La Via de la Plata Avril-Mai 2008 |
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Je suis parti le 22 Avril 2008
sur la Via de la Plata qui va de Séville à Compostelle sur une distance de 1000 km
à travers les
provinces de l’Andalousie, de l’Extremadure, de la Castille-Leon et de la Galice.
Ce Chemin est magnifique, sans doute l'un des plus beaux sur lesquels j'ai
marché...
Comme il a beaucoup plu les semaines précédentes, la campagne est très verte
et couverte de fleurs de toutes les couleurs.
Les paysages sont vraiment superbes, les collines s’étendent au loin offrant à
mes yeux
émerveillés une nature à la fois sauvage et paisible avec des parfums
enivrants
dont celui des cistes en fleurs qui couvrent les collines par
milliers…
Il y a de vastes pâturages où
paissent taureaux, vaches et moutons sous un ciel immense,
et également beaucoup d'enclos où se vautrent dans la boue des porcs noirs dont
je me suis régalé à
Monesterio (Solomillo de cerdo ibérico), spécialité qui a fait la renommée
gastronomique de cette région.
Un spécimen de porc ibérique dont on tire le fameux Pata Negra
Des immensités de champs de céréales, de vignes et d'oliviers, des forêts de
chênes-lièges,
et des orangeraies qui s’étendent à perte de vue.
Assez souvent, le Chemin rencontre des rios que l'on traverse parfois
avec quelques difficultés,
comme le 1er jour où j'ai du traverser un rio un peu
profond en équilibre sur un tronc d'arbre...
J’ai visité Mérida l'antique Augusta Emerita qui nous renvoie 2000 ans en
arrière,
avec pleins de beaux monuments romains : Temple de Diane, Amphithéâtre,
Aqueducs et surtout
le théâtre qui est l'un des plus prestigieux et des mieux
conservés de l'Empire Romain.
Ensuite j'ai
suivi ce beau Chemin de la Plata qui serpente entre des vignes,
des champs de céréales et encore d'immenses étendues d'oliviers.
Les paysages sont sublimes. Je pars le matin de très bonne heure et je m'émerveille
chaque jour
devant les beaux levers de soleil sur ces immensités qui appellent à la
méditation...
Il y a des pèlerins de toutes nationalités, l'ambiance est sympa. Je fais
équipe avec 3 espagnols,
nous formons le groupe des archanges car ils s'appellent Raphaël, Gabriel et
moi Michel,
il y a aussi Don José sorti tout droit de l'opéra de Carmen !
Nous nous retrouvons le soir pour partager l'amitié et le Vino Tinto...
Raphaël de Madrid, José de Catalunya, Yo de Francia, Gabriel de Catalunya
Dîner au "Convento los Esclavos de Maria y de los Pobres" qui accueille les pèlerins à Alcuescar
José, un couple d'Italiens et Gabriel à Caceres
Dîner à l'albergue de Oliva de Plasencia avec un couple de français,
un couple d'autrichiens, un couple d'italiens et 2 allemands
Dîner au Bar Picota à Laza avec deux couples de français et 2 espagnols du Pays Basque
Dîner Au Bar de Outeiro (A 16 km de Santiago) avec 2 jeunes allemands
Dans un bar à Santiago avec José et 3 Espagnols
Je prends une journée de repos à Caceres (après 300 km en 11 jours de
marche),
belle ville ancienne avec un passé prestigieux, Romains, Arabes et ensuite
après
la Reconquista, constructions de nombreux palais et demeures seigneuriales...
La Plaza Mayor à Caceres avec en arrière fond la ville ancienne
A peu près à mi-distance entre Caceres et Salamanque se trouve un des lieux
les plus emblématiques de la Via de la Plata : L'Arc de Triomphe de Caparra
Arco romano de Caparra
Je prends une autre journée de repos à
Salamanque
(après un peu plus de 500 km en 19 jours de marche),
ville ancienne qui a beaucoup de charme, avec plein de monuments intéressants,
une Cathédrale somptueuse et la Plaza Mayor la plus majestueuse d’Espagne !
Les Cathédrales de Salamanca (La Catedral Vieja y La Catedral Nueva)
La "Casa de las Conchas", palais du 15ème siècle à Salamanca
La Catedral Vieja à Salamanca
Je prends une
troisième journée de repos à Zamora qui nécessite bien une journée
pour visiter
la Cathédrale, les églises romanes (Il y en a 13) et quelques beaux musées
(Musée Ethnographique et Musée de la Semana Santa)
Pénitents pétrifiés sur la Plaza Mayor de Zamora
A Zamora une des nombreuses belles petites églises romanes
Et puis c’est l’arrivée en Galice, avec sa belle campagne verte et fleurie.
Le Chemin traverse de nombreux hameaux et nous laisse admirer
de beaux horreos, des fontaines, des calvaires et des petits ermitages.
Il y a une multitude de petits ruisseaux qui dévalent des montagnes et qui souvent empruntent
les chemins, ce qui oblige parfois à contourner ces
obstacles en passant par les prairies.
Les calvaires sont toujours un lieu propice à la pause...
La Sierra de Parada entre Puebla de Sanabria et Lubian
A travers la brume on distingue à peine l'Embalse de las Portas (Entre La Gudiña et Laza)
Le refuge d'Albergueria où chaque pèlerin de passage est invité à inscrire son nom sur une Coquille
Aux alentours de "La croix du Pèlerin défunt" à 10km de Laza
Un beau spécimen de "Horreo" grenier sur pilotis que l'on peut voir dans chaque petit hameau de Galice
Un calvaire moderne...
Le pèlerin émerveillé devant les genêts éclatants de blancheur
Une symphonie de couleurs...
Ourense, la dernière grande ville avant Santiago
A Ourense, une rue dans le cœur historique de la ville
La Tour de la Cathédrale de Ourense
Je suis arrivé à Santiago après une belle
"Marche à l'Amour" de 38 jours
(Y compris les 3 journées de repos et
visites)
L'arrivée à Santiago avec au loin les tours de la Cathédrale
La Plaza del Obradoiro sous la pluie
En résumé :
Les 3 premières semaines furent superbes avec
un beau soleil qui faisait resplendir la nature parée de ses
plus beaux joyaux
: Les chants des oiseaux au petit matin, les vastes prairies couvertes de fleurs,
les troupeaux
de vaches et de moutons et parfois quelques taureaux paisibles
qui nous regardaient avec une certaine curiosité...
Sous un beau ciel bleu, l'immensité des champs de céréales à perte de vue, les
vignes formant de longues lignes traversant
l'horizon, les oliveraies, les orangeraies, et ces chemins traversés par de petits rios,
naissant à l'aube sous une grande ourse
bienveillante et finissant dans la tiédeur des après-midi endormies avec au bout de l'effort
l'auberge et le repos du pèlerin...
Un bonheur nouveau chaque jour !
Et puis les nuages sont venus
obscurcir le ciel et les coeurs, et la pluie mauvaise compagne
du pèlerin est
venue perturber ce bel ordonnancement ! Quelques jours de galère,
les vêtements humides, le froid, la pluie qui pénètre
la peau et les os,
les chemins boueux souvent transformés en ruisseaux,
mais la "Marche à l'Amour" a tenu bon contre vents et marées...
Et le jeudi 29 Mai à 9h30,
je venais m'agenouiller devant Messire Saint Jacques
et rendre grâce pour cette belle aventure...
(Et aussi pour ma bonne forme physique, mes pieds impeccables
sans une ampoule
et les quelques kilos superflus perdus...)
Et là aujourd'hui, en méditation devant cette Cathédrale
que j'ai tant admirée
et chantée,
je me dis que j'ai trouvé la réponse à ma quête :
Cette quête d'un Absolu, d'une Transcendance,
cette quête de Dieu, a trouvé sa réponse :
L'Amour !
Je n'ai pas rencontré Dieu,
J'ai rencontré l'Amour qui est sûrement une manifestation du Divin...
Pour me contacter : dauzonroch@gmail.com
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