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Juin 2005 : Logroño > Najera (28 km)
Je me sens en forme, je n'ai plus mal aux pieds, je vais faire aujourd'hui 30 km jusqu'à Najera, et la température est vraiment agréable. A la sortie de Logroño, je traverse un beau parc, le parc de la Grajera (87 hectares de plantations autour d'un lac de 32 hectares). Je m'arrête à Navarrete. Par chance, l'église monumentale de la Asuncion (16ème siècle) est ouverte et je peux admirer au fond du chœur l'un des plus beaux rétables baroques de la Rioja.
A la sortie de la ville, il y a ce beau portail roman du cimetière provenant de l'ancien hospice Saint-Jean-d'Acre. La suite du chemin à travers les vignobles de la Rioja est agréable. Il commence à faire chaud. Je fais un petit détour par Ventosa. Les derniers kilomètres sont un peu difficiles, j'arrive au refuge de Najera vers 14h30. (C'est l'un des rares refuges climatisés, il fait presque trop froid !...)
Après un bon temps de repos, je suis bien inspiré d'aller visiter le Panthéon de Santa Maria la Real qui renferme des merveilles ! (Entre autres une trentaine de sépulcres avec gisants, dont celui de la Reine Blanche de Navarre petite fille du Cid, de magnifiques Vierges des 13ème et 14ème siècles et un très beau cloître). Le soir je dîne avec un allemand de 65 ans qui vient en vélo de Nuremberg. Demain je vais avoir 63 ans, et c'est une bonne occasion de vider 2 bonnes bouteilles de vin de la Rioja avec ce compagnon pèlerin d'un soir !
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26 Juin 2005 : Najera > Santo Domingo de la Calzada (21 km)
Le chemin est assez facile et l'étape plus courte. La piste est large et droite avec de légères montées au milieu des vignes et des céréales. Je fais juste une pause à Azofra et j'arrive au Refuge de l'Abbaye Cistercienne Nostra Señora de la Anunciacion à Santo Domingo de la Calzada un peu avant midi. J'assiste ensuite à la messe à la cathédrale dont la célébrité provient de la présence d'un coq et d'une poule vivants, qui se trouvent derrière une grille ouvragée qui empêche les pèlerins d'aujourd'hui d'arracher aux pauvres bêtes une plume en guise de relique. (Légende du pendu dépendu qui explique la présence d'un poulailler dans la cathédrale !)
On peut également y admirer le tombeau de Santo Domingo, entouré d'un mausolée flamboyant en albâtre de 1513. Je rencontre à la sortie de la messe une pèlerine québecoise Marie-Anick, très sympathique, avec laquelle je vais marcher jusqu'à Burgos.
Aujourd'hui, c'est mon anniversaire, j'ai 63 ans ! On va fêter cela au restaurant avec Marie-Anick, Christophe de Saint-Jean-de-Luz, Martine de Bordeaux, Niel un Anglais et Kurt un jeune Belge.
Je dis quelques poèmes pour commencer (Rimbaud, Baudelaire, Pablo Neruda). Le dîner est bien arrosé et se termine par un verre de Patxaran !
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Juin 2005 : Santo Domingo de la Calzada > Belorado (25 km)
Aujourd'hui, je fais le chemin avec Christophe et Marie-Anick sur des pistes aménagées qui longent la N 120. Cela manque un peu de charme, mais la compagnie est agréable et l'accent québécois avec parfois des expressions plutôt drôles nous distrait, nous amuse un peu et les kilomètres défilent sans qu'on s'en aperçoive !
On arrive à Belorado vers 13h30 après 7 heures de marche et quelques arrêts dans les villages tels que Grañon et Viloria de Rioja où Marie-Anick va se détendre en faisant une bonne séance de balançoire...
Le refuge privé "Cuatro Cantones" est agréable. On prend une bonne après-midi de repos avant un dîner tous les trois dans une ambiance simple et fraternelle.
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Juin 2005 : Belorado > San Juan de Ortega (25 km)
Nous quittons Belorado à 6h, tous les 3 avec Christophe et Marie-Anick. Nous avons de bons échanges et c'est étonnant comme on peut, en peu de temps, se raconter et recevoir de l'autre le cadeau de "sa vie", des choses très personnelles, intimes, il y a vraiment dans ces moments-là un partage profond et cela c'est un des "miracles" du Chemin !
Vers 10h, nous essuyons une bonne averse, j'ai juste le temps de mettre mon vêtement de pluie, mais cela ne dure pas. La première partie du chemin longe plus ou moins la N 120. Après Villafranca Montes de Oca, il n'y a plus que la forêt et la lande et cela devient quand même plus agréable.
Nous arrivons au Refuge du Monastère vers 14h, et en attendant son ouverture, nous déposons nos sacs en ligne dans notre ordre d'arrivée. On va déjeuner dans l'après-midi avec un 4ème compagnon, Olivier venu du Mans (Voir photo). Un peu plus tard, nous aurons droit à la traditionnelle soupe à l'ail offerte par notre hôtesse.
Avant d'aller dormir, avec Christophe et Marie-Anick, nous faisons une escapade dans les dédales des anciens bâtiments du monastère. (Normalement fermés au public, mais nous avons trouvé une porte ouverte...) On va à la découverte comme des gamins, il y a plein de "trésors", tout est en assez mauvais état, mais c'est passionnant de découvrir tous ces vestiges d'un passé d'une telle richesse ! On peut mieux comprendre pourquoi San Juan de Ortega est un haut lieu du Chemin par son histoire et sa géographie !
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29 Juin 2005 : San Juan de Ortega > Burgos (29 km)
Voilà ma dernière journée de marche sur ce Chemin où j'ai eu tant de bonheur, du moins en ce qui concerne cette partie, puisque je vais le reprendre à la fin du mois d'Août. Je ressens une certaine nostalgie à l'idée de quitter le Chemin. Cela va faire presque 50 jours que j'ai quitté Le Puy en Velay et je me sens bien dans cette peau de Pèlerin-Vagabond. J'appréhende un peu le retour....
Je fais une partie de l'étape seul, avant de retrouver Christophe et Marie-Anick un peu avant Castañares. On décide de prendre un bus pour éviter les 8 km de zone industrielle qui précède Burgos et ainsi arriver plus tôt dans la cité du Cid où il y a tant de merveilles à voir... Finalement, on prend un taxi et nous voilà au coeur de la ville. C'est jour de fête ! Il y a beaucoup de monde, des orchestres qui sillonnent les rues, des petites baraques où l'on peut manger des tapas et boire quelques bons verres...enfin une super ambiance ! Marie-Anick décide de se rendre à l'auberge des pèlerins, quant à nous avec Christophe, on trouve une petite pension dans la Calle Puebla. Après une pause bien méritée pour déguster tapas et vin de la Rioja, on visite la Cathédrale Santa-Maria qui est l'une des plus belles d'Europe, puis le cloître et le musée. On en prend plein les yeux et plein le coeur de toutes les merveilles qu'on peut y admirer !
En sortant, on retrouve sur la place devant la Cathédrale Marie-Anick qui désespérait un peu de nous retrouver. Après quelque flânerie sur les ramblas au bord du rio Arlanzon, on va dîner dans un petit restaurant hispano-arabe où nous retrouvons des pèlerines rencontrées précédemment, Christina la Suédoise, Véronique l'ethnologue québecoise et se joint à nous un ancien coureur cycliste parisien !
Après le dîner, on fait nos adieux à ces compagnes de Chemin en leur souhaitant "Buen Camino !" C'est un moment d'émotion, et un peu de tristesse de se séparer !
Ensuite avec Christophe, on va retrouver la fête qui bat son plein sur les places. Nous assistons à un magnifique feu d'artifice et pour finir la soirée, nous allons nous réconforter dans un bar en vidant quelques verres de Patxaran...
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30 Juin 2005 : Burgos
J'ai décidé de rester une journée à Burgos pour profiter au mieux de cette belle ville. Je visite avec Christophe 2 belles églises toutes proches de la Cathédrale : San Nicolas Gothique du 15ème siècle et San Esteban dans laquelle on peut admirer une douzaine de très beaux rétables. On ne peut s'empêcher de retourner à la Cathédrale. Ce chef-d'oeuvre de l'art gothique domine les vieux quartiers de ses hautes tours. Sa construction commença en 1211 pour s'achever au 15ème siècle. On peut y admirer : La statue du Santo Christo, la chapelle Santiago où trône une statue équestre de Saint-Jacques, les portails et les chapelles de Santa Ana et Santa Tecla, l'escalier doré et au centre de la nef le tombeau du Cid et de Chimène.
Ensuite j'accompagne Christophe à la "Estacion de Autobus" pour prendre un car qui va le ramener à San Sebastian. Je retourne me promener dans le centre ville avant de rejoindre la "Plaza de Toros" où je vais assister à une corrida. Cela fait plus de 30 années que je n'ai pas assité à une corrida, et le souvenir de cette époque où j'étais un peu "Aficionado", habitant alors en Arles, m'a donné l'envie d'y assister. Je ne peux pas dire que j'y ai pris vraiment plaisir, il y a de beaux moments dans les passes que fait le torero avec la cape et ensuite avec la muleta, mais la mise à mort reste toujours un acte cruel.
J'ai pris plus de plaisir à regarder la foule, à me laisser prendre par cette ambiance de musique, de chants, de cris, cette ambiance de fête qui est quand même tout à fait exceptionnelle ! En plus de cela, j'avais des voisins espagnols qui m'ont offert à manger et à boire, et là j'ai pu déguster un bon vin blanc bien frais que je faisais gicler dans le gosier avec une gourde qu'on appelle "La bota".
Je passe la soirée seul, je me sens un peu triste de quitter le Chemin, Dans un mois et demi, je vais revenir dans cette même ville, à Burgos pour reprendre le Chemin et cette fois aller jusqu'au bout à Saint-Jacques-de-Compostelle
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