La Via Arverna
Champeix > Issoire -  15 km
4ème étape - Jeudi 28 Août 2025

 

Prier n'est pas demander,
c'est une aspiration de l'âme.

Gandhi

 


                    
"Pluie du matin n'arrête pas le pèlerin..."



Une suite de beaux paysages...








Les champs sont déjà bien labourés en vue des prochaines semailles...





Édifiée au 12ème siècle, l'église de Pardines est un édifice roman en forme de croix latine.
Elle possède une nef unique, suivie d'un transept débordant et d'un cœur en hémicycle.
Les vitraux de l'atelier verrier Champrobert sont de 1974.


                              

 

                               

Les Grottes Troglodytes de Perrier






Le village de Perrier et son église





Un beau chemin en sous-bois avant d'arriver à Issoire



Abbatiale Saint-Austremoine d'Issoire

                                           

Le chœur de l'Abbatiale dominé par un Christ en Majesté




       


                         


                                     


              
Les chapiteaux des piliers de la nef


Peinture du Jugement dernier, 15ème siècle, dans l'ancienne chapelle des catéchismes


Plus d'informations et de détails sur l'Abbatiale Saint-Austremoine

 

Issoire


    Étape de Champeix à Issoire - 15 kilomètres avec peu de dénivelés

    Pluie du matin n'arrête pas le pèlerin dit-on. Cependant on ne peut pas dire qu'elle le mette en joie.
    Il a plu très fort toute la nuit et ce matin quand je me lève il pleut toujours.
    J'ai attendu une accalmie pour prendre le chemin. Il y a pour commencer une partie montante et ensuite
    c'est une belle piste entre forêt et pâturages. Chemin faisant, la pluie s'est arrêtée...

    C'est un cheminement très agréable au milieu d'une belle végétation, de grands arbres, quelques châtaigniers,
    des noyers, des frênes et autres espèces... Avant de traverser la route départementale j'ai sur ma droite un immense
    champ de tournesol. Je traverse la route et sur ma gauche j'ai un grand champ de maïs. De quelque côté que je tourne
    la tête, je vois beaucoup de champs cultivés de toutes sortes...
    Je prends une petite route qui monte vers une nouvelle localité, Pardines, où je m'arrête sous un abri-bus.

    J'enlève la cape de pluie, car le soleil fait son apparition. Je grignote quelques biscuits et je repars pour Issoire
    qui doit être à moins de 10 km... Je vais prendre une piste sur un plateau d'où j'ai une belle vue à 360° sur la plaine,
    les collines alentour et les montagnes au loin.
    Le soleil fait son apparition et donne encore plus de couleurs aux paysages environnants.

    Cette piste finit par un sentier assez raide qui mène aux grottes troglodytes de Perrier. Entre temps j'ai rencontré
    un couple qui fait des randonnées à la journée et nous avons eu quelques échanges. Après le site des grottes,
    il y a encore une bonne descente pour arriver au village de Perrier. Je traverse la route départementale, j'arrive à une
    aire de détente, je traverse la rivière et plus loin je prends un chemin qui suit la rivière. 
    Long Chemin sous la pluie qui mène à l'entrée d'Issoire...
    Visite de l'Abbatiale Saint Austremoine à Issoire, 
    édifice de style Roman-Auvergnat !   Une merveille !! 

     


    Hébergement chez Sylvie Fourvel
    Accueil fraternel occasionnel
    Chambre avec draps et serviettes
    Demi-Pension - Donativo
    5 coquilles




Le Jugement dernier : Saint-Michel terrasse un démon.
Peinture du XVe siècle, détail.

 


Est-ce ainsi que les hommes vivent ?
Le Roman inachevé, 1956


Tout est affaire de décor
Changer de lit changer de corps
À quoi bon puisque c’est encore
Moi qui moi-même me trahis
Moi qui me traîne et m’éparpille
Et mon ombre se déshabille
Dans les bras semblables des filles
Où j’ai cru trouver un pays.

Cœur léger cœur changeant cœur lourd
Le temps de rêver est bien court
Que faut-il faire de mes nuits
Que faut-il faire de mes jours
Je n’avais amour ni demeure
Nulle part où je vive ou meure
Je passais comme la rumeur
Je m’endormais comme le bruit.

C’était un temps déraisonnable
On avait mis les morts à table
On faisait des châteaux de sable
On prenait les loups pour des chiens
Tout changeait de pôle et d’épaule
La pièce était-elle ou non drôle
Moi si j’y tenais mal mon rôle
C’était de n’y comprendre rien

Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent

Dans le quartier Hohenzollern
Entre La Sarre et les casernes
Comme les fleurs de la luzerne
Fleurissaient les seins de Lola
Elle avait un cœur d’hirondelle
Sur le canapé du bordel
Je venais m’allonger près d’elle
Dans les hoquets du pianola.

Le ciel était gris de nuages
Il y volait des oies sauvages
Qui criaient la mort au passage
Au-dessus des maisons des quais
Je les voyais par la fenêtre
Leur chant triste entrait dans mon être
Et je croyais y reconnaître
Du Rainer Maria Rilke.

Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent.

Elle était brune elle était blanche
Ses cheveux tombaient sur ses hanches
Et la semaine et le dimanche
Elle ouvrait à tous ses bras nus
Elle avait des yeux de faïence
Elle travaillait avec vaillance
Pour un artilleur de Mayence
Qui n’en est jamais revenu.

Il est d’autres soldats en ville
Et la nuit montent les civils
Remets du rimmel à tes cils
Lola qui t’en iras bientôt
Encore un verre de liqueur
Ce fut en avril à cinq heures
Au petit jour que dans ton cœur
Un dragon plongea son couteau

Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent


Louis Aragon
 


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