17 Juin 2005 : Saint-Jean-Pied-de-Port > Roncesvalles
Je suis réveillé de bonne heure (3h) et me lève à 4h30 tout excité à l'idée de cette grande étape qui m'attend. Je me retouve sur le chemin à la sortie de Saint-Jean avec Erika et Christina. Cette étape avec ses 1200 mètres de dénivelé s'annonce superbe ! On fait un premier arrêt à Honto (5km) pour boire un verre et prendre quelques forces...
Le paysage au fur et à mesure de la montée devient de plus en plus beau, avec de la brume qui se découvre peu à peu. Il fait un beau soleil, cela commence à grimper dur, mais je me sens en forme et plein d'énergie ! On est maintenant à un peu plus de 1000 mètres et on fait une nouvelle pause à la Vierge d'Orisson. Il y a des vols de vautours qui tournent au-dessus de nos têtes et des troupeaux de moutons tout alentour sur les hauteurs. Ce sont des milliers de petits points blancs qui ornent les sommets.
Nous nous arrêtons au premier col pour déjeuner, rejoints un peu plus tard par 3 jeunes suisses. Le soleil est fort, on cherche de l'ombre... Un peu plus loin, on arrive à la "Fontaine de Roland" (1344 m) où se trouve également une stèle indiquant Compostelle à 765 km. Il y a de l'eau fraîche qui est bien appréciée.
On continue à monter jusqu'au col Lepoeder (1430m), haut lieu mythique du Chemin ! Et puis, c'est la descente vers Roncevaux. On fait une dernière pause au col d'Ibañeta au pied de la stèle de Roland qui rappelle la légende...et puis c'est l'arrivée au gîte de Roncesvalles vers 17h30 après 10 bonnes heures de marche...
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18 Juin 2005 : Roncesvalles > Zubiri
Je chemine un petit moment avec 2 jeunes italiens qui commencent aujourd'hui le Chemin. Ils sont tout frais, tout neufs et me demandent des conseils.... J'ai du faire un faux mouvement, j'ai mal au dos et j'ai vraiment du mal à marcher. Je prends de l'aspirine et Erika me prête ses 2 bâtons de marche, cela va mieux et je continue avec encore quelques difficultés.
Je rencontre un jeune espagnol vraiment sympathique qui me propose de porter mon sac en plus du sien, ce qu'évidemment je ne peux accepter. Je rencontre 2 jeunes pèlerines, l'une hollandaise et l'autre finlandaise. Elles ont commencé le chemin à Saint-Jean-Pied-de-Port et c'est donc leur 2ème étape. Elles ont quelques problèmes de pieds et leurs sacs paraissent bien lourds (voir photo). Mais cependant je les rencontrerai plusieurs fois au cours des étapes suivantes et elles vont tout à fait assurer !
Quant à moi, au fur et à mesure des kilomètres, je me sentirais de mieux en mieux, bien qu'à l'approche de Zubiri il y a une descente assez rude qu'il me faut négocier avec prudence. Je retrouve à l'auberge où l'on est serré comme des sardines, Annie (une alsacienne rencontrée au Puy) et Erika avec lesquelles je termine cette journée un peu éprouvante par un bon dîner au restaurant.
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19 Juin 2005 : Zubiri > Larrasoaña > Pamplona
Je quitte l'auberge à 6h. Je n'ai plus mal au dos, mais je dois m'arrêter pour mettre des pansements sur de nouvelles ampoules. De ce fait, la marche est un peu difficile... Le chemin est agréable à travers prés et sous-bois, avec des petits ponts en dos d'âne sur la rivière Arga que l'on va suivre jusqu'à Pampelune où j'arrive à 12h30. J'assiste à la fin de la messe dominicale à la Cathédrale. Je retrouve Erika avec laquelle nous allons au gîte municipal où nous trouvons difficilement un lit. Il y a la queue pour prendre la douche, la queue pour laver le linge, mais on s'en accomode.
Ensuite nous allons nous balader dans la ville. Il fait chaud, toutes les églises sont fermées. On retourne au gîte nous reposer.
Nous dînons tous les 2 dans un restaurant typique du début du 20ème siècle. C'est la fête de la musique ! Il y a beaucoup de monde et des orchestres dans tous les coins de la ville. On passe une soirée agréable dans une super ambiance !
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20 Juin 2005 : Pamplona > Puente la Reina
On a décidé avec Erika de rester la matinée à Pampelune pour visiter la Cathédrale et son musée qui étaient fermés hier après-midi dimanche. Auparavant, on passe à la gare routière pour nous renseigner sur les horaires de car, afin de faire l'étape prévue, étant donné le retard occasionné par cette visite et le détour que nous voulons faire par la splendide chapelle d'Eunate qui se trouve sur le Chemin Aragonais.
On prend des billets, on laisse nos sacs à la consigne et on arrive juste à l'ouverture de la Cathédrale. La première salle est une merveille avec de très belles Vierges à l'enfant des 12ème, 13ème et 14ème siècle. Je suis ébloui, c'est un moment d'émotion forte ! Ensuite, il y a le très beau cloître gothique avec un étage, très vaste et très élevé. Puis dans la cathédrale je suis encore impressionné par la beauté et la magnificence de tous les rétables ! Après la visite, on va vite prendre notre car qui nous amène à Obanos. De là, il nous reste quelques kilomètres à parcourir pour découvrir cette petite merveille qu'est la chapelle d'Eunate, sanctuaire funéraire roman à coupole nervurée et plan grec, entourée d'une riche arcade circulaire.
Après un moment de silence et de contemplation à l'intérieur de la chapelle, et une petite pause pour nous restaurer, on repart sous la chaleur pour Puente la Reina, où nous allons au refuge Santiago Apostol, auberge neuve, vaste et bien aménagée.
(Le car aujourd'hui était vraiment une exception, car comme Erika, je n'ai jamais recherché la facilité pour faire le chemin, mais c'était simplement pour privilégier la visite de la Cathédrale de Pampelune)
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21 Juin 2005 : Puente la Reina > Estella
Je pars à 6 h après le petit déjeuner, j'ai toujours mal au pied gauche à cause d'une ampoule. Cette étape est riche en belles églises : Église baroque à Mañeru, portail mozarabe splendide à Cirauqui, église romane à Villatuerta avec de beaux rétables des 14 et 17ème siècles.
J'arrive sous la chaleur à Estella. Erika arrivée avant moi a retenu 2 places au gîte qui ouvre à 14 h. Nous nous reposons à l'ombre sur l'herbe au bord du rio Ega, et je plonge dans cette eau fraîche où je nage avec délice ! Après la douche, lavage du linge et repos au gîte, je vais en ville visiter les églises qui malheureusement sont fermées. Je peux juste apercevoir le splendide cloître de l'église romane de San Pedro de la Rua, cloître sculpté aux colonnes obliques.
On se retrouve à plusieurs pèlerin(e)s autour d'une bonne bière. La ville est vivante et agréable. Il y a plein de beaux monuments. Je retrouve Erika, Christina et Annie pour le dîner et ensuite nous profitons de cette belle soirée de début d'été pour flâner dans la villle et écouter les groupes de musique qui jouent à tous les coins de rue...
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22 Juin 2005 : Estella > Villamayor de Monjardin
Aujourd'hui, je veux faire une petite étape, pour ménager mes pieds. J'ai coupé la peau des ampoules et je voudrais qu'elles cicatrisent rapidement. J'attends l'ouverture de la poste à 8h30 pour renvoyer chez moi des affaires dont je n'ai plus besoin. Je pars tranquillement sachant que je vais faire seulement 8 km ! Je m'arrête au monastère d'Irache àprès avoir bu un gobelet de vin rouge à la fontaine à vin mise à la disposition des pèlerins par les bodegas d'Irache.
Église romane à tour carrée avec cloître du 16ème siècle. Je suis seul pendant la visite, c'est un bon moment de recueillement et de prière dans cette belle église et je vais écrire sur le livre d'or à la disposition des visiteurs : "Comment ne pas croire en Dieu, quand on peut admirer de telles merveilles ?"
J'arrive de bonne heure au gîte de Villamayor de Monjardin qui est tenu par des protestants évangéliques. Dans l'après-midi, je vais visiter l'église San Andrés du 12ème siècle à nef unique et chevet semi-circulaire avec une tour baroque du 17ème.
Le dîner est servi au gîte dans une ambiance fraternelle par nos hôtes pleins de gentillesse.
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23 Juin 2005 : Villamayor de Monjardin > Torres del Rio
Extrait du guide Laborde-Balen :
"Passé Villamayor, le décor s'ouvre sur l'immensité des champs, loin des villages, des routes et des arbres. Pèlerin, trois heures durant, prépare-toi à n'entendre que le son de tes pas sur les gravillons de la piste..."
Je fais cette étape seul, bien à l'écoute de mon corps, dans cette région un peu désertique; les pieds vont mieux, mais je ressens une certaine fatigue. Je m'arrête un bon moment à los Arcos, j'ai une envie de fruits que j'achète dans un petit marché. L'église de l'Assomption est malheureusement fermée et je ne pourrais admirer les merveilles qu'elle renferme (Vierge française du 14ème et cloître gothique flamboyant)
J'arrive à Torres del Rio en fin de matinée et je vais me reposer au gîte "Casa Mari". Dans l'après-midi, je vais admirer la chapelle romane du Santo Sepulcro (12ème) à la même forme octogonale, attribuée aux Templiers, que celle d'Eunate et celle du Sancti Spiritus de Roncevaux, avec une coupole hispano-arabe aux nervures en étoile à huit pointes.
La journée se finit par un bon dîner à l'auberge en compagnie d'un bon groupe de pèlerin(e)s : Martine de Sauternes, Sati la japonaise, un espagnol, un italien, une hollandaise et un français d'Uzès âgé de 70 ans.
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24 Juin 2005 : Torres del Rio > Logroño
Aujourd'hui, on va quitter la Province de la Navarre pour entrer dans la Rioja, province renommée pour ses vins. Je vais côtoyer tout le long de l'étape, les champs de céréales et les vignes. Je m'arrête vers 9 h à Viana, ville-frontière perchée sur la colline. Comme c'est malheureusement souvent le cas en Espagne, l'église Santa Maria (15ème et 16ème) est fermée.
J'achète une demi pastèque puis je repars sous la chaleur pour arriver à Logroño à midi. Comme le refuge n'ouvre qu'à 13h, je laisse mon sac, et je vais visiter la cathédrale baroque Santa Maria la Redonda avec ses 2 tours du 18ème et au fond du choeur un magnifique rétable.
Après mon installation au refuge (Dans une demeure du 18ème, l'un des plus agréables du chemin), et un bon temps de repos, je vais continuer ma visite de cette belle ville : Eglise Santa Maria del Palacio (14ème) avec sa flèche gothique pyramidale de 45 mètres de haut. L'église San Bartolomé (12ème au 14ème) avec sa tour "mudejar" constituée de briques et d'émaux et son beau portail gothique. Et enfin l'église gothique Santiago el Real, sur la façade de laquelle on peut voir dans une énorme niche un Santiago el Matamoro, œuvre baroque qui représente Saint Jacques vêtu en pèlerin avec cape, brandissant de la main droite un sabre recourbé et chevauchant un fringant destrier qui foule aux pieds les têtes des Sarrazins vaincus.
Il y a une super ambiance dans cette ville très animée, je vais manger des Tapas avec Annie, une finlandaise et son mari suédois. C'est la Saint-Jean, il y a beaucoup de monde dans les rues, des groupes de musique dans tous les coins de la ville... mais le refuge ferme à 22h et l'on ne peut pas trop s'attarder....
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