Mardi 20 Mai 2008  -  Rionegro del Puente > Puebla de Sanabria  (41 km)



Comme une évidence

En fait, ça fait un moment que se croisent dans ma tête
Des mots et des douceurs qui pourraient faire un texte
Un truc un peu différent, je crois que ça parlerait d'elle
Faut avouer que dans mon quotidien, elle a mis un beau bordel

Mais j'ai un gros souci, j'ai peur que mes potes se marrent
Qu'ils me disent que je m'affiche, qu'ils me traitent de canard
C'est cette pudeur misogyne, croire que la fierté part en fumée
Quand t'ouvres un peu ton coeur, mais moi cette fois je veux assumer

J'ai un autre problème, il est peut-être encore plus lourd
C'est que t'as pas droit à l'erreur quand t'écris un texte d'amour
Moi, les trois prochains couplets, je voudrais que ça soit des bombes
Si j'écris un texte sur elle, je voudrais que ça soit le plus beau du monde

Elle mérite pas un texte moyen, j'ai la pression, ça craint
Fini de faire l'intéressant, avec mes voyages en train
Là c'est loin d'être évident, moi je sais pas comment on fait
Pour décrire ses sentiments, quand on vit avec une fée

Il faut avouer qu'elle a des yeux, ils sont même pas homologués
Des fois ils sont verts, des fois jaunes, je crois même que la nuit ils sont violets
Quand je m'enfonce dans son regard, je perds le la, je n'touche plus le sol
Je me perds profondément, et j'oublie exprès ma boussole

Depuis que je la connais, je ressens des trucs hallucinants
Je me dis souvent que j'ai eu de la chance de lui avoir plu, sinon
J'aurais jamais su qu'un rire pouvait arrêter  la Terre de tourner
J'aurais jamais su qu'un regard pouvait habiller mes journées

Je comprends pas tout ce qui se passe, y a pleins de trucs incohérents
Depuis qu'elle est là rien n'a changé, mais tout est différent
Elle m'apporte trop de désordre, et tellement de stabilité
Ce que je préfère c'est sa force, mais le mieux c'est sa fragilité

Ce n'est pas un texte de plus, ce n'est pas juste un poème
Parfois elle aime mes mots, mais cette fois c'est elle que mes mots aiment
Je l'ai dans la tête comme une mélodie, alors mes envies dansent
Dans notre histoire rien n'est écrit, mais tout sonne comme une évidence

J'ai redécouvert comme ça réchauffe d'avoir des sentiments
Mais si tu me dis que c'est beaucoup mieux de vivre sans, tu mens
Alors je les mets en mots et tant pis si mes potes me chambrent
Moi je m'en fous, chez moi y a une sirène qui dort dans ma chambre

J'avais une vie de chat sauvage, elle l'a réduite en cendres
J'ai découvert un bonheur tout simple, c'est juste qu'on aime être ensemble
On ne calcule pas les démons du passé, on n'a pas peur d'eux
Moi si un jour j'suis un couple, je voudrais être nous deux

Y a des sourires et des soupirs, y a des fou rires à en mourir
On peut s'ouvrir et sans rougir, déjà se nourrir de nos souvenirs
Les pièges de l'avenir nous attendent, mais on n'a pas peur d'eux
Moi si un jour j'suis un couple, je voudrais être nous deux

Et si c'est vrai que les mots sont la voix de l'émotion
Les miens prennent la parole pour nous montrer sa direction
J'ai quitté le quai pour un train spécial, un TGV palace
On roule à 1000km/h, au dessus de la mer, en première classe

Album "Enfant de la ville" 2008  -  Grand Corps Malade





  • Encore un beau lever de soleil...



    J'arrive à Mombuey avec sa belle église Nuestra Señora de la Asuncion
    Edifice roman du 13ème siècle qui appartenait à l'ordre des Templiers



    La Tour-Clocher est atypique avec sa toiture de pierre taillée en courbe


                       
    Il y a de beaux passages au milieu de petites forêts et le long de belles landes fleuries






    Les genêts blancs et jaunes, c'est un ravissement pour les yeux !



    L'Ermita del Santo Cristo à Palacios de Sanabria


                       
    Sous le porche d'une petite église à Otero de Sanabria ou Triufé ??



    Comme la lande est belle et inspire quelques envolées lyriques !...


                       
    Arrivée à  Puebla de Sanabria  avec ses remparts et ses ruelles pittoresques


                      
    Le porche de l'église Nuestra Señora del Azogue                                                                                                             


     
    L'ermita de San Cayetano avec sa façade baroque
     


    J'emprunte dans les premiers kilomètres la nationale peu passante avant le lever du jour,
    puis je rejoins le Camino peu avant Mombuey où j'arrive à 8h. Je prends plusieurs photos de la belle église,
    édifice roman du 13ème siècle, qui appartenait à l'ordre des Templiers.
    (Photos demandées par mon ami Gilberto).
    Je me sens en forme et je décide d'aller jusqu'à Puebla de Sanabria ce qui va me faire une étape
    d'un peu plus de 41 km. Le parcours nous amène souvent à cotoyer la nationale et l'autoroute.
    Cependant, il y a de beaux petits villages tout au long de ce parcours sinueux qui nous fait traverser
    le massif de Sanabria. Je fais plusieurs pauses, ce qui me permet, après 10 heures de marche, d'arriver
    à Puebla de Sanabria pas trop fatigué !  On est maintenant à près de 1000 m d'altitude.
    J'ai encore assez de forces pour grimper au sommet de cette cité haut perchée voir la Plaza Mayor,
    le Castillo de los Condes de Benevante, forteresse quadrangulaire du 15ème siècle,
    et l'église Nuestra Señora del Azogue, édifice roman du 12ème.
    Comme il n'y a pas d'albergue dans cette ville, je vais à l'Hostal Peamar que m'a indiqué
    le couple d'italiens que j'ai rencontré souvent au cours des étapes précédentes.

     

     


    Hébergement au centre ville : Hostal Peamar - 10 Plaza Arrabal
    Chambre correcte avec lavabo pour 15 euros la nuit.

    3 Coquilles

     

     


    Je me perpétuerais et toi, tel un goëland, tu me couperais de ton aile...
    Comme je t'appartiens !
    Tu as le sens des mouvements qui me grisent, et la diction d'un fanal.
    Mes flots se teintent.
    Tu renverses l'azur en moi. Tu jalonnes mon ventre, d'ifs tout allumés.
    C'est la fête. Je deviens poreuse.
    Tu m'échevelles. Je t'accompagne.
    Nous descendons au ralenti un escalier de pourpre, je me voile dans l'écume,
    le vent se lève, tu t'effaces devant les portes, où suis-je ?
    Mais tu ne réponds pas, tu m'inspires des flambeaux de passage,
    tu déplies soigneusement la volupté, tu détournes ma soif,
    tu me prolonges, tu me chrysalides et je suis de nouveau élue.
    Alors je danse, je danse, je danse ;
    comme une flamme debout sur la mer, les paupières fermées.
    Ta patience fait mon bonheur.
    Je suis nue, j'en ai conscience et je te remercie
    parce que la fin de la folie est imprévisible.
    Tu échafaudes des merveilles.
    Tu me crucifies à toi.
    Le plaisir est doucement douloureux.
    Je suis bien
    ................................................
    Laisse-moi te dire :
    J'ai besoin de me sentir voyagée comme une femme.
    Depuis des jours et des nuits, tu me révèles.
    Depuis des nuits et des jours, je me préparais à la noce parfaite.
    Je suis libre de ton corps.
    Je t'aime au fil de mes ongles, je te dessine.
    Le cœur te lave. Je t'endimanche.
    Je te filtre dans mes lèvres.
    Tu te ramasses entre mes membres.
    Je m'évase. Je te déchaîne.
    .....................................................


    Extrait de la pièce "Les Epiphanies" de Henri Pichette
    Créée le 3 décembre 1947 au Théâtre des Noctambules à Paris
    Avec entre autres Gérard Philipe et Maria Casarès




  • Conseils au bon voyageur

    Ville au bout de la route et route prolongeant la ville :
    ne choisis donc pas l'une ou l'autre, mais l'une et l'autre bien alternées.

    Montagne encerclant ton regard le rabat et le contient que la plaine ronde libère.
    Aime à sauter roches et marches ; mais caresse les dalles où le pied pose bien à plat.

    Repose-toi du son dans le silence, et, du silence, daigne revenir au son.
    Seul si tu peux, si tu sais être seul, déverse-toi parfois jusqu'à la foule.

    Garde bien d'élire un asile. Ne crois pas à la vertu d’une vertu durable :
    romps-la de quelque forte épice qui brûle et morde et donne un goût même à la fadeur.

    Ainsi, sans arrêt ni faux pas, sans licol et sans étable, sans mérites ni peines,
    tu parviendras, non point, ami, au marais des joies immortelles,
    mais aux remous pleins d'ivresses du grand fleuve Diversité.


    Stèles du bord du chemin  -  Victor Segalen


     

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