Chemins de Compostelle (Mon itinéraire du 20 Août au 29 Septembre 2016)   - 16 étapes sur le Camino de Madrid, de  Madrid à Sahagun - 3 étapes sur le Camino Francés, de Sahagun à Leon - 5 étapes sur le Camino de San Salvador, de Leon à Oviedo - 14 étapes sur le Camino de la Costa, de Avilés à Santiago   Cliquez ICI pour aller directement au détail des étapes   Ci-dessous un condensé de cette Pérégrination qui m'a conduit en 40 jours de Madrid à Santiago   Passer le pointeur de la souris sur les photos          pour en faire apparaître une autre...

 1° - 16 étapes sur le Camino de Madrid, de Madrid à Sahagun

Madrid Au coeur de la capitale, la Iglesia Santiago qui est le point de départ de mon nouveau Chemin qui va me conduire de Madrid à Santiago de Compostela en passant par Segovia, Valladolid, Sahagun, Leon, Oviedo, Avilés et Arzua…  Ultreïa !!!

Les arbres de l'infinie douleur, Les nuages de l'infinie joie, Se donnent parfois signe de vie, A la lisière du vaste été. Les alouettes passent à travers Sans rien saisir de leurs paroles, Une source les retiendra seule Pour donner à boire aux morts. François Cheng    "Cinq méditations sur la mort   autrement dit sur la vie"



 

Entre Madrid et Segovia les étapes sont dominées par la Sierra Guadarrama qui donne la vraie dimension de ce Chemin ! Une montagne sauvage,  aux contrastes saisissants, parfois douce et accueillante, parfois aride et austère… L’astre solaire à été l’acteur principal de ces jours et il conditionne la vie du pèlerin au cours d’étapes qu’il faut gérer au mieux pour ne pas se mettre en danger… De longues pistes sablonneuses et caillouteuses qui s’étirent au milieu des champs moissonnés… Quelques troupeaux de bovins qui peinent à brouter ces herbages desséchés…




L'embalse de Manzanares el Real Les étapes de Tres Cantos et Colmenar Viejo  pour entrer dans ce nouveau Camino, apprivoiser la chaleur, tester les cervezas, trouver les bons ajustements du sac et mettre les pieds au pas… La Sierra colorée par les rayons du soleil levant… Les sentiers qui serpentent entre les rochers… De part et d’autre des élevages de taureaux… L’environnement de chênes verts, de genévriers et de cistes… L’embalse de Manzanares où les vaches paisibles ont les pieds dans l’eau… La difficile montée vers Mataelpino avec 40 degrés au soleil ! Navacerrada, Cercidilla balcons résidentiels au pied de la Sierra…




Mais ce qui a été vécu           sera rêvé, Et ce qui a été rêvé           revécu. Nous n'aurons pas trop d'une longue nuit Pour brûler les branches tombées           à notre insu, Pour engranger l'odeur durable           des fumées. François Cheng    "Cinq méditations sur la mort   autrement dit sur la vie"



 Au loin s'étend la Sierra de Guadarrama

Et puis c’est la traversée de cette montagne ancestrale par le col de la Fuenfria qui offre de superbes panoramas… La longue descente sur Segovia est épuisante mais l’arrivée dans cette ville historique est une belle récompense ! Le pèlerin prend des habits de touriste avant de reprendre le bâton pour l’albergue toute proche de Zamarramala…



 Acqueduc et Cathédrale de Ségovie



Et pour clore cette première semaine, une longue chevauchée au travers de vallonnements boisés entrecoupés d’une Via Verde et de quelques pistes agricoles brûlées par un soleil qui ne fait pas de pause…

Le parapluie peut aussi servir pour se protéger de l'ardeur des rayons solaires...
Voir le site de mon ami Gilbert grand spécialiste du parapluie sur les Chemins...



Arrivée à Santa Maria la Real de Nieva… Là, c’est un mariage dans cette belle église de Nuestra Señora de la Soterraña qui rend le pèlerin un peu étranger au milieu de tous ces gens bien habillés !




Que de l'autre royaume nous revienne Ce que nous croyions perdu, que reviennent Ceux qui en s'éloignant n'avaient rien dit, Que leur cri muet soit notre pain quotidien, Que revienne entière l'âpre déchirure : Morsure et remords sont d'un seul tenant, Douleur et douceur s'épaulent l'une l'autre. François Cheng    "Cinq méditations sur la mort   autrement dit sur la vie"





Un Tinto de Verano pour un moment de pur délice...
 

Les chemins sablonneux au milieu des forêts de pins... 
 

Le Château de Coca / / Saint-Roch et Saint-Jacques Matamore Dans la iglesia Santa María de la Expectacion à Peñaflor de Hornija

Pistes sablonneuses qui font des tours et des détours au coeur d’immenses forêts de pins… Tiens ! Un champ de fraises, dommage ! Elles ne sont pas mûres... Et là un immense champs de carottes de quoi remplir les étals de tous les marchés de France ! Les baignades imprévues dans un Rio où l’eau coule claire et fraîche ! Quel délice quand on vient de marcher de longues heures sous les catapultes du soleil ! L’italien à l’énorme sac qui ne dit mot et se fait sa cuisine végétarienne… Ah ! Coca ! Un Château construit au XVème siècle et considéré comme une œuvre majeure du gothique mudéjar espagnol.



Un champ de carottes qui s'étend à perte de vue...


 


Suivre le poisson, suivre l'oiseau. Si tu envies leur erre, suis-les Jusqu'au bout. Suivre leur vol, suivre Leur nage, jusqu'à devenir Rien. Rien que le bleu d'où un jour A surgi l'ardente métamorphose, Le Désir même de nage, de vol. François Cheng    "Cinq méditations sur la mort   autrement dit sur la vie"

 


La seule vigne que je rencontre sur ce Chemin juste avant d'arriver à Alcazaren/ /L'Hospitalero de Puente Duero et le Président de l'Association de Saint-Jacques de Valladolid

Encore un immense champ de carottes, j’en déterre 3 qui feront mon repas de midi… Et toujours ces pistes sablonneuses au milieu des pins qui fatiguent les jambes… Ah ! Je rencontre les premières vignes depuis Madrid, mais le raisin n’est pas mûr ! Un matin, surprise ! Il fait froid ! J’ai mis le blouson et j’ai les mains gelées… Grandes plaines agricoles, pommes de terre et betteraves… Et voilà le Rio Duero que j’ai côtoyé l’an dernier entre Toro et Zamora sur le Levante et qui coule jusqu à Porto ! Le dîner avec Juan l’hospitalero de Puente Duero et le lendemain matin notre discussion philosophique ! Hors Chemin, ma visite de Valladolid, capitale de la Communauté Autonome de Castilla-Leon qui possède un riche patrimoine…



Valladolid : Eglise conventuelle Saint-Paul - Façade hispano-mauresque du collège San Gregorio
 

                                                                                                                                                    Avec la Soeur Clarisse du Convento de Santa Clara à Medina de Rioseco

Longues pistes caillouteuses qui semblent n’avoir jamais de fin, avec comme seul décor les champs moissonnés à perte de vue… Et ce soleil qui brûle,  et le sac commence à peser et les mouches qui n’ont de cesse de vous aiguillonner comme pour tester les derniers ressorts de votre patience ! Ah ! Comme la Cerveza  vous fait vite oublier toutes ces vicissitudes à l’arrivée de l’étape ! Cette dernière montée pour arriver à Peñaflor… Le champ d’éoliennes étincelantes sous les rayons du soleil levant… Les porcs ibériques en liberté dans un grand parc… Le baiser que me demande la soeur clarisse du Convento de Santa Clara à Medina de Rioseco, comme pour prendre sa part du Camino qu’elle ne peut faire ! La présence de punaises à l’albergue de Cuenca de Campos dont le couple de Français rencontré avant Segovia m’a averti et mon arsenal d’huiles essentielles que je sors de ma pharmacie pour m’en prémunir ! Le paysan qui me donne une bouteille d’eau fraîche et une canette de bière. L’alcalde de Santervas qui le soir,  comme le bar est fermé, m’apporte une barquette d’un délicieux melon et 2 yaourts…







La mort n'est point notre issue, Car plus grand que nous Est notre désir, lequel rejoint Celui du Commencement, Désir de Vie. François Cheng    "Cinq méditations sur la mort   autrement dit sur la vie"



 

Sahagun : Iglesia de San Juan et Iglesia de la Trinidad

Et la dernière étape qui m’emmène à Sahagun, une ville où j’ai fait étape en 2005 lors de ma première pérégrination sur le Camino Francés ! Comme à l’habitude, les longues déclamations de poèmes, les anciens que je connais et les nouveaux que j’apprends : Lorca, Neruda, Rimbaud, Baudelaire, Char, Miron... Et au départ de chaque étape, alternativement, le Transsibérien et le Panama de Cendrars… 50 minutes de déclamation que je partage avec les oiseaux qui m’accompagnent de leurs mélodies…  Les mantras qui rythment mes pas et cette réflexion métaphysique inspirée par Ramana Maharshi, ce sage indien, « Libéré Vivant » qui entrouvre une porte pour vous amener à dévoiler l’Être profond qui réside en chacun de nous… Un Chemin à parcourir qui est le Chemin Ultime qui vous mène au Soi, à la Pure Connaissance (Sat-Chit-Ananda)

La mort n'est point notre issue, Mais elle rend unique tout d'ici : Ces rosées qui ouvrent les fleurs du jour, Ce coup de soleil qui sublime le paysage, Cette fulgurance d'un regard croisé, Et la flamboyance d'un automne tardif, Ce parfum qui assaille et qui passe, insaisi, Ces murmures qui ressuscitent les mots natifs, Ces heures irradiées de vivats, d'alléluias, Ces heures envahies de silence, d'absence, Cette soif qui jamais ne sera étanchée, Et la faim qui  n'a pour terme que l'infini... François Cheng    "Cinq méditations sur la mort   autrement dit sur la vie"

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  2° - 3 étapes sur  le Camino Francés de Sahagun à Leon :  
 

La sortie de Sahagun par l'Arco de San Benito
                                
Statue de Saint-Roch dans l'église de Mansilla de las Mulas              Le sourire des pèlerines éclaire le Chemin... (Marie et Jessie)                              




Fidèle compagne, la mort nous contraint A creuser sans cesse en nous Pour y loger songe et mémoire, A toujours creuser en nous Le tunnel qui mène à l'air libre. Elle n'est point notre issue. Posant la limite, Elle nous signifie l'extrême Exigence de la Vie, Celle qui donne, élève, Déborde et dépasse. François Cheng    "Cinq méditations sur la mort   autrement dit sur la vie"

 

La Cathédrale de Leon





 La Plaza Mayor de Leon



Je retrouve ces étapes du Camino Francés que j'avais parcourues en Septembre 2005. On est sur la Meseta, le Chemin est plat, les étapes faciles... Après la solitude et la chaleur du Camino de Madrid j'ai l'impression d'une agréable promenade... 1ère étape : Sahagun > El Burgo Ranero : Longue piste bordée de platanes qui depuis 11 années ont pris de l'ampleur...Quelques rencontres éphémères... 2ème étape : El Burgo Ranero > Mansilla de las Mulas : Je rencontre Marie, une jeune artiste qui peint et écrit des poèmes... Belle statue de Saint Roch dans la Iglesia Santa Maria 3ème étape : Mansilla de las Mulas > Leon : Je rencontre Jessie, une jeune belge qui marche avec une tendinite au mollet gauche... Il y a un bureau d'informations pour les pèlerins à l'entrée de Leon.

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  3° - 5 étapes sur  le Camino de San Salvador de Leon à Oviedo :  
 

5 étapes pour aller de Leon à Oviedo…120 kilomètres. Chemin historique que les pèlerins au moyen-âge empruntaient pour aller adorer le Seigneur dans la Cathédrale d’Oviedo… (Si tu vas à Santiago sans passer par Oviedo, tu vas te prosterner devant le Serviteur sans aller adorer le Seigneur) La dominante de ce Chemin est la traversée des montagnes qui séparent la Castille-Leon des Asturies. Dès la première étape, on est averti que ce parcours sera assez physique… Pistes, sentiers au milieu des chênes verts, des genêts et de la bruyère dominant le Rio Bernesga… Quelques fontaines pour se rafraîchir car le soleil n'a de cesse de vous catapulter ses rayons… Heureusement, il y a des passages ombragés… Mais les dénivelés s’additionnent avec l’attaque en règle des mouches qui vous bombinent tout autour… S'abaisser jusqu'à l'humus où se mêlent Larmes et rosées, sangs versés Et source inviolée, où les corps suppliciés             retrouvent la douce argile, Humus prêt à recevoir frayeurs et douleurs, Pour que tout ait une fin et que pourtant              rien ne soit perdu. François Cheng    "Cinq méditations sur la mort   autrement dit sur la vie" Au cours de la deuxième étape on aborde la montagne pour atteindre l’Alto de Forcadas de San Anton qui offre un panorama splendide sur les chaînes de montagnes alentour… Environnement de genêts, bruyères et sapins, puis une belle descente en forêt qui se termine par des sentiers à flanc de montagne avec quelques passages d’arroyos. La troisième étape c’est celle dont tout pèlerin peut rêver !...   S'abaisser jusqu'à l'humus où se loge La promesse du Souffle originel. Unique lieu de transmutation où frayeurs et douleurs Se découvrent paix et silence. Se joignent alors Pourri et nourri; ne font qu'un terme et germe. Lieu du choix : la voie de mort mène au néant, Le désir de vie mène à la vie. Oui, le miracle a lieu Pour que tout ait une fin et que pourtant           toute fin puisse être naissance. François Cheng    "Cinq méditations sur la mort   autrement dit sur la vie" Au lever de soleil, les montagnes se parent de belles couleurs comme pour encourager le pèlerin dans son ascension ! L’arrêt photos s’impose à la Cruz de Alto de los Romeros où je retrouve les pèlerins partis ce matin avec moi. Le panorama est d’une beauté saisissante… Les montagnes tout autour forment une couronne de sommets aux formes irréelles sous les rayons du soleil qui vient d’émerger… Pèlerin ! Ton coeur déborde de toute cette beauté et je prends mon temps pour parcourir ces chemins de montagne qui sont un ravissement et incitent à une élévation spirituelle… Il y a encore des descentes et d’autres sommets avec le passage au point le plus élevé (1572 m) et les alpages où les vaches paisibles semblent hors du temps ! Pistes, sentiers sur le flanc de la montagne au milieu de la bruyère et des fougères !   Le balisage est correct, mais ce bougre d'âne ne voulait pas me laisser passer ! La petite communauté des pèlerins du San Salvador S'abaisser à l'humus, consentir A être humus même, unir la souffrance portée Par soi à la souffrance du monde, unir Les voix tues au chant d'oiseau, les os givrés          au vacarme des perce-neige ! François Cheng    "Cinq méditations sur la mort   autrement dit sur la vie" Quant à la quatrième étape, c’est celle des dénivelés abrupts qui se succèdent en + et en – ! Petits pueblos encore endormis où seul un chien manifeste un peu de vie… Sentiers en forêt qui font les montagnes russes, ermitages, fontaines, arroyos… Châtaigniers, noyers, figuiers dont les fruits sont inaccessibles... Descentes sur des chemins vertigineux pour arriver dans la vallée où se côtoient les circulations ferroviaires et routières ! Et la première ville des Asturies où le cidre coule à flots dans les Sidrerias ! La cinquième et dernière étape pour rallier Oviedo se fait au milieu des infrastructures nombreuses dans cette vallée encaissée où se côtoient voies ferrées, routes et autoroutes de part et d’autre des Rios Lena et Caudal… Avec quand même une dernière petite ascension au col de El Padrun… L’arrivée sur Oviedo s’est faite sous une pluie battante ce qui ne m’a pas permis de profiter d’une belle vue panoramique sur la Capitale des Asturies !   Oviedo avec sa vieille ville à l’ambiance médiévale, ses sidrerias où l’on vous sert le cidre en le faisant couler, du haut d’un bras tendu, dans le verre tenu un mètre plus bas, ses grandes avenues aux bâtiments de belle architecture et évidemment au coeur de la cité, la Cathédrale San Salvador qui est l’alpha et l’oméga de ce Camino ! La Cathédrale d'Oviedo et le rétable Belle Cathédrale de style gothique consacrée au Saint-Sauveur et qui recèle dans sa Camara Santa une arche sainte provenant de Jérusalem contenant d’importantes reliques dont le Saint Suaire !                     Croix de la Victoire                                                           L'arche sacrée et le Saint Suaire                              En résumé, un Camino aux forts contrastes, assez physique, qui ne peut s’apprécier que par beau temps, sur lequel une majorité d’espagnols viennent juste pour ces 5 étapes… Une ambiance assez fraternelle, des albergues bien équipées, des panoramas spectaculaires et Oviedo ville riche en art pré-roman, avec ses nombreuses églises, ses palais prestigieux, ses musées et cette Cathédrale qui se dresse au coeur de la Cité et qui a accueilli au fil des siècles des millions de pèlerins…                             Statue de Saint Jacques dans la Cathédrale      Statue du Saint Sauveur dans la Cathédrale   Statue de Saint Roch dans la Iglesia de San Isidoro



 Dîner avec Catherine et son mari Salvador, de La Garde, ville où j'habite
rencontrés un peu par hasard à Oviedo !



Parfois les absents sont là Plus intensément là Mêlant au dire humain Au rire humain Ce fond de gravité Que seuls Ils sauront conserver Que seuls Ils sauront dissiper Trop intensément là Ils gardent silence encore. François Cheng    "Cinq méditations sur la mort   autrement dit sur la vie"

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  4° - 14 étapes sur  le Camino de la Costa de Avilés à Santiago :  
 


Le Chemin Côtier – De Avilés à Ribadeo (6 étapes – 132 km) – 15 au 20 Septembre 2016 1ère étape sous des trombes d’eau… Pour commencer je glisse sur le bitume dans une descente un peu raide et m’étale de tout mon long…plus de peur que de mal ! La traversée des forêts s’avère périlleuse car les sentiers se sont transformés en ruisseaux… Malgré la cape et les guêtres j’arrive à l’albergue trempé ! Heureusement il y a une chaufferie où tout le linge pourra sécher ! Les étapes suivantes s’avèrent plutôt sportives avec de nombreux dénivelés qui s’enchaînent… Descentes raides au fond de vallons où coulent les arroyos pour remonter…et redescendre…Le jeu des montagnes russes… Quelques beaux passages du Chemin en bord de l'océan ! Belles traversées de forêts de pins, d’eucalyptus et de châtaigniers au milieu de la bruyère et des fougères… Et l'océan n'est jamais très loin... Lorsque l'ange fait signe, Nous savons que le double royaume est réuni, Le grand vent parcourant de bout en bout Toute l'aire terrestre, Les paroles d'ici rejoignent enfin l'autre bord. Ce qui est à vivre et ce qui est vécu, Ce qui tend vers la joie et ce qui est en souffrance Conjuguent un présent de deuil et d'attente, L'arrêt du temps N'est plus que latente transformation. François Cheng    "Cinq méditations sur la mort   autrement dit sur la vie" Moutons et chèvres paisibles dans les prés... Dîner à Soto de Luiña avec 1 allemande et 2 australiennes/ /Groupe de jeunes allemands arrivant à cette même étape On est dans les Asturies où le cidre coule à flots et je me régale des spécialités régionales comme la « Fabada » sorte de Cassoulet typique des Asturies ! Une forteresse naturelle sur la côte avant d'arriver à Luarca J’arrive aux abords de l’océan sur des falaises dominant de cent mètres les récifs déchiquetés où les vagues ont sculptés au long des millénaires d’étranges personnages comme les gardiens séculaires de cette côte Asturienne ! La première plage que je rencontre m’invite à un bain délicieux dans une eau à 20 degrés…   L'eau du fleuve s'évapore en nuage, retombe En pluie, réalimente, invisible, Le courant de l'éternel retour, Nous reviennent visages meurtris, voix étranglées Que transfigurent souffle et sang. L'informulé et l'inaccompli se mêlant A l'inattendu, à l'inespéré, Confluant ici, deviennent fontaine de l'instant Qui désormais reprend tout, élève tout Inépuisablement jaillissante. François Cheng    "Cinq méditations sur la mort   autrement dit sur la vie" Ensuite l’itinéraire est plus champêtre avec de jolis chemins en sous-bois au milieu de collines aux formes arrondies…   Passage au bord d’un site exceptionnel où des rochers aux formes étranges émergent de l’océan tels des fantômes, avant d’arriver à Luarca qui offre un magnifique panorama avec sa vieille ville et son port de pêche !     Le port de Luarca                                                                                                                                                                  Et puis les rencontres d’autres pèlerin(e)s…Espagnols, Allemands, Américains, Danois, Australiennes et 2 Québécoises (la mère et la fille)…  Je rencontre également une femme de Metz que j’ai déjà rencontrée l’an dernier sur la Via de la Plata… Lorsque l'ange fait signe, Nous savons que ce qui est né de nous Ne cessera plus d'advenir, En avant de nous, à notre insu, Soudain nous dépasse, nous sauve. François Cheng    "Cinq méditations sur la mort   autrement dit sur la vie" Encore un bain sur une petite plage sauvage qui se trouvait à 2 km de l’albergue d’un soir… Et c’est l’étape qui mène à Ribadeo avec des passages sur les promontoires dominant un Océan qui a pris de belles couleurs sous un soleil radieux ! Sur le promontoire qui domine la playa de Penarronda avant d'arriver à Ribadeo...   Traversée d’un pont de 600 mètres au-dessus de la Ria de Ribadeo et me voilà en Galice, cette région chère à mon coeur !… L'arrivée en vue de Ribadeo sur le pont qui enjambe la Ria de Ribadeo/ /Le port de Ribadeo 2 statues de Saint Roch (Navia et Ribadeo) N'oublie pas ceux qui sont au fond de l'abîme, Privés de feu, de lampe, de joue consolante, De main secourable... Ne les oublie pas, Car eux se souviennent des éclairs de l'enfance, Des éclats de jeunesse -- la vie en échos Des fontaines, en foulées du vent --, où vont-ils Si tu les oublies, toi, Dieu de souvenance ? François Cheng    "Cinq méditations sur la mort   autrement dit sur la vie" Le Chemin Côtier de Ribadeo à Santiago (8 étapes – 200 km) – Du 21 au 28 Septembre 2016. A partir de Ribadeo, on quitte les bords de l’océan et on retrouve cette belle Galice qui m’avait tant charmé l’année passée lors de mon parcours sur le Camino de Invierno…  Pèlerine australienne accompagnée d'un pèlerin  espagnol de Séville                                                              Pèlerines québecoises (La mère et la fille) Pèlerine du Mans Toi, à jamais jaillissement Propageant d'onde en onde Ton souffle ombrageant Vers tout le créé qui afflue Parfois tu salues Là-bas L'homme cloué immobile L'homme enseignant et saignant Qui n'aura de cesse A ton instar De redonner vie Au bois mort François Cheng    "Cinq méditations sur la mort autrement dit sur la vie" Ah ! Ces jolis ponts médiévaux, comme endormis dans la brume matinale, avec ces belles arches sous lesquelles coulent les rivières argentées… Les itinéraires champêtres vous emmènent de hameau en hameau au long de chemins agricoles qui côtoient ces fermes galiciennes où vous êtes accueillis par un holà, un sourire ou à défaut les aboiements d’un chien… Dans les prés, les vaches entourent de leur tendresse les veaux fraîchement venus au monde… Tout autour, les collines arrondies couvertes de forêts vous invitent à une marche contemplative… Une naïade dans le jardin du musée de Victor Corral à Baamonde Quand se tait soudain le chant du loriot, L'espace est empli de choses qui meurent. Tombant en cascade un long filet d'eau Ouvre les rochers de la profondeur ; Le vallon s'écoute et entend l'écho D'immémoriaux battements de coeur. François Cheng   "Cinq méditations sur la mort                                    autrement dit sur la vie" Ah ! Ces beaux matins, au départ de l’étape, quand la nuit lève son voile d’obscurité pour laisser place aux premières lueurs du jour..   Ah ! Ces belles pistes qui s’étirent entre les forêts de pins, de chênes et d’eucalyptus… Statues de Saint-Jacques et de Saint-Roch dans la Cathédrale de Lourenza - Sculptures de la Vierge dans le tronc d'un châtaignier à Baamonde Ce sentier qu'une nuit            nous avons parcouru Tu le prolongeras            enfant de mon regard Par-delà la forêt            dort peut-être un étang Ou une plage errante            au gré de hautes vagues Ce sentier constellé            tu le prolongeras Malgré vents et rosées            enfant de ma mémoire De ce côté l'automne            a enfoui son secret En toi le temps s'envole            fou d'appels d'oies sauvages François Cheng "Cinq méditations sur la mort autrement dit sur la vie" Bon, j’ai chaque matin travaillé mes 2 grands poèmes de Cendrars (Le Transsibérien et le Panama) et j’ai appris depuis Madrid, 10 nouveaux poèmes (Lorca, Neruda, Rimbaud, Char, Miron)… (Enregistrement du poème : "La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France" de Blaise Cendrars Je profite d’un beau temps automnal, avec un soleil encore assez chaud et la fraîcheur du matin… Et de plus, la Galice est généreuse et vous propose de bons fruits (Pommes, Poires, Mûres, Noix et Châtaignes). Un matin, parti à 6h avec ma lampe frontale, je traversais une forêt. Le dernier quartier de lune jouait à cache-cache derrière les frondaisons des eucalyptus géants et le ciel était constellé d’étoiles… J’étais environné d’ombres fantastiques et je déclamais « Le Bateau Ivre » de Rimbaud ! C’était magique et des oiseaux sans doute réveillés par ma déclamation m’accompagnaient de leurs chants et mélodies… Un autre matin,  j’avais au-dessus de moi un dernier quartier de lune, le scintillement des étoiles et j’étais saisi par la douce stridence qui émergeait du silence de la nuit.. Au loin, les éoliennes émettaient des clignotements avec une  régularité de métronome ! Un coq chantait et des hameaux encore endormis parvenaient quelques aboiements de chiens… Il y avait aussi ces sentinelles habillées de blanc, gardiennes du Chemin, que sont les petits eucalyptus dont les feuilles brillent sous la lumière de ma lampe…  Et ce petit oiseau posé sur une barrière qui reflétait sur son plumage et dans ses yeux ma lumière… Il m’a regardé avec étonnement et s’est envolé…  Marcher la nuit, c’est magique! La perception de l’environnement est  différente, empreinte d’étrangeté et d’irréel et il y a une communion avec la nature, qu’on ne retrouve pas au cours de la journée ! De plus quand le ciel est dégagé, le Chemin des Étoiles guide vos pas et la lune vous fait des clins d’oeil ! Au fil des étapes, je découvre une Galice différente de celle que je connaissais…A la fois rurale mais aussi résidentielle… Avec de belles propriétés et demeures pour les séjours de vacances… Nuit, mère des lumières, En son sein Lumière est. Déjà sang, déjà lait, Déjà chair déchirée, Déjà voie de tendresse, Déjà voie de douleur, Déjà prête à mourir, Mais toujours renaissante, Déjà ultime sursaut, Mais toujours                      premier jet. François Cheng    "Cinq méditations sur la mort autrement dit sur la vie" Le Monastère de Sobrado dos Monxes L'église Santa Maria de Sobrado   Et puis j’ai rejoint le Camino Francés où je me suis fondu dans cette longue file de pèlerins sur ces belles pistes souvent bien aménagées pour faciliter la marche et sur lesquelles les bars et lieux de repos s’échelonnent tous les kilomètres… Quel contraste avec le Camino de Madrid, où trouver un bar en cours d’étape était une bénédiction rare ! J’avais choisi de faire étape à Monte do Gozo pour arriver tôt le matin le jour de la Saint-Michel à Santiago… Mais en arrivant dans cet immense complexe pouvant accueillir plus de 500 pèlerins, l’endroit était désert et semblait comme abandonné… J’ai fait demi-tour et je me suis fondu dans la cohorte des pèlerins partant à l’assaut de la Cité des étoiles…   Le monument de Jean-Paul II au sommet du Monte do Gozo L'heure est donc venue, Seigneur, De dévisager la vie Selon toi, non selon nous. Accompagne-nous jusqu'au bout Pour que tout l'or soit sauvé. Mais toi, le perdu par nous, Viendras-tu à l'heure, Seigneur ? François Cheng   "Cinq méditations sur la mort                                    autrement dit sur la vie"

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  5° - Santiago (Saint-Jacques de Compostelle) :  



Hospederia du Seminario Mayor                                        -                                     Hostal de los Reyes Catolicos Saint-Jacques sous le soleil… La Porte Sainte ouverte en cette année de la miséricorde ! La Cathédrale défigurée par les échafaudages, l’affluence des pèlerins sur la place de l’Obradoiro… Et tout au fond d’un verre je relis mes 38 jours de marche depuis Madrid !               Hostal de los Reyes Catolicos -        Statue de Saint-Jacques située au sommet de la Cathédrale/                          /Statue de Saint-Martin de Tours La "Porte Sainte" ouverte exceptionnellement en cette "Année de la Miséricorde"/ /La Statue de Saint-Jacques vénérée par les pèlerins, située derrière le Maître-Autel   La Cathédrale en 2016 et en 2008 - Les tours de la Cathédrale Le tombeau de l'apôtre Jacques/ /Les tiraboleiros s'apprêtent à élever le Botafumeiro... Entre les 2 statues, sur son cheval, Saint-Jacques Matamore... La Compostella, la messe des pèlerins, le Botafumeiro, l’accueil francophone, les magasins pour acheter cadeaux et babioles, les pèlerins d’un soir qu’on retrouve, un bon dîner partagé et arrosé d’un bon Rioja comme il se doit… Et demain le retour à Toulon après une nuit à Hendaye… Déjeuner avec Danielle de Metz et Gilles un pèlerin nordiste/ /Les pèlerins font la queue pour recevoir la Compostela Santiago,  miroir de nos âmes… Révélation béatifique, nuage d’incertitude ou abîme de déception…  On ne trouve en arrivant à Santiago que ce qu’on a engrangé au profond de notre coeur tout au long du Chemin ! C’est cela le vrai miracle ! Deviens ce que tu es… Pure Connaissance… Sat-Chit-Ananda ! L’alchimie taoïste pour réaliser la fusion des trois trésors que  sont l’essence, l’énergie  et l’esprit… La sagesse et la compassion du bouddhisme…  Le Chemin, la Vérité,  la Vie de Jésus le Christ ! L’alpha et l’oméga… Dernière pose devant la Cathédrale avant d'aller prendre le train...   Ne laisse en ce lieu, passant Ni les trésors de ton corps Ni les dons de ton esprit Mais quelques traces de pas Afin qu'un jour le grand vent A ton rythme s'initie A ton silence, à ton cri, Et fixe enfin ton chemin François Cheng   "Cinq méditations sur la mort                                    autrement dit sur la vie"

 

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