Jeudi 29 Mai 2008  -  Outeiro > Santiago (16 km)



Madrigal à la ville de Saint-Jacques

Il pleut sur Saint-Jacques
mon doux amour.
Dans le ciel brille et frissonne
le camélia blanc du jour.

Il pleut sur Saint-Jacques
dans la nuit obscure.
L'herbe d'argent du sommeil
recouvre l'aride lune.

Vois la pluie dans la rue
plainte de pierre et de verre.
Vois dans le vent évanoui
l'ombre cendrée de la mer.

L'ombre cendrée de la mer
Saint-Jacques loin du soleil.
L'eau de tes matins mouillés
au fond de mon cœur ruisselle.


Six poèmes galiciens  -  Federico Garcia Lorca




  • Dans les nuages "El Pico Sacro" lieu empreint d'une légende autour de l'ensevelissement de Saint-Jacques


                       
    Dernière étape sous la pluie...



    Première vue sur Santiago et la Cathédrale



    Il pleut sur la Plaza del Obradoiro...


                                
    Par ce temps pluvieux, la cathédrale paraît grise et triste...


                                  
    La "Porte Sainte "connue sous le nom symbolique de "Porte des Pardons"                                            Saint-Jacques en Matamore !                    
    qui n'est ouverte que les années saintes, c'est à dire les années                                                                                                           
    où l'anniversaire du martyr de St Jacques le 25 Juillet tombe un dimanche.       
                                                                                                         




    Le chœur de la Cathédrale



    Moment attendu ! L'envolée dans le transept du Botafumeiro !



    Le portique de la Gloire



    Les prophètes (A remarquer le sourire du prophète Daniel)



    Dans la crypte, les ossements de Saint-Jacques conservés dans un lourd reliquaire d'argent



    Le soleil est revenu

    Et le lendemain matin....


                       
    Les pèlerins attendent l'ouverture du bureau des pèlerins                                            Il faut faire la queue pour recevoir la Compostela        


                       
    Enfin chaque pèlerin reçoit sa Compostela qui confirme officiellement son pèlerinage



    Je suis heureux d'avoir retrouvé José mon compagnon pendant 3 semaines, accompagné de pèlerins espagnols

     



      Je quitte l'albergue à 6h en compagnie des deux allemands, d'un couple d'espagnols et d'un couple de brésiliens.
      Le temps est toujours à la pluie, chacun est pressé d'arriver comme si maintenant seul le but avait de l'importance.
      Les kilomètres défilent rapidement et à 9h on est en vue des faubourgs de Saint-Jacques... L'entrée dans la ville se
      fait en empruntant le Camino Real pavé de grosses dalles qui offre une belle vue sur la vieille ville et la Cathédrale.
      C'est à ce moment là que la pluie redouble, on se sépare, et je vais directement dans le Casco Viejo à 200 mètres
      de la Cathédrale à la Pension Ramos où j'ai l'habitude de descendre et où j'ai réservé une chambre.

      Je peux ainsi me sécher, me changer, et laisser mon sac. Je passe à l'Office du Tourisme, au bureau des pèlerins
      pour recevoir ma Compostela et ensuite je me rends à la Cathédrale pour assister à la messe des pèlerins à la fin
      de laquelle il y aura le spectacle impressionnant du Botafumeiro s'envolant dans les hauteurs du Transept.

      Je retrouve mon compagnon des premières semaines José le Catalan avec lequel je vais déjeuner en compagnie
      de trois autres espagnols. L'après-midi je suis content aussi de retrouver les deux pèlerins allemands avec lesquels
      j'ai sympathisé cette dernière semaine et nous allons boire un verre dans un des nombreux bars situés près de
      la Cathédrale. Je vais ensuite sur Internet envoyer de nombreux mails à mes amis et à ma compagne que je vais
      retrouver dans quelques jours....Je retourne à la Pension pour me reposer et je vais dîner avec José pour une
      dernière soirée ensemble et nous faire nos adieux !

      Je prendrai le train pour Hendaye dans 3 jours. Entre temps je passerai une 2ème journée à Santiago
      et j'irai en bus à Muxia où je serai heureux de retrouver l'océan ! (J'avais prévu de refaire le Chemin jusqu'à
      Fisterra et ensuite Muxia, mais les conditions météo m'ont un peu découragé et je n'avais pas envie de marcher
      encore quatre jours sous la pluie !)

      Voilà le bout de la route !  
      Le terme de ce Chemin de la Plata !
      La fin de mon 4ème pèlerinage à Compostelle !
      Ce que j'ai cherché au cours de ces quatre pèlerinages,
      est-ce que je l'ai trouvé ?...
      Je cherchais une réponse à ma quête du Divin,
      quête à la fois spirituelle et existentielle,
      mais Dieu a été le grand absent !


      J'ai rencontré des hommes et des femmes qui partageaient une même recherche,
      une même quête du sens de la vie, une même quête de quelque chose qui soit au-delà
      de nous-mêmes et en même temps qui soit le fondement de notre existence sur cette terre.
      Nos rencontres humaines ont été belles et je les porte en moi comme un trésor.

      J'ai marché pendant 38 jours avec mon cœur rempli de ce nouvel Amour rencontré
      quelques jours avant mon départ lors d'une sortie avec l'Association des Amis de Saint-Jacques.
      C'est pourquoi j'ai qualifié ce pèlerinage de Marche à l'Amour !
      (J'ai emprunté ce qualificatif au titre du poème de Gaston Miron)

      Alors ce soir en méditation devant cette Cathédrale que j'ai tant admirée et chantée,
      je me dis que j'ai trouvé la réponse à ma quête :
      Cette quête d'un Absolu,
      d'une Transcendance,
      cette quête de Dieu
      et cette réponse
      c'est
      L'AMOUR



  •  


    Hébergement à la Pension Ramos - Calle Raina 18  (Tél. 981581859)
    C'est près de la Cathédrale et très correct.
    22 Euros la nuit

      4 Coquilles
     




    La statue de Saint-Jacques au-dessus du maître-autel.
    Les pèlerins peuvent aller baiser le manteau du saint en empruntant un escalier placé derrière l'autel.

     


    L'amoureuse

    Elle est debout sur mes paupières
    Et ses cheveux sont dans les miens,
    Elle a la forme de mes mains,
    Elle a la couleur de mes yeux,
    Elle s'engloutit dans mon ombre
    Comme une pierre sur le ciel.

    Elle a toujours les yeux ouverts
    Et ne me laisse pas dormir.
    Ses rêves en pleine lumière
    Font s'évaporer les soleils,
    Me font rire, pleurer et rire,
    Parler sans avoir rien à dire.


    Extrait de "Capitale de la douleur"  -  Paul Eluard


    Absence

    Je te laisse : aussitôt
    tu circules en moi, cristalline
    ou tremblante
    ou inquiète, blessée par moi
    ou tout d'amour comblée, comme en cet instant
    où tes yeux
    se ferment sur le présent de la vie
    que je ne cesse de t'offrir.


    Mon amour,
    quand nous nous sommes rencontrés
    nous avions soif et nous avons
    bu toute l'eau et tout le sang,
    quand nous nous sommes rencontrés
    nous avions faim
    alors nous nous sommes mordus
    comme le feu,
    il nous en resta des blessures.

    Mais attends-moi
    garde-moi la douceur.
    Et je t'offrirai aussi
    une rose.


    Extrait de "Les Vers du capitaine"  -  Pablo Neruda




  • J'ai retrouvé la Cathédrale comme je l'aime, au coucher du soleil !



    "Ne croyez pas que vous pouvez diriger le cours de l'Amour.
    Car si l'Amour vous trouve dignes, lui-même guidera votre coeur.
    °°°°°°°°°°°°°°°
    Chaque chose qui existe demeure à jamais,
    et l'existence même de l'existence est la preuve de son éternité.
    Mais sans cette compréhension, qui est la connaisssance de l'être parfait,
    jamais homme n'aurait su s'il y a une existence ou une non-existence....
    °°°°°°°°°°°°°°°
    Si j'avais à choisir entre l'art d'écrire un poème
    et l'extase devant un poème non écrit,
    je choisirais l'extase.
    C'est une poésie meilleure...

    L'oeil du Prophète  -  Khalil Gibran



      
    "
    La terre n'est qu'un tremplin,   
       le tremplin du ciel .   
       Et un jour, il faudra plier sa vie   
       comme on plie sa tente .   
       Et partir !..."   


       (Anonyme)  


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