« Tant me plaisent joie et amours et chants, et allégresse,
divertissement et courtoisie, qu’il n’y a au monde richesse ni opulence qui
feraient que je me sente encore plus fortuné !»
C’est avec ces poèmes, qu’au
Moyen-Age la jeunesse, « met le feu » dans les soirées, aidée par les
troubadours !... ces poètes-chanteurs qui parcouraient les pays et s’arrêtaient
dans toutes les cours pour gagner un peu d’argent… un genre de hippies des
années 70, souvent poursuivis par les chevaliers du guet et la maréchaussée ! En Italie, à Assise, il y a un jeune homme qui est particulièrement doué pour
ce genre d’animation ! Un vrai boute-en-train qui sait entretenir partout où il
passe un climat de bonheur. Presqu’un vrai troubadour, qui sait jouer de la
guitare (oui, elle existe déjà !) et du violon, et composer des poèmes qu’il
chante lui-même car il a une très belle voix. Et puis, ce qui ne gâte rien, il
connaît le latin, le provençal (la langue de sa mère) et il se débrouille bien
en français. Ce garçon, c’est François di Bernardone, le fils d’un des plus
riches drapiers de la région. Il a 20 ans, un avenir plein de promesses et des
parents tellement fiers de lui qu’ils lui passent toutes ses fantaisies. Il a 2
jeunes frères. Son père s’est littéralement entiché de la France où il fait de
belles et bonnes affaires. Il est d’ailleurs l’un des premiers à utiliser les
Lettres de Crédit qui viennent de faire leur apparition et permettent aux
marchands de ne plus se faire voler leur argent pendant les voyages.
De France,
il a ramené sa seconde épouse et, en rentrant d’un de ses voyages, il a même débaptisé son fils, prénommé Jean à la naissance pour le renommer François, ce
qui signifie français à l’époque et que l’on prononcera Françoué jusqu’au XVIIIè siiècle. Notre François rêve de promotion sociale, de devenir chevalier
(avec un cheval blanc et une armure étincelante !), de guerroyer et d’être
ainsi anobli. Un tout autre destin que de vendre des tissus ! Ses deux frères
s’en chargeront ! Pour lui, l’important, ici et maintenant, c’est la joie de
vivre, les bonnes farces, les nombreux amis ( les copains !), choisis parmi les
plus riches, … et d’aller chanter la sérénade à toutes les jolies filles ! Il a
commencé à faire la fête à 14 ans, âge de la majorité légale à cette époque. Et
comme deux fois par an, son père va jusqu’en Belgique pour ses affaires, alors,
c’est la Dolce Vita, avec toutes ses folies… vestimentaires et autres.
François a un cœur d’or. Même s’il dépense énormément
d’argent pour sa vie de festivités, il ne manque jamais de faire l’aumône à
celui qui tend la main, pauvre, misérable, estropié, mendiant, tout être sur
qui une terrible malédiction semble peser… il n’y a qu’une catégorie de
malheureux qui le rebute : les lépreux, qui d’ailleurs font horreur à tout le
monde, avec leurs plaies et leurs odeurs épouvantable
Extrait de Saint-François d'Assise, le Troubadour de Dieu (Texte de Aline Racheboeuf)
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