- 32 étapes sur le Camino de Levante, de Valencia à Zamora - 6 étapes sur la Via de la Plata, de Zamora à Astorga - 2 étapes sur le Camino Francés, de Astorga à Ponferrada - 11 étapes sur le Camino del Invierno, de Ponferrada à Santiago
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1° - 32 étapes sur le Camino de Levante, de Valencia à
Zamora en traversant les régions de Valencia, Castilla la Mancha et Castilla y León
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J'arrive le 20 Août à Valencia avant de commencer le Chemin le
lendemain matin.
Je suis passé au local de l'Association des Amis du Chemin de Santiago de la
Communauté Valencienne où j'ai été très bien reçu et fortement impressionné par les dimensions du local (5 ou 6 pièces) et
le nombre d'accueillants et de pèlerins venus chercher leurs crédenciales...pour d'autres chemins...
Mais sur ce Chemin du
Levant, je crois que je serai bien seul...
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Chemin de Solitude, Chemin des grands espaces, Chemin de la rencontre de ce «
Je est un autre » de Rimbaud.
Longues pistes qui s’étirent à l’infini découpant ces immensités agricoles,
cultures céréalières dont on ne voit pas les limites, déjà labourées et prêtes pour les prochaines semailles. Ce sont des tableaux aux tons chauds dans les ocres, bruns et jaune paille avec
les saignées de vert que les champs d’oliviers, les amandiers et les vignes étendent comme des coulées de peinture qu'un
peintre géant aurait projetées pour le ravissement du pèlerin contemplatif !
Devant, à l’horizon, la piste et cette meseta sans fin, derrière, quand on se
retourne, la meseta qu'on vient de parcourir et les repères qui s’éloignent...
Il y aussi les jours de grand vent qui fait tourner les éoliennes à plein régime
et fait face au pèlerin qui doit lutter pour avancer...
Il y a ces moments rares et délicieux de repos lors d'une pause à l'ombre
d'un pin ou d'un chêne où l'on est comme confondu avec le paysage....
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Sur ce Camino de Levante, j’ai retrouvé le cœur de l’Espagne avec sa meseta
sauvage et ses grands espaces comme je l'avais connue il y a 45 ans quand je la traversais en 2 CV ! Je me
suis senti happé par l’immensité des plateaux aux multiples
couleurs, je me suis fondu dans ces décors que bien des peintres auraient
voulu réaliser…
Les kilomètres défilaient sous un chaud soleil heureusement tempéré par un vent
frais parfois impétueux qui m’obligeait à puiser dans mes ressources pour avancer…
La tête et les pieds étaient en bonne forme et le
répertoire des poèmes s’enrichissait jour après jour…
La nature, généreuse m'a prodigué figues, amandes et raisin à
profusion…
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J'étais au coeur de la Mancha toute imprégnée des hauts faits de Don Quichotte qui nous a quand même laissé quelques moulins à vents... La traversée de cette Région, c’est un peu comme une
traversée du désert qui offre au pèlerin solitaire de grands espaces propices à
la réflexion existentielle ou à la déclamation poétique !
Une particularité de ce Chemin, comme on est sur une vaste meseta, c’est qu’on
aperçoit les clochers des pueblos plusieurs kilomètres avant d’atteindre les premières maisons et bien qu'on avance à grands pas, on a souvent l'impression, dans cet épuisement de fin d'étape, après une longue chevauchée sous le chaud soleil de cette fin d’été, que le clocher
recule ou du moins il vous semble s’éloigner et parfois même il disparaît comme pour vous narguer et vous éprouver !
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Et puis il y a ces matins où la lune à l'ouest se cache derrière les arbres, avec
l'étoile du berger encore brillante à l'est, comme un fanal pour guider mes pas, et peu à peu les belles couleurs de l'aube jettent une nouvelle palette de
couleurs à l’horizon ! Et quand le soleil émerge c'est comme une explosion et les oiseaux s’en donnent à cœur joie !
Ici ou là quelques troupeaux de chèvres et de moutons et dans les passages en
montagne des troupeaux de bovins en alpage.
J'ai pris le temps de m’arrêter une journée dans ces joyaux de l’Espagne que
sont les villes de Tolède et d’Avila !
Beaucoup de petites villes comme Almansa, San Clemente, Tembleque, Medina del
Campo et Toro recèlent des richesses architecturales que j'ai eu plaisir à
découvrir…
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Les orages tournaient autour de moi, se sont abattus avant mon passage ou après mon passage avec des averses de grêle qui ont dévasté des vignobles et des vents violents qui ont déraciné de nombreux arbres, mais Saint-Jacques était sans doute mon protecteur car tout au long de ces 32 étapes je n'ai connu qu'une petite heure de pluie...
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Tolède
Peintures du Greco
Avila
Sainte Thérèse d'Avila (Réformatrice du Carmel et Docteur de l'Eglise) La Vierge et l'Enfant dans la Cathédrale d'Avila
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Et puis il y a tous ces pueblos que l'on traverse qui souvent vous révèlent
quelque trésor caché !
Les églises quand par chance elles sont ouvertes, vous offrent ici un beau
rétable, là une statue de Saint-Jacques nichée au fond d’une chapelle ou un Saint-Roch égaré dans quelque coin obscur…
Sans parler des Cathédrales des villes citées plus haut qui sont des merveilles
d’architecture et expriment avec force
la foi des bâtisseurs de ces siècles passés…
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Chemin de solitude sur lequel j'ai rencontré un pèlerin allemand qui a vite, de
ses longues enjambées, disparu à l’horizon.
Chaque matin pendant la première heure je travaillais ce beau poème de Cendrars « La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France » me reliant
ainsi à notre ami Guy dans sa longue traversée de la Chine sur la Route de la Soie et son retour avec
ce fameux « Transsibérien » !
Ensuite j'alternais la déclamation des anciens poèmes de mon répertoire et la
mémorisation de nouveaux poèmes, et cela était une compagnie qui ne m’a jamais fait faux bond !
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Le pèlerin allemand rencontré sur le Chemin
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Et puis il y a ces bars où il fait si bon se reposer en fin d’étape devant
une Cerveza bien fraîche ou un Tinto de Verano, et les Tapas qu'on a toujours plaisir à aller choisir sur le comptoir !...
Et les dégustations des vins de l'appellation Toro qui déploient en bouche
"une matière pleine, vigoureuse et chaleureuse, qui s'appuie sur des tanins robustes et un fruit juteux".
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Toro : Colegiata Santa-Maria-la-Mayor - Couronnement de la Vierge (Tympan du portail ouest)
Saint-Jacques (Cathédrale de Tolède) Saint-Jacques (Colegiata de Toro)
Le Rio Duero qui marque la fin du Camino de Levante avec l'arrivée à Zamora et la jonction avec la Via de la Plata.
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2° - 6 étapes sur la Via de la Plata, de Zamora à Astorga
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Après ces longues semaines de solitude je vais rencontrer quelques pèlerin(e)s
et retrouver l'ambiance des albergues
et les dîners au petit resto du coin dans une ambiance chaleureuse que seul
le Camino peut si facilement engendrer !
Au cours des 2 premières étapes jusqu'à Granja de Moreruela je bénéficierais de
cette compagnie, mais ensuite les Chemins
se séparent, d'un côté la Camino Sanabrés où vont la majorité des pèlerins, de
l'autre les 4 dernières étapes de la Via de la Plata.
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Etapes où s'entremêlent pistes caillouteuses, petits chemins campagnards bordés de vergers d'arbres fruitiers
et routes
parfois assez circulantes...
Les ruines du château de Castrotorafe, le berger et ses 70 brebis avec lequel j'échange quelques mots...
Heureusement il y a quelques bars sur le parcours,
histoire de faire une pause et de se restaurer, bien que le Chemin offre encore en abondance du raisin, des figues et des pommes.
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Je croise 2 anglaises avec des sacs au dos bien chargés qui viennent de Santiago et descendent vers Séville.
Un peu plus loin je croise un pèlerin qui vient également de Santiago et se dirige vers Grenade. Il fait une sorte de pèlerinage "retour aux sources" pour aller dans un petit village où des ancêtres de sa famille venus du Cantal ont émigré il y a un siècle ou deux... Nous nous rencontrons pendant quelques minutes et le courant passe pour tisser un lien très fort qui nous unit au-delà de nos chemins de vie et de nos attaches respectives...
Je
rencontrerai également plusieurs fois 2 espagnols d'Alicante
que je ne retrouverai pas le soir, car ils vont dormir dans des Casa Rural,
alors que je vais dans les Albergues.
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Je découvre des villes comme Benavente ou La Bañeza qui sont assez importantes,
riches d'histoire et où il fait bon se balader dans ces belles soirées de fin septembre...
Je déniche encore dans les recoins des églises quelques statues de Saint-Jacques et de Saint-Roch !
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Le château de Aljila del Infantado
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La dernière étape pour rejoindre Astorga sur le Camino Francés est assez mal
balisée et je vais, comme sans doute d'autres pèlerins avant moi, prendre la mauvaise direction sur un plateau où l'on fait une longue traversée, au milieu de la garrigue et des chênes verts.
Cela occasionnera quelques kilomètres supplémentaires et j'arriverai à Astorga en milieu d'après-midi où j'irai dans le même hébergement qu'en 2005, et là le contraste est impressionnant... Je me retrouve au milieu de 70 pèlerins !
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L'arrivée sur Astorga
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Alors là, je m'y attendais un peu, mais quel contraste avec les semaines précédentes où j'ai chevauché en solitaire, de me retrouver immergé dans un flot de pèlerins... En 10 ans les pèlerins sur le Camino Francés se sont multipliés au moins par cinq !
Je ne vais pas hurler avec les loups et maudire cet afflux de pèlerins venus du monde entier ! Au contraire, même si je préfère la solitude vécue sur les chemins précédents et celui qui va suivre, j'ai été fortement interpellé par tous ces ces hommes et ces femmes, jeunes, moins jeunes, plus âgés, blancs, jaunes, noirs et autres...
Petits sacs, gros sacs, mal réglés, tout de guingois, chapeaux, casquettes, crânes rasés, cheveux longs, petits, grands, gros, maigres...
Mais un cœur tout plein d'une espérance, d'une quête joyeuse, une quête de quoi ? C'est chacun au fond de lui-même qui pourrait le dire et s'il ne le sait pas, peu importe ! Il, elle marche, et c'est ce mouvement, cet aller vers l'étape, vers la destination finale qui brille au fond de l'horizon qui donne un sens à cette cohorte de pèlerins...
Et j'en étais tout ému et empli d'un sentiment de fraternité qui m'a habité au cours de ce passage sur le Camino Francés que j'avais déjà parcouru en 2005.
J'ai donc marché le cœur joyeux au cours de ces 2 étapes qui passent par des hauts-lieux
du Chemin comme Astorga, Rabanal del Camino, Foncebadon, La Cruz de Ferro, El
Acebo, Molinaseca et Ponferrada.
J'aurais au cours de ces deux journées des contacts éphémères, mais qui resteront
comme une pluie d'étoiles dans mon cœur !
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4° - 11 étapes sur le Camino de Invierno de Ponferrada à Santiago
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Ce Camino de Invierno (Chemin de l'Hiver) emmène le
pèlerin de Ponferrada jusqu'à Santiago en traversant les belles
vallées du Bierzo puis en longeant le Rio Sil avant d'arriver en Galice.
C'est un Chemin qui passe au sud du Camino Francés et que les pèlerins
autrefois empruntaient en période hivernale quand la neige rendait impraticable
le passage par le Cebreiro !
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Souvent le pèlerin chemine entre les vignes, les vergers de pommiers et de
cerisiers, des noyers et des châtaigniers centenaires… Entre raisin,
pommes, poires, figues, noix et châtaignes, on a que l’embarras du choix pour
se nourrir…
Il y a des panoramas superbes, un village
« Las Médulas » où se trouvait l’une des plus importantes mines d’or de l’Empire Romain, des Castillos, les pueblos typiques, les ponts médiévaux, les
arroyos, et de jolis chemins de campagne...
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Les aubes sont toujours un moment d'émerveillement...
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Après la vallée du Bierzo, on
arrive dans la région de Valdeorras où l’on rencontre le Rio Sil qui va
nous accompagner plusieurs jours…
C’est aussi une région réputée pour son vin que j’ai eu le plaisir de déguster
et je peux vous dire qu’il m’a agréablement surpris !
Il y a de beaux passages en forêt avec de superbes points de vue sur les
« Embalse » du Rio et les montagnes alentour…
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Toujours le long du Rio Sil, on arrive dans cette belle
région de Galice avec ses jolis hameaux, ses torrents, ses forêts et l’accueil sympathique des habitants.
Et c'est en Galice que j'ai rencontré ce pèlerin espagnol avec lequel j'ai marché pendant une petite heure... Je l'ai laissé ensuite me devancer, car il devait boucler son Chemin en 8 jours alors que j'allais l'accomplir en 11 jours...
Au cours d'une étape, on fait une belle descente pour traverser le Rio Miño qui
vient de la région de Lugo et un peu plus en aval
va constituer la frontière entre l'Espagne et le Portugal, puis une remontée
assez raide au milieu de vignes et de bodegas...
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Après 45 jours de soleil, j’ai découvert les charmes de la
pluie, et j’ai apprécié une belle traversée de forêt sous une pluie
battante, car j’étais dans un environnement sauvage, loin de toute
habitation et dans un décor de pins, de genêts
et de fougères où à chaque virage je m’attendais à voir apparaître des elfes ou
des fées ou quelque créature imaginaire…
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La pluie que je regarde tomber depuis la fenêtre de ma chambre à Monforte
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Ô belle Galice, après les longues chevauchées dans les
terres du milieu, cette belle Espagne de la Mancha et de la région
Castilla-Leon, je te retrouve terre du bout de l'Europe où convergent tous les
Chemins qui mènent à Saint-Jacques !
Tu es la Mère, la Soeur, l'Amante, tes chemins sont les canaux célestes sur lesquels voguent les vaisseaux de nos imaginaires et au long de tes étapes, le pèlerin porteur de lumière vient déposer dans tes temples de verdure les fardeaux de sa vie...
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Ô belle Galice, je te retrouve, et tu m'enchantes avec tes chemins creux, tes ruisseaux qui font entendre un doux murmure, tes vertes vallées, tes collines où les forêts de pins s'alignent comme les
gardiens de ces terres ancestrales parsemées de petits hameaux où les rencontres s'accompagnent toujours d'un sourire, d'un
"Holà", ou de quelques paroles amicales...
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Ô belle Galice, je te retrouve et ta douce pluie est une
compagne qui murmure à mon oreille des mots d'amour et tes chemins boueux deviennent devant mes yeux éblouis des sentiers bordés de
roses...
Sur tes sommets, l'armée des Eoliennes fait campagne et ces chevaliers géants affrontent, impassibles, les éléments qui parfois se déchaînent...
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Ô belle Galice tu prends soin du pèlerin et tu le nourris tout au long de tes
sentes de ces bons fruits d'automne, pommes, raisins, noix et châtaignes que tu prodigues en abondance...
Tu offres des lits de verdure, des ruisseaux d'argent, et dans tes prés les vaches et les brebis paissent en toute quiétude, mais au passage du pèlerin qui longe leurs pâturages, elles lèvent la tête et dans leurs yeux on peut lire à la fois une interrogation et un consentement...
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Ô belle Galice tu accompagnes le pèlerin dans sa longue
marche vers Saint-Jacques avec des gestes de tendresse et la douceur d'une amante...
Ces génisses ont compris qu'il y avait quelque mystère caché sur ces chemins et elles viennent à ma rencontre... Ah ! Si je pouvais leur parler et leur dire combien leur présence apporte de réconfort quand le corps atteint son seuil de fatigue, et comme c'est bon de prendre un peu de repos en leur compagnie...
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Saint-Jacques au fronton de la Capela de Santiaguiño (O Outeiro)
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Juste avant d'arriver à Santiago le Pont du Souvenir (En mémoire des victimes de l'accident de Chemin de fer survenu le 24 Juillet 2013)
L'arrivée sur Santiago avec en ligne de mire les tours de la Cathédrale
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Après 51 jours d'une pérégrination à travers ces belles
terres d'Espagne, souvent dans la solitude et l'incantation poétique, j'ai fait mes derniers pas sur la place de l'Obradoiro et je me suis retrouvé petit pèlerin insignifiant au milieu d'une foule en débandade qui envahissait la Cathédrale pour cette "Messe des
Pèlerins" couronnée en apothéose par le spectacle toujours impressionnant du Botafumeiro qui s'envolait dans le transept emportant avec
lui les illusions et les fantasmes de tous les pérégrinants...
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Ô Santiago, tu es l'alpha et l'oméga...
Tu es porteuse de tant d'espoirs et de désillusions...
Tu es la convergence des peuples du monde et l'arc électrique qui soude les
consciences...
Tu es le point de rencontre de tant d'invocations et de supplications...
Tu irradies une flamme qui vient embraser les coeurs de toutes ces vies
offertes qui n'ont pas trouvé le réconfort d'une foi salvatrice !
" Je te vois, cathédrale majestueuse et hautaine et tu me parles de tous ces siècles passés... Je m'inscris dans ton histoire, je suis un maillon de cette chaîne que tu déroules jour après jour..."
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Le tombeau de l'apôtre Jacques Le Botafumeiro (Encensoir en laiton argenté haut de 1,60 m pesant 54 kg.)
Saint-Jacques sur la façade est de la Cathédrale
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Après la messe, je suis allé m'installer dans ma chambre à la Pension Ramos où j'étais déjà descendu en 2006, 2007 et 2008.
Ensuite j'ai pris mon billet de train pour Hendaye dans l'agence RENFE située juste à côté du bureau des pèlerins où je suis allé ensuite chercher ma cinquième "Compostela".
Et puis je suis allé boire quelques verres dans les bars, histoire de
décompresser et de me préparer à ce retour vers la vie qu'on dit
"normale" !...
Le soir, je ne retrouve pas mes compagnons d'hier soir, car nous avions omis de prendre nos téléphones respectifs. Je rencontre une pèlerine de Metz connue lors de mon passage sur la Via de la Plata. Après le dîner au restaurant du Seminario Mayor San Martin Pinario, nous finissons la soirée au bar avec quelques verres de Patcharan !...
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EPILOGUE : Réflexions dans le train en rentrant de Compostelle...
Le sac est sur le porte-bagages, les jambes démangent et les
yeux sont encore sur le Chemin tout pleins des lignes entrecroisées des
sentiers et des pistes foulés dans l'ivresse de la pérégrination au long
cours... Au rythme du train se rembobinent mes souvenirs et ma
mémoire est toute emplie de l'écho des poèmes qui m'ont accompagnés durant ces
7 semaines...
Saint-Jacques et la Galice sont maintenant bien loin de mes
yeux, et défilent par les grandes baies vitrées les plaines du Roussillon...
Ô les chemins que j'ai parcourus, souvenez-vous de moi, pour que mes petits pas
de pèlerin laissent à jamais une trace dans le vaste cœur de ce monde, pour
que ces moments d'extase et d'osmose poétique soient transmis avec ferveur aux
survivants de ce siècle balayé par les souffles de haine, de larmes et de
sang...
Mais ô l'amour, ô les délices de l'amitié, ô le rire d'un
enfant, ô tous ces gestes de tendresse qui lient les humains, ô l'espérance je
vous garde précieusement au fond de mon coeur !...
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