Jeudi 1er Mai  2008  -  Mérida > Alcuescar (37,5 km)



Je te l'ai dit pour les nuages
Je te l'ai dit pour l'arbre de la mer
Pour chaque vague pour les oiseaux dans les feuilles
Pour les cailloux du bruit
Pour les mains familières
Pour l'oeil qui devient visage ou paysage
Et le sommeil lui rend le ciel de sa couleur
Pour toute la nuit bue
Pour la grille des routes
Pour la fenêtre ouverte pour un front découvert
Je te l'ai dit pour tes pensées pour tes paroles
Toute caresse toute confiance se survivent.

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Elle se penche sur moi
Le coeur ignorant
Pour voir si je l'aime
Elle a confiance elle oublie
Sous les nuages de ses paupières
Sa tête s'endort dans mes mains
Où sommes-nous
Ensemble  inséparables
Vivants vivants
Vivant vivante
Et ma tête roule en ses rêves.


"L'amour la Poésie"  -  Paul Eluard
 



Juste avant le lever du jour, à la sortie de Mérida, l'Acqueduc Los Milagros
qui acheminait vers la ville l'eau retenue dans le réservoir de Proserpina (Voir ci-dessous)

J'arrive au bord de ce réservoir au lever du soleil...Quel spectacle !... Quel émerveillement !...


"Soudain s'est grande ouverte ce matin la fenêtre de mon coeur; la fenêtre qui regarde vers ton coeur.

Je m'émerveillai de surprendre le nom par lequel tu me connais inscrit sur la feuille d'avril et ses fleurs, et j'attendis, silencieux..."


"...Le rideau fut soulevé, un instant, entre mes chants et les tiens. Je découvris que la lumière de ton matin était remplie de mes

propres chants, muets et non chantés encore ;  je songeai que je les apprendrais mieux à tes pieds -- et j'attendis, silencieux..."



"Lumière ! ma lumière ! lumière emplissant le monde, lumière baiser des yeux, douceur du coeur, lumière !

Ah ! la lumière danse au centre de ma vie ! Bien-aimé, mon amour retentit sous la frappe de la lumière. Les cieux s'ouvrent ;
le vent bondit ; un rire a parcouru la terre. Sur l'océan de la lumière, mon bien-aimé, le papillon ouvre son aile.
La crête des vagues
de lumière brille de lys et de jasmins...
Une jubilation s'étend de feuille en feuille, ô mon amour ! une aise sans mesure.
Le fleuve du ciel a noyé ses rives ;  tout le flot de joie est dehors."

 
"Sois prêt à t'élancer, mon cœur !  et laisse derrière toi ceux qui doivent s'attarder.
Car ton nom a été appelé dans le ciel du matin. N'attends personne !
Le bouton qui fleurit désire la nuit et la rosée, mais la fleur éclose crie vers la lumière qui délivre.
Brise tes entraves, ô mon coeur, élance-toi !"

"L'Offrande lyrique"  - Rabindranath Tagore


                   
               Un beau spécimen de cactus                                                             Un lapin au milieu de la route qui vient saluer le pèlerin !


Les cochons noirs se vautrent dans la boue...

 
En bordure du Chemin, ce beau champ de coquelicots...

                   
Entre Aljucén et Alcuéscar au milieu des prairies et des troupeaux

                   
Ce Chemin, c'est vraiment du bonheur, jour après jour...                                                     ici devant la Croix del Niño Muerto               

 
Ma vie à son aurore était pareille à la fleur -- la fleur épanouie qui laisse tomber un ou deux de ses pétales,
et ne sent point sa perte quand la brise du printemps vient quêter à sa porte.
Aujourd'hui que ma jeunesse est finie, ma vie est pareille au fruit qui n'a plus rien à épargner :
Elle attend, pour s'offrir toute entière, avec tout son fardeau de douceur.

                                                                                                                              
Rabindranath Tagore


Je quitte l'auberge pèlerins à 5h45. La sortie de Mérida est un peu difficile à cause de travaux
qui m'obligent à faire un détour de 2 km.
J'arrive au bord du réservoir de Proserpina juste au moment où le soleil se lève.
C'est un moment magique et je demeure de longues minutes à contempler ce merveilleux spectacle
(Voir photos ci-dessus).
Je fais une pause à Aljucén qui est la seule localité traversée au cours de cette étape.
Il y a une auberge pèlerins et un bar où je me désaltère et fais provision d'eau pour les km restant.
La suite du Chemin emprunte des pistes bordées de chênes-liège au milieu des cistes en fleur,
et tout autour s'étendent de vastes prairies couvertes de fleurs multicolores.
Il y a plusieurs portails et barrières canadiennes à passer qui servent à contenir le bétail dans leurs enclos.
Les paysages sont superbes !
Comme l'étape est longue, je fais 2 autres pauses pour reposer et rafraîchir les pieds.
Je fais les 3 derniers km le long d'une petite route, je commence un peu à sentir la fatigue
au niveau des genoux et je suis content d'arriver à La Casa de la Misericordia où je suis bien accueilli.
Je prends un bon temps de repos avant de retrouver une vingtaine de pèlerins
pour le dîner que nous prenons ensemble dans le réfectoire.

 

 


Hébergement au couvent Los Esclavos de Maria y de los Pobres.
Le dîner est servi par la communauté.
Chaque pèlerin fait un don pour le dîner, la nuit et le petit déjeuner.

Cette congrégation a pour mission de recueillir des pauvres, des handicapés,
ceux que la vie a laissé sur le bord du Chemin dans la cadre de ce qu'on appelle
une "Casa de la Misericordia"

3 Coquilles

 


Mon Amour pour avoir figuré mes désirs
Mis tes lèvres au ciel de tes mots comme un astre
Tes baisers dans la nuit vivante
Et le sillage de tes bras autour de moi
Comme une flamme en signe de conquête
Mes rêves sont au monde
Clairs et perpétuels.
Et quand tu n'es pas là
Je rêve que je dors je rêve que je rêve


++++++++++++++++++

 Amoureuse au secret derrière ton sourire
Toute nue les mots d’amour
Découvrent tes seins et ton cou
Et tes paupières
Découvrent toutes les caresses
Pour que les baisers dans tes yeux
Ne montrent que toi toute entière.


"L'amour la Poésie"  -  Paul Eluard
 




Le dîner dans le réfectoire du Couvent "Los Esclavos de Maria et de los Pobres" offert par la communauté de la Casa de la Misericordia
 

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