Vendredi 25 Avril 2008  -  Almadén de la Plata > Monesterio - 36 km



H.D. Thoreau ou l'art de marcher solitaire

Marcher, c'est s'offrir aux climats et aux énergies du lieu, qui nourrissent et inspirent votre esprit.
La perfection du corps et de l'esprit est là. Que celui qui marche puisse prendre sur lui l'odeur
et le parfum des arbres et des fleurs, comme une antilope ou un cerf...
Marcher ainsi, c'est être au présent de notre nature originelle,
qui est aussi partout répandue dans la nature, débarrassé du fatras social et mental.
C'est ainsi que celui qui marche vraiment se balade en quête de la Terre Sainte,
jusqu'au jour où le soleil de l'illumination aura fait le tour dans son esprit
et où il atteindra la terre sainte où il a toujours été.


Marcher, une philosophie du dehors - Michel Jourdan
 
(1ère partie de l'ouvrage : Marcher, Méditer aux éditions Albin Michel)
 




  • Dès le matin, la nature est un ravissement...


                      
    Cochon Ibérico et chèvre au détour du Chemin...


                      

    "L'important est de communier avec la vie cosmique, de respirer au rythme de l'univers"...
    "Marcher est un acte chamanique, le dernier peut-être encore que nous pouvons accomplir en toute liberté sur terre"....

    (Marcher, une philosophie du dehors - Michel Jourdan)


                      

    "Toute marche effectuée en tant que relation à l'univers se révèle comme une démarche chamanique, qui permet de retrouver
    les rapports entre notre vie et celle des animaux et des plantes, et le respect de toute forme de vie, quelle qu'elle soit."...

    (Marcher, une philosophie du dehors - Michel Jourdan)


                      
    Un peu avant d'arriver à El Real de la Jara                                                   L'albergue municipal de El Real              


                      
    Le franchissement à gué de l'arroyo de la Vibora qui marque l'entrée dans l'Estrémadure                                                                      



     Les balises sur le Chemin...


      On quitte l'albergue avec José à 6 h. Il fait encore nuit, on s'éclaire avec ma lampe frontale.
      Nous prenons l'itinéraire qui passe a travers la Finca Arroyo Mateos qui est à nouveau ouverte
      (Après fermeture en 2006).
      Le Chemin est bordé de ces milliers de cistes en fleurs et passe au milieu de ces prairies immenses
      où s'égrènent de ci de là des troupeaux de vaches, de moutons et de chèvres.
      Nous longeons aussi de vastes enclos dans lesquels se vautrent des cochons Ibérico les "Pata Negra"
      dont nous pourrons apprécier la charcuterie dans les jours qui viennent.
      Il y a de nombreux dénivelés (Altitude moyenne entre 400 et 500 mètres)
      et encore plusieurs petits rios à traverser.

      Nous arrivons à
      El Real de la Jara vers 11 h et nous arrêtons pour manger un bocadillo avec une cerveza.
      Il reste une vingtaine de kilomètres jusqu'à
      Monesterio. Nous allons quitter l'Andalousie pour entrer dans
      la province de l'Estrémadure où le Chemin sera balisé au moyen de cubes en granit et parfois en métal.
      Les paysages changent un peu mais sont toujours aussi grandioses.
      Nous traversons encore d'immenses prairies très vertes parsemées de millions de fleurs,
      avec pour rythmer notre marche ces nombreux rios qui obligent parfois à se déchausser.

      Les derniers kilomètres sont un peu difficiles, il fait assez chaud et le Chemin ne cesse de monter jusqu'à
      Monesterio qui est situé aux alentours de 800 mètres. Je laisse José partir devant pour finir l'étape à mon
      rythme en prenant les pauses nécessaires. Je le retrouve à l'Hostal Extremadura où nous avons une chambre
      pour deux. Le soir nous serons récompensés de nos efforts en compagnie de Magali et Kurt le couple suisse, autour d'un bon dîner à l'Hotel Moya. Au menu, du Cochon Ibérico qui a fait la renommée de cette petite ville.


     


    Hébergement à l'Hostal Extremadura.
    Chambre à 2 lits - C'est correct
    12 euros la nuit par personne

     3 Coquilles
     

     


      H.D. Thoreau ou l'art de marcher solitaire
      (Trouver le Chemin)


      Thoreau  aurait aimé marcher sur une de ces vieilles routes sinueuses, arides, désertes
      qui mènent loin des villes, qui conduisent hors du globe, par-delà la croûte terrestre.
      Une sente où l'on oublie le pays où l'on se trouve,
      où personne ne se plaint que vous traversez ses terres, où personne ne construit,
      où l'on peut avancer, tel un pèlerin, sans aller nulle part.
      Une de ces routes sur lesquelles on rencontre peu de voyageurs,
      où l'esprit est libre, où les murs et les barrières
      n'arrêtent personne, où l'on a la tête dans le ciel et les pieds sur terre.
      De ces chemins qui permettent de voir à l'avance le peu probable voyageur
      que l'on va croiser, sans craindre que la solitude soit rompue...
      ...Il lui fallait marcher le long d'un chemin où l'on voyait voler les oies sauvages
      (et non entendre siffler les oies de basse-cour),
      où l'oiseau gobe-mouche et l'hirondelle gazouillaient;
      où le passereau chantait sur les barrières,
      où le petit papillon rouge se reposait sur le mille-feuilles
      et où nul enfant n'était là pour le capturer dans son chapeau.
      Un chemin, enfin, pour marcher d'un pas allègre, d'un pas lent,d'un pas lourd,
      sans aucun compagnon, si ce n'est le paysan et sa vache broutant le long de la route.
      Une route dont  le poteau indicateur est renversé avec intention,
      montrant le firmament et les localités du plein ciel.


      Marcher, une philosophie du dehors - Michel Jourdan
      (1ère partie de l'ouvrage ; Marcher, Méditer aux éditions Albin Michel

       



    A l'entrée dans la province de l'Estrémadure, le "Castillo de las Torres"

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