélé par Dieu à saint François qu'il devait prendre beaucoup de
    lieux de par le monde, parce que son Ordre devait s'étendre et croître par une grande multitude de frères. Et par
    cette révélation saint François commença à s'établir en ces contrées. Et revenant par le même chemin, saint François
    retrouva frère Bernard et l'infirme avec qui il l'avait laissé, et qui était parfaitement guéri.

    D'où saint François accorda à frère Bernard d'aller à Saint Jacques l'année suivante...

     

 



 Tout au long de l'étape, j'aperçois au loin le Mont Viso




                       

Église San Bernardino à Castagnole                  Saint Roch et son chien                                  Église San Rocco à Castagnole

Castagnole


Je croise Erwan et sa compagne qui reviennent d'Assise...




                     






Le fleuve Pô









Carmagnola



La chapelle de la communauté des sœurs de Santa Anna
 

 


    Départ de l'hôtel Quo Vadis à 6h30. Je rejoins le centre de None pour récupérer le Chemin, direction Castagnole.
    C'est un itinéraire au cœur de la plaine du Pô qui est une immense plaine agricole avec principalement des champs

    de maïs. Au lointain vers l'ouest, j'aperçois le Mont Viso qui domine cette partie des Alpes.
    Succession de petites routes entrecoupées de chemins agricoles. Le maïs subit un arrosage intensif avec tout le long
    du parcours des canalisations qui ici ou là laissent échapper quelques filets d'eau qui font le bonheur du pèlerin en
    permettant de se rafraîchir...

    Je fais une pause à Castagnole où je visite l'église Saint-Roch à l'intérieur de laquelle se trouve une belle statue de
    ce Saint sans doute aussi populaire en Italie qu'en Espagne.
    Je fais une belle rencontre de Erwan et sa compagne, pèlerins qui font le Chemin en sens inverse. Ils sont partis
    d'Assise et se dirigent vers la France. Nous échangeons pendant un moment, heureux tous les trois de cette rencontre.
    Un peu plus loin, je rencontre 3 autres pèlerins (2 hommes et une femme). L'un est parti de chez lui dans les Ardennes
    et continue jusqu'à Assise tandis que le couple marche quelques jours sur ce Chemin pendant leur période de congés.

    Le balisage est par moments un peu défectueux, je perds 2 fois le Chemin que je retrouve au moment de traverser
    le fleuve Pô. Après cette traversée je fais une longue pause, car en milieu de matinée il commence à faire très chaud.
    Je fais le plein d'eau en m'adressant à une femme qui me demande de prier pour elle lorsque j'arriverai à Assise et
    à un homme qui a travaillé dans des hôpitaux parisiens.

    J'arrive assez tôt à mon hébergement (14h30), chez les sœurs de Santa Anna qui me réservent un accueil chaleureux.
    Je dispose d'un petit dortoir où je serai seul, les trois autres pèlerins étant logés dans un autre dortoir.
    Après un bon temps de repos, je vais à la chapelle pour un temps de prière et à 19h30 nous nous retrouvons pour
    le dîner préparé par les sœurs. C'est copieux, bien cuisiné et elles n'ont pas oublié le vin que j'apprécie particulièrement
    après avoir bu tant d'eau tout au long de l'étape !
     



Hébergement dans la communauté des sœurs de Santa Anna
(2 km avant Carmagnola)
Petits dortoirs - Dîner plus petit déjeuner
Donativo

4 coquilles




Le dîner préparé par les sœurs



    COMMENT, EN 1208, FRANCOIS, COMPRIT LA VRAIE PAUVETE  (Suite)

    Nous connaissons tous l’expression « vivre d’amour et d’eau fraîche », un peu poussée, bien sûr, mais significative.
    Quand on aime… on ne compte pas ! et on est prêt à tout pour ce qu’on aime, et ça nous dynamise, ça nous donne
    « la pêche » ! François et ses compagnons sont devenus des vagabonds, des SDF, des gens qui ne s’installent nulle part,
    des « nomades de l’Evangile » ; ils ont compris que pour changer les mentalités, on ne peut pas rester enfermé dans
    sa maison, dans son couvent ou dans son église. Pour citer 800 ans avant, une expression d’un autre François venu
    du bout du monde, ils ont compris qu’il faut aller « vers les périphéries ». Pas de paroles vides ! des actes concrets !
    Il faut exprimer la solidarité, la compassion par le SERVICE, en commençant par les plus pauvres !

    En ce qui les concerne, ils s’installent à Rivo Torto, près du torrent, dans une cabane couverte de feuillages.
    Ils sont 12, et François de dire : « Comme point de départ pour le Paradis, ce sera mieux qu’un palais » ! Il paraît
    que les passants les entendent rire et chanter dans ce vrai purgatoire où règnent autant le gel que la canicule.
    C’est si petit qu’ils ne peuvent pas s’étendre tous ensemble pour dormir ! Leur vêtement est celui des pauvres :
    tunique grise, pieds nus, corde à la ceinture (on les appellera les Cordeliers). Quant à la nourriture, elle est frugale
    mais, comme dit François, « Frère Ane (le corps !) a besoin d’une juste ration de vivres et de sommeil ! »
    Ils resteront dans leur cabane jusqu’à ce qu’un paysan les en chasse … pour y loger son âne !
    Après les cavernes cachées dans les bois (Carceri), la petite communauté s’installera à la Portioncule, à côté de la
    minuscule chapelle réparée par François. François interdit donc à ses frères de recevoir de l’argent et d’en posséder,
    sauf pour soigner les malades.

    Les frères doivent travailler de leurs mains : en échange ils recevront de quoi se nourrir, mais surtout pas d’argent.
    « L’argent, ce n’est pas mieux que du fumier ! » s’exclame-t-il. Le détachement de tous les biens inutiles devient un
    style de vie, la pauvreté devient une attitude du cœur, c’est ainsi que l’on grandit en liberté face aux esclavages liés
    à l’argent. Et François, avec délicatesse, leur apprend l’art de mendier, en commençant par leur donner l’exemple.
    Il sait que leur orgueil en prend un coup à chaque fois qu’ils tendent la main et qu’on les reconnaît, eux qui avaient
    une belle situation, et qui sont devenus «frères mineurs », c’est-à-dire des « moins que rien ».
    Petit à petit ils s’y mettent et l’on raconte que quand ils revenaient le soir, ils comparaient en riant le résultat de
    leurs expéditions. Et il paraît même que St Dominique, passant un jour par Assise, fut étonné au plus haut point
    de voir qu’un tel dépouillement ne leur ôtait en rien leur bonne humeur.


    Extrait de Saint-François d'Assise, le Troubadour de Dieu (Texte de Aline Racheboeuf)

     

 Etape suivante 

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