Etapes de Leon à O Cebreiro - 29 Août  au 5 Septembre 2005


    29 Août 2005 : Leon  >  Villar de Mazarife (21km)

    Finalement, je décide de ne pas rester une journée de plus à Leon.
    J'ai prié Saint-Roch hier soir, et (hasard ? ou exaucement de ma prière ?)
    ce matin, je n'ai plus de douleurs et je me sens en forme.
    En traversant Leon, je m'arrête à l'église San Isidoro, panthéon aux 23
    tombes royales, élevée sur les ruines d'un temple romain de Mercure.
    Elle a été construite au 11ème siècle. Par chance, elle est ouverte, malgré
    l'heure matinale. C'est vraiment une merveille et cela eût été dommage de
    passer à côté. Un peu plus loin, je peux admirer l'Hostal de San Marcos du
    16ème siècle, avec sa façade plateresque et son église ornée de coquilles.

    Après 8 km, j'arrive à la Virgen del Camino, église moderne construite en
    1961, avec sur la façade treize statues géantes qui représentent les douze
    apôtres entourant la Vierge. A cet endroit, il y a 2 possibilités d'itinéraire,
    je choisis d'emprunter la "Calzada de los Peregrinos", éloignée de la
    nationale et qui est quand même plus agréable !

    Il commence à faire chaud, on traverse un plateau aride et quelques villages
    avant d'arriver à Villar de Mazarife où j'ai choisi d'aller à l'albergue de Jesus.
    J'y retrouve Joël, Lorenzo, Mar, Gerry, Helena ainsi que les 2 petites
    allemandes déjà rencontrées à Castrojeriz.
    On passera ensemble une soirée super,
    avec musique, chants, poèmes
    et quelques bonnes bouteilles de vin du Bierzo.


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    30 Août 2005 : Villar de Mazarife  >  Hospital de Orbigo (15km)


    Je pars juste avant le jour à 7h. Je décide de ne pas aller jusqu'à Astorga
    et de m'arrêter à Hospital de Orbigo ce qui fera une étape assez courte.
    A l'entrée , je peux admirer le pont médiéval, le plus célèbre et le plus long
    de tout le Camino (20 arches et 240 mètres). Je vais à l'albergue paroissiale
    où je suis accueilli par un hospitalero français très sympathique, Pascal.

    J'y retrouve Karlsten et Alexis qui finalement décident de continuer jusqu'à
    Astorga. J'ai du temps pour visiter les 2 églises situées avant le pont et
    au centre du village, l'église Saint-Jean-Baptiste. L'après-midi, je vais avec
    Helena, Lorenzo et Gerry à la piscine municipale.
    (Super piscine de 50 mètres de long entourée de gazon et de platanes).
    Il n'y a pas grand monde et je peux nager tranquillement ce qui me procure
    bien du plaisir !

    Le soir, à l'albergue, on dîne tous ensemble. Se joignent à nous Joël
    et une ravissante jeune femme de la région de Nantes, Sandra.
    Un espagnol vient jouer de la musique flamenco, ensuite Helena chante
    avec sa guitare et moi, je dis des poèmes...
    Les bouteilles de vino tinto se vident, il y a une super ambiance et
    l'hospitalero doit venir nous demander de ne pas trop prolonger la soirée.
    En effet il y a d'autres pèlerins qui dorment et demain
    il nous faut être en forme pour continuer le Camino...

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    31 Août 2005 : Hospital de Orbigo  >  Astorga (16,5 km)

    Aujourd'hui, le chemin est plus agréable. Après les plateaux désertiques,
    cela fait du bien de retrouver quelques reliefs, avec des champs cultivés
    et des bois de chênes verts. Je m'arrête à une aire pour boire un café avec
    François-Xavier, un jeune français qui vient de commencer le Chemin à Leon
    avec un sac qui pèse au moins 15 kgs ! A 5 km d'Astorga, à la Croix de Santo Toribio, je m'arrête auprès d'un camping-car où un anglais propose des
    boissons et des biscuits. Je pense qu'il fait cela dans un esprit pèlerin par gentillesse, mais une fois que vous avez la tasse de café ou de thé entre
    les mains, il vous annonce le prix, 2 euros pour un thé tiède et quelques
    biscuits. On est plusieurs pèlerins à se faire ainsi attraper.

    A cet endroit, on a une belle vue sur la ville d'Astorga, avec en arrière
    fond, la barrière des monts de Leon. Je fais le reste du chemin avec les
    2 jeunes allemandes que je retrouve régulièrement au fil des étapes.

    Je vais à l'albergue de San Javier, tout près de la cathédrale. Ensuite je vais manger des tapas et boire une bonne bière sur la Plaza Mayor et après un
    temps de repos, je vais visiter la Cathédrale qui est superbe, gothique
    à l'intérieur et baroque à l'extérieur. A proximité, se trouve le palais
    épiscopal de style néo-gothique, édifié à la fin du 19ème siècle par Gaudi.
    Je visite également l'église Santa Marta et l'église San Francisco.

    Je dîne seul dans un petit restaurant à côté de l'albergue.
    Je fais connaissance d'un couple de français venus du Nord,
    et ensuite je retrouve Helena qui me fait ses adieux car elle doit
    rentrer chez elle le lendemain.


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    1er Septembre 2005 : Astorga  >  Rabanal del Camino (21,5 km)

    A la sortie d'Astorga, je quitte le chemin après 4 km pour faire un détour
    par Castrillo de Polvazares, village aux rues dallées considéré comme l'un
    des plus beaux et des plus typiques de toute la Maragateria. Puis je rejoins
    le Camino et m'arrête à Santa Catalina de Somoza. L'église est ouverte,
    elle possède un beau rétable et une statue de Saint-Roch.

    Le Chemin devient de plus en plus beau, il grimpe doucement au milieu
    de la lande, des chênes verts et des conifères. J'arrive à Rabanal à 12h30
    (Altitude 1200 m). Je vais à l'albergue "Refuge pèlerins Gaucelmo" tenu
    par des anglais (Confraternity of Saint James) qui ouvre seulement à 14h30.
    On met les sacs en ligne, on échange entre pèlerin(e)s,
    on grignote quelques biscuits...

    Arrive alors un couple d'allemands avec 2 petites filles (3ans et 18 mois)
    que le père tire dans une "carriole" aménagée. Les petites ont l'air ravies....
    Après 2 heures d'attente, enfin on peut s'installer, douche, lavage, repos ...
    Malheureusement, une pèlerine française de Besançon âgée de 65 ans se
    casse le bras en glissant dans la douche. Un des hospitaleros l'emmène
    à l'hôpital de Leon et nous la reverrons le soir avec le bras dans le plâtre.
    Pour elle c'est la fin du Camino pour cette année !

    A 19 h, j'assiste aux vêpres dans la petite église juste en face du refuge
    avec les moines bénédictins voisins. Ensuite, je dîne à l'auberge avec
    2 couples d'allemands qui parlent un peu français. Les 2 hommes sont
    médecins, l'un est psychiatre et l'autre s'occupe des traitements de dialyse.
    Après le dîner, nous retournons à l'église pour les complies avant d'aller
    dormir.

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    2 Septembre 2005 : Rabanal del Camino > Molinaseca (26 km)

    Départ à 6h45, à la nuit. La montée jusqu'à la Croix de Fer est douce et
    agréable. Le jour se lève et on a une belle vue sur Rabanal, les montagnes
    et les plateaux au loin. J'assiste à un beau lever de soleil.
    Il y a ensuite quelques passages en sentier assez raides et rocailleux avant d'arriver à Foncebadon petit hameau perdu dans la montagne qui doit sa principale activité au passage des pèlerins.
    J'arrive à la "Cruz de Ferro" vers 9 h. Elle est située à 1490 m d'altitude,
    fichée au sommet d'une perche de bois de 5 mètres de haut, plantée dans
    un cairn auquel la tradition veut que chaque pèlerin apporte sa pierre
    (La mienne ne vient pas de très loin, je l'ai ramassée en quittant Rabanal).
    Le panorama est superbe, cela monte encore un peu jusqu'à 1504 m,
    au "Puerto de Irago" qui est l'un des points les plus élevés du Chemin
    de Saint Jacques.

    Et puis c'est la descente assez rude et caillouteuse vers le Bierzo.
    Je traverse le village quasi-abandonné de Manjarin (1460 m) où se trouve
    un refuge devant lequel on peut voir des panneaux indiquant Santiago à
    222 km et Rome à 2475 km (voir photo ci-contre) et 7 km plus loin, El Acebo
    (1150 m), vieux village encore assez vivant où se trouve un monument
    érigé en 1988 en mémoire des pèlerins morts au cours de leur pérégrination.
    J'arrive à Molinaseca vers 14 h, il y a encore 500 mètres à faire à la sortie
    de la ville pour rejoindre l'albergue municipale située dans l'ancienne
    "Ermita de San Roque".

    En fin d'après-midi, je vais visiter la ville et entre autres l'église Saint-Nicolas
    du 17ème siècle. Je retrouve une danoise, Kärin avec laquelle nous allons
    dîner rejoints par une autre danoise Liz, un couple de canadiens du Québec,
    Lucille et Michel et un canadien anglais El.


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    3 Septembre 2005 : Molinaseca > Ponferrada > Cacabelos(22 km)

    Je pars très tôt, il fait encore nuit. Je m'arrête à la Fuente Romana un peu
    avant le joli village de Campo, avec son église en partie mozarabe de
    Santa Maria de Viscayo. Aujourd'hui, nous traversons la vallée du Bierzo
    avec les vignes produisant le vin du même nom (ou Berciano).
    J'arrive vers 8h à Ponferrada.
    Je voudrais visiter la basilique de Nostra Señora de la Encina (16ème),
    mais il y a une messe en cours et la basilique est pleine à craquer.
    Il y aura 2 autres messes à 9h et à 10h. Je lis sur une affiche que c'est à
    l'occasion d'une neuvaine à la Virgen de la Encina.
    (Apparition de la Vierge sur un chêne au temps des Templiers).

    Je rencontre Karlsten (Pèlerin allemand rencontré après Burgos) et Kärin
    la danoise, nous faisons un bout de chemin ensemble. A Columbrianos,
    visite de l'église San Esteban qui possède un beau rétable baroque et à
    Fuente Nuevas, visite de l'église de Santa-Maria, puis d'un petit ermitage
    San Roque. Je continue seul le Chemin jusqu'à Cacabelos où j'arrive assez
    fatigué. L'albergue est composée d'une grande quantité de petites chambres
    à 2 lits réparties autour d'une ancienne église.

    Un peu plus tard, je vais visiter l'église Nostra Señora de la Plaza (16ème)
    avec une abside du 12ème et Vierge en pierre du 13ème. Puis je vais passer
    un petit temps de recueillement dans la petite chapelle San Roque du 15ème.
    Je retrouve Karlsten, Kärin et Liz et nous finissons la soirée dans un
    restaurant très agréable "El Refugio", où nous sommes bien accueillis et
    bien servis, et comme il se doit, le vin du Bierzo va nous réjouir le coeur...


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    4 Septembre 2005 : Cacabelos > Vega de Valcarce (24 km)

    Départ à 6h45. Il y a 4 km le long de la route, puis le chemin passe à travers
    les vignes. Je mange du raisin, des poires et je ramasse quelques amandes.
    J'arrive un peu avant 9h à Villafranca del Bierzo. Je prends un petit déjeuner
    dans un bar. Les églises que je rencontre sont fermées. Je passe par la Calle
    del Agua, où se trouvent les palais de Torquemada et d'Albarez de Toledo.
    J'arrive au Convento de la Concepcion où il y a une messe qui commence.
    C'est une bénédiction de pouvoir assister à cette messe chantée par les
    soeurs de la congrégation.

    Je continue le chemin qui longe la N6. Je m'arrête à Pereje petit village qui
    garde une atmosphère médiévale et où se trouve une belle petite église
    du 9ème siècle, Sainte-Marie-Madeleine. Un peu plus loin, on longe une
    petite rivière, le rio Valcarce, il fait chaud et je décide de faire une pause
    pour aller nager. L'eau est claire, rafraîchissante et j'en profite bien.

    Le chemin suit toujours la nationale, je m'arrête à Trabadelo pour visiter
    l'église Saint-Nicolas. J'arrive un peu après 14 h à l'albergue municipale de
    Vega de Valcarce, où il y a le strict minimum. Finalement contrairement à
    ce que je craignais avant de commencer le Chemin, je m'accomode assez
    facilement des différentes situations qui se présentent et des différents gîtes.
    C'est le Chemin de l'essentiel, on apprend petit à petit à se sentir bien
    partout où l'on est, et à avoir de moins en moins de besoins...
    Je dîne avec Kärin et Liz.


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    5 Septembre 2005 : Vega de Valcarce > O Cebreiro (14 km)

    Aujourd'hui, étape montagneuse, avec un dénivelé de 800 m sur 14 km.
    Je traverse Ruitelan, Las Herrerias, La Faba, où il y a un gîte qui donnerait
    envie de s'arrêter et Laguna qui est le dernier village de la province de Leon.
    Cela monte assez raide, mais quel beau spectacle !
    Il y a une très belle lumière sur les montagnes. La végétation change.
    Nous sommes maintenant en Galice. Je vois les premières chaumières
    avec
    les toits faits de paille de seigle cousue avec des liens de genêt.
    Ces chaumières sont appelées "pallozas".

    Le chemin est vraiment agréable, les paysages grandioses. La montée me
    paraît assez facile et j'arrive à  O Cebreiro vers 11 h. Je fais une pause à
    l'église Santa Maria la Real (9ème et 11ème) où se trouve une belle Vierge
    à l'Enfant, sculpture sur bois du 12ème et le calice miraculeux
    (Légende du moine de peu de foi et le miracle des Saintes-Espèces).  

    O Cebreiro est un haut-lieu dans tous les sens du mot : Passage à 1300
    mètres d'altitude, entre 2 royaumes, lieu de spiritualité, riche d'histoire
    et de préhistoire qui attire beaucoup de touristes. Il y a une messe à 20 h
    à laquelle j'assite avec Kärin, puis la bénédiction des pèlerins.

    Nous dînons ensemble dans un petit restaurant situé juste à côté de l'église.
    Puis on rentre à l'albergue. O Cebreiro s'est vidé .
    Le temps est couvert et menace...


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