Mercredi 30 Avril 2008  -  Torremegia > Merida - 14 km



Voie lactée  ô soeur
lumineuse
Des blancs ruisseaux de Chanaan
Et des corps blancs des amoureuses
Nageurs morts  suivrons-nous d'ahan
Ton cours  vers d'autres nébuleuses

Regret des yeux de la putain
Et belle comme une panthère
Amour  vos baisers florentins
Avaient une saveur amère
Qui a rebuté nos destins

Ses regards laissaient une traîne
D'étoiles  dans les soirs tremblants
Dans ses yeux  nageaient les sirènes
Et nos baisers mordus sanglants
Faisaient pleurer nos fées marraines

Mais en vérité  je l'attends
Avec mon coeur avec mon âme
Et sur le pont des Reviens-t'en
Si jamais revient cette femme
Je lui dirai  Je suis content.....

Alcools  -  Guillaume Apollinaire




  • Lever de soleil qui m'enchante pour la journée !



    Jolis coquelicots mesdames !...


    La marche illuminatrice - Hermann Hesse

    A chaque pas qu'il faisait sur la route, Siddharta apprenait quelque chose de nouveau,
    car pour lui le monde était transformé et son coeur transporté d'enchantement.
    Il vit le soleil se lever au-dessus des montagnes boisées
    et se coucher derrière
    les lointains palmiers de la rive ;
    il vit, la nuit, les étoiles, leur belle ordonnance dans le ciel
    et le croissant de la lune, tel un bateau flottant dans l'azur.
    Il vit des arbres, des astres, des animaux, des nuages, des arcs-en-ciel,
    des rochers, des plantes,
    des fleurs, des ruisseaux et des rivières,
    les scintillements de la rosée le matin sur les buissons,
    de hautes montagnes d'un bleu pâle,
    au fond de l'horizon, des oiseaux qui chantaient,
    des abeilles, des rivières argentées qui ondulaient sous le souffle du vent.

    Toutes ces choses et mille autres encore, aux couleurs les plus diverses,
    elles avaient toujours existé, le soleil et la lune avaient toujours brillé,

    les rivières avaient toujours fait entendre leur bruissement et les abeilles leur bourdonnement...


    Extrait de "Marcher, une philosophie du dehors" - Michel Jourdan
     (1ère partie de l'ouvrage ; Marcher, Méditer aux éditions Albin Michel




  • Le pont romain à l'entrée de Mérida


                      
       Le sac devient au fil des étapes un compagnon inséparable...                              L'albergue del Molino de Pan Caliente à Merida           



    A Mérida, je suis content de retrouver José, Raphaël et Gabriel autour d'un bon déjeuner.


                       

    Le clocher de la basilique Santa Eulalia, sanctuaire wisigothique (5ème siècle)        Le temple de Diane élevé sous Tibère entre 15 et 37 ap J-C.       




    Entrée de l'amphithéâtre, construit en l'an 8 av. J-C


                        
     14000 spectateurs pouvaient assister depuis les gradins de marbre à des combats de gladiateurs ou de fauves,
    des courses de chars ou encore à des batailles navales lorsque la piste était remplie d'eau.



     J'ai été fasciné par ce théâtre Romain merveilleusement conservé...


      
      A l'entrée de Mérida, la louve allaitant Romulus et Rémus fondateurs de Rome



      Texte lu sur une stèle aux abords du refuge municipal de Merida

    Traduction
    De poussière boue soleil et pluie
    Est fait le chemin de Saint Jacques
    Des milliers de pèlerins et un millier d’années.
    Pèlerin, qui t’appelle ?
    Quelle force occulte t’attire ?
    Ce n’est pas la voûte étoilée
    Ni les hautes cathédrales
    Ce n’est pas la rudesse navarraise
    Ni le vin de ceux de la Rioja
    Non plus que les fruits de mer de Galice
    Pèlerin, qui t’appelle ?
    Quelle force occulte t’attire ?
    Ce ne sont les gens sur le chemin
    Ni les traditions campagnardes
    Ce n’est l’histoire ni la culture
    Ni le coq de la Calzada
    Ni le palais de Gaudi
    Ni le château de Ponferrada.
    Moi, je vois tout sur mon passage
    C’est un plaisir que de tout voir.
    Mais la voix qui m’appelle
    Je la sens plus profonde
    La force qui me pousse
    La force qui m’entraîne
    Je ne sais la nommer
    Seul celui d’en haut le sait
    .
     


      Je quitte l'hôtel avec Raphaël à 6h. Il fait un peu frais. L'étape est courte.
      Le Chemin suit pendant un moment  la nationale puis s'en écarte pour traverser
      des vignes et des champs d'oliviers.
      On distingue au loin la ville de Mérida et rapidement on se trouve sur le pont romain
      qui marque l'entrée de la capitale de la Lusitania "Emerita Augusta".
      Il est 9h. On prend un petit déjeuner puis on passe à l'Office du Tourisme
      avant de rejoindre l'auberge qui ouvre seulement à 11h30.
      José et Raphaël nous rejoignent et nous allons manger quelques tapas
      et ensuite visiter cette antique cité romaine :
      Théâtre, Amphithéâtre, Cirque, Temple de Diane, Arc de Trajan, Acqueduc Los Milagros etc....
      C'est une après-midi bien remplie et je suis comblé par la richesse et la beauté de ces vestiges.
      Je dîne avec un couple de français sur la Plaza de España
      et je me couche de bonne heure car l'étape de demain sera longue...
       

     


    Hébergement à l'Albergue del Molino de Pan Caliente (Refuge Municipal) ,
    situé près du Pont Lusitania au bord de la rive nord du Guadania.
    Cette auberge ouvre à 11h30, il y a 18 lits et des sanitaires corrects, mais pas de cuisine.

    2 Coquilles

     

     


     Sonnet 44

    Sache que je ne t'aime pas et que je t'aime
    puisque est double la façon d'être de la vie,
    puisque la parole est une aile du silence,
    et qu'il est dans le feu une moitié de froid.

    Moi je t'aime afin de commencer à t'aimer,
    afin de pouvoir recommencer l'infini
    et pour que jamais je ne cesse de t'aimer :
    c'est pour cela que je ne t'aime pas encore.

    Je t'aime et je ne t'aime pas, c'est comme si
    j'avais entre mes deux mains les clés du bonheur
    et un infortuné, un incertain destin.

    Mon amour a deux existences pour t'aimer.
    Pour cela je t'aime quand je ne t'aime pas
    et c'est pour cela que je t'aime quand je t'aime.

     

    +++++++++++++++++++

     Sonnet 66

    Je t'aime parce que je t'aime et voilà tout
    et de t'aimer j'en arrive à ne pas t'aimer
    et de t'attendre alors je ne t'attends plus
    mon coeur peut en passer du froid à la brûlure.

    Je ne t'aime que parce que c'est toi que j'aime,
    et je te hais sans fin, te hais et te supplie,
    et la mesure de mon amour voyageur
    est de ne pas te voir, de t'aimer en aveugle.

    Et si, lumière de janvier, tu consumais
    ton rayon cruel, et mon coeur tout entier,
    me dérobant la clef de la tranquilité ?

    En cette histoire je n'arrive qu'à mourir
    et si je meurs d'amour, c'est parce que je t'aime,
    parce que d'amour, je t'aime, et à feu et à sang.


    La Centaine d'Amour  -  Pablo Neruda
     




    Le théâtre qui est sans doute l'un des plus prestigieux et des mieux conservés de l'Empire Romain (15 av. J-C)
    La scène est un joyau avec ses 2 étages de colonnes corinthiennes, encadrées de statues et de scènes mythologiques.

     

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