Dimanche 4 Mai  2008  -  Caceres > Embalse de Alcantara (34 km)



Il n'y a pas d'amour heureux

Rien n'est jamais acquis à l'homme ni sa force
Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix
Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce

         
 
Il n'y a pas d'amour heureux

Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes
Qu'on avait habillés pour un autre destin
A quoi peut leur servir de se lever matin
Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains
Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes

          
Il n'y a pas d'amour heureux

Mon bel amour mon cher amour ma déchirure
Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
Répétant après moi les mots que j'ai tressés
Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent

          
Il n'y a pas d'amour heureux

Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard
Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson
Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson
Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson
Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare

          
Il n'y a pas d'amour heureux

Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri
Et pas plus que de toi l'amour de la patrie
Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs

          Il n'y a pas d'amour heureux

          
Mais c'est notre amour à tous les deux

Louis Aragon  (La Diane Francaise, Seghers 1946)
 




Un matin paisible...



...au milieu des champs multicolores....



Autour de l'albergue



Au bord de l'embalse



                   

La nature est vraiment généreuse...


                   


                     
L'albergue (Extérieur et Intérieur)




 
Une soirée lumineuse...
 
 


Ayant quitté la Pension de Caceres à 6h, je longe la route jusqu'à Casar de Caceres  où je prends mon petit déjeuner.
Ensuite traversée d'une meseta assez sauvage avec troupeaux de vaches et de moutons. Les prés sont couverts
de marguerites. Il n'y a pas d'arbres, pas d'ombre, la chaleur est supportable.
Le décor de cette étape rappelle un peu l'Aubrac !
Je marche seul tout au long de ces 34 km dans la joie de l'Amour qui m'habite,
parfois en récitant des poèmes, parfois plongé dans de longues méditations...
Les derniers km se font le long de la nationale. On surplombe l'embalse (barrage) d'Alcantara. La vue est superbe !
J'arrive à l'Albergue Turistico del Alba-Plata à 14h.
Après un bon repos, je descends au bord du barrage qui apparaît comme un grand lac.
Le soir, j'achète à l'hospitalera des lasagnes surgelées que je mange avec un reste de chorizo et une bonne bière.
Il y a ce soir un magnifique coucher de soleil sur les eaux du barrage !

 



Hébergement à l'Albergue Turistico del Alba-Plata où il y a 26 lits répartis dans 5 chambres.
L'endroit est propre, agréable avec une belle vue sur le lac de barrage. On peut également
acheter sur place des produits pour le dîner  (Ex. Lasagnes surgelées...Vin ou bière...)

4 Coquilles

 



Dans le crépuscule fané
Où plusieurs amours se bousculent
Ton souvenir gît enchaîné
Loin de nos ombres qui reculent

Ô mains qu'enchaîne la mémoire
Et brûlantes comme un bûcher
Où le dernier des phénix noire
Perfection vient se jucher

La chaîne s'use maille à maille
Ton souvenir riant de nous
S'enfuir l'entends-tu qui nous raille
Et je retombe à tes genoux

Le soir tombe et dans le jardin
Elles racontent des histoires
À la nuit qui non sans dédain
Répand leurs chevelures noires

Petits enfants petits enfants
Vos ailes se sont envolées
Mais rose toi qui te défends
Perds tes odeurs inégalées

Car voici l'heure du larcin
De plumes de fleurs et de tresses
Cueillez le jet d'eau du bassin
Dont les roses sont les maîtresses

Ô ma jeunesse abandonnée
Comme une guirlande fanée
Voici que s'en vient la saison
Et des dédains et du soupçon

Le paysage est fait de toiles
Il coule un faux fleuve de sang
Et sous l'arbre fleuri d'étoiles
Un clown est l'unique passant
 
Un froid rayon poudroie et joue
Sur les décors et sur ta joue
Un coup de revolver un cri
Dans l'ombre un portrait a souri
 
La vitre du cadre est brisée
Un air qu'on ne peut définir
Hésite entre son et pensée
Entre avenir et souvenir

Ô ma jeunesse abandonnée
Comme une guirlande fanée
Voici que s'en vient la saison
Des regrets et de la raison


Vitam Impendere Amori  -  Guillaume Apollinaire
 







Tu es plus belle que le ciel et la mer

Quand tu aimes il faut partir
Quitte ta femme quitte ton enfant
Quitte ton ami quitte ton amie
Quitte ton amante quitte ton amant
Quand tu aimes il faut partir

Le monde est plein de nègres et de négresses
Des femmes des hommes des hommes des femmes
Regarde les beaux magasins
Ce fiacre cet homme cette femme ce fiacre
Et toutes les belles marchandises

II y a l'air il y a le vent
Les montagnes l'eau le ciel la terre
Les enfants les animaux
Les plantes et le charbon de terre

Apprends à vendre à acheter à revendre
Donne prends donne prends

Quand tu aimes il faut savoir
Chanter courir manger boire
Siffler
Et apprendre à travailler

Quand tu aimes il faut partir
Ne larmoie pas en souriant
Ne te niche pas entre deux seins
Respire marche pars va-t'en

Je prends mon bain et je regarde
Je vois la bouche que je connais
La main la jambe l'œil
Je prends mon bain et je regarde

Le monde entier est toujours là
La vie pleine de choses surprenantes
Je sors de la pharmacie
Je descends juste de la bascule
Je pèse mes 80 kilos
Je t'aime


"Feuilles de route"  -  Blaise Cendrars

 


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