Ce matin à 6h, le temps semble se mettre au beau. Je fais cette étape avec un couple d'espagnols d'Alicante. L'itinéraire nous emmène par de petites routes à travers de nombreux villages. L'arrivée au centre d'Ourense nous paraît bien longue. Nous avons suivi le balisage qui nous fait passer par un Paseo le long d'un petit Rio, ce qui rallonge sans doute de 2 ou 3 km. On arrive devant la Cathédrale San Martin que j'irai visiter plus tard dans l'après-midi et il nous reste quelques escaliers à grimper pour arriver à l'auberge où nous attendons son ouverture qui a lieu à 13 h.
Après la douche et l'installation, je vais dans un bar déguster des "Pimientos de Padron". J'ai toute mon après-midi, aussi j'en profite pour aller sur internet envoyer quelques mails... Ensuite je visite cette belle cathédrale dont la construction s'échelonna entre le 12ème et le 13ème siècle. A l'intérieur, se côtoient le Gothique, le style Renaissance et le Baroque Galicien. Le portail du Paradis nous fait penser au portail de la Gloire de Compostelle que je pourrai de nouveau contempler dans 5 jours ! Je vais dîner seul à la Taverne Rocinante.
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Hébergement à l'albergue de la Xunta située un peu au-dessus de la Cathédrale, dans l'ancien Convento de San Francisco 3 Euros la nuit 4 Coquilles
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Ô saisons, ô châteaux...
Ô saisons, ô châteaux,
Quelle âme est sans défauts ?
Ô saisons, ô châteaux,
J'ai fait la magique étude
Du Bonheur, que nul n'élude.
Ô vive lui, chaque fois
Que chante son coq gaulois.
Mais ! je n'aurai plus d'envie,
Il s'est chargé de ma vie.
Ce Charme ! il prit âme et corps,
et dispersa tous efforts.
Que comprendre à ma parole ?
Il fait qu'elle fuit et vole !
Ô saisons, ô châteaux !
Et, si le malheur m'entraîne,
Sa disgrâce m'est certaine.
Il faut que son dédain, las !
Me livre au plus prompt trépas !
- Ô Saisons, ô Châteaux !
Fêtes de la Faim - Arthur Rimbaud
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Ce qu’il faut pour être heureux
Il faut penser ; sans quoi l’homme devient,
Malgré son âme, un vrai cheval de somme.
Il faut aimer ; c’est ce qui nous soutient ;
Sans rien aimer il est triste d’être homme.
Il faut avoir douce société,
Des gens savants, instruits, sans suffisance,
Et de plaisirs grande variété,
Sans quoi les jours sont plus longs qu’on ne pense.
Ilfaut avoir un ami, qu’en tout temps,
Pour son bonheur, on écoute, on consulte,
Qui puisse rendre à notre âme en tumulte,
Les maux moins vifs et les plaisirs plus grands.
Il faut le soir, un souper délectable,
Où l’on soit libre, où l’on goûte à propos,
Les mets exquis, les bons vins, les bons mots.
Et sans être ivre, il faut sortir de table.
Il faut, la nuit, tenir entre deux draps
Le tendre objet que notre cœur adore,
Le caresser, s’endormir dans ses bras,
Et le matin, recommencer encore.
Voltaire
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