Mardi 11 Septembre 2012 :  Orthez > Sauveterre-de-Béarn  -  24 km

 


    Le Pèlerinage est une Marche vers un Lieu Sacré


    Le pélerinage est une marche vers un lieu sacré.
    Le pèlerin ne va pas au hasard, il marche vers ce qui fait sens à ses yeux, vers une promesse.
    Celui qui entreprend un pèlerinage attend ou espère que son parcours qui recouvre un sens singulier
    -il est un acte de foi- lui ouvre les yeux sur un sens supérieur au contact de ce lieu sacré,
    et dévoile une réalité transcendante.

    Le pèlerin cherche du sens sous ses pas.

    Mais le paradoxe est que cette démarche fait fond sur le non-sens du monde
    tel qu'il va dans sa réalité profane.
    Le pèlerin part parce que, dans sa vie ordinaire, il n'a ni le temps ni la possibilité
    de faire l'expérience de cette transcendance,
    ou plutôt parce que cette expérience prend place dans un cadre inadéquat.
    La mise à distance du monde profane, des soucis qui le régissent, des exigences qui le régulent,
    s'opère par la marche qui éloigne d'un lieu physique pour conduire
    vers un lieu métaphysique, en contact avec la transcendance.

    Le temps de la marche qui mène jusqu'au lieu sacré n'est donc pas accessoire, il est indispensable.
    Il s'agit de ressentir dans sa chair et de vivre dans la durée cette préparation à la rencontre du mystère. L'ouverture de son coeur et de son esprit passe par un travail sur le corps qui s'accomplit,
    pas après pas, sur le chemin qui mène au lieu sacré.
    La marche défait les noeuds qui nous tiennent à ce monde matériel et intéressé,
    elle spiritualise le corps, c'est-à-dire permet à l'esprit de l'habiter à nouveau.

    Le pèlerinage est, par conséquent, ouverture au sacré, mais aussi, et peut-être,
    d'abord, ouverture à une dimension de soi, par ailleurs négligée.

    Christophe Lamoure, Petite philosophie du marcheur, Edition Milan,

 




Une belle œuvre d'art...


Eglise de Lanneplaà entourée de son cimetière

      
Statue de Saint-Jacques à l'Hôpital d'Orion


Eglise de l'Hôpital d'Orion


Je me régale des mûres qui bordent les chemins


Les reliefs sont maintenant  plus vallonnés et offrent de beaux paysages...





Pont de Hourcabié construit par les Amis de Saint-Jacques des Pyrénées-Atlantiques


Quelques beaux passages en forêt


Un beau couple (de race comtoise ?)


C'est une étape qui ravit le pèlerin avec une suite de beaux itinéraires








Église fortifiée de Andrein 


Chapelle romane de Sunarthe


Elle fait le guet...


Un chêne centenaire...


L'arrivée au pied de Sauveterre-de-Béarn


Église Saint-André de Sauveterre-de-Béarn


La Tour Monréal



 
Façade de l'église


Le Tympan  (Le Christ y est représenté entouré des quatre évangélistes)


Le clocher


Belle vue sur le Gave d'Oloron


Cette étape nous conduit du
Gave de Pau au Gave d'Oloron en passant par quelques

beaux villages dans un environnement au relief plus accentué avec une succession
de petites dénivelées qui se sent dans les jambes...
On traverse
Sainte-Suzanne, Lanneplaà, l'Hôpital d'Orion et Andrein.
Les Pyrénées ne sont pas loin et
Sauveterre-de-Béarn est une superbe cité de caractère.
 



    Je quitte le refuge à 6h45 et sors de la ville en traversant le Pont-Vieux sur le Gave de Pau.
    Il a fait un bon orage pendant la nuit et les chemins sont trempés. Il y a de la brume qui ensevelit
    les paysages et il faudra attendre 11h pour que le soleil réapparaisse. Il y a aujourd'hui plus
    de passage en chemins que sur le goudron et je ne m'en plaindrais pas ! Les reliefs s'accentuent et
    bien qu'on ne soit pas en altitude, les montées et les descentes s'enchaînent et pèsent dans les jambes.
    Je traverse les villages où les églises comme toujours sont les seuls édifices qui retiennent l'attention.

    Il y a peu d'endroits agréables pour s'arrêter et je dois attendre d'arriver à Andrein à 4 kilomètres
    de Sauveterre pour faire une pause. Il y a là près de la Mairie une table avec des bancs ce qui est
    tout à fait approprié pour pique-niquer. La fin du parcours est agréable le long du Gave d'Oloron
    avec une vue superbe sur la cité de Sauveterre-de-Béarn où j'arrive après une montée raide
    par une rampe d'escalier qui passe au pied de la Tour Monréal. Je vais directement au refuge privé
    où je suis bien accueilli par Yves dans une ambiance "post-hippies". Il y a une grande chambre où je
    suis rejoint un peu plus tard par une pèlerine cycliste allemande. Plus tard je vais visiter l'église
    Saint-André, édifiée entre la fin du 12ème et le début du 13ème siècle.
    Son architecture entre roman et gothique et son clocher imposant en font une église unique en Béarn.

    Le soir, je dîne avec Yves mon hôte et la pèlerine allemande dans le jardin du refuge,
    dans une ambiance très sympathique. (Bon dîner et bon vin !)
     


Refuge Privé
"Le Gîte de Sauveterre-de-Béarn"
 15 Rue Léon Bérard
Ambiance spéciale - "Post-Hippies"
Dîner dans le jardin et petit-déjeuner copieux à l'heure souhaitée
3 coquilles

 


    Partir est avant tout sortir de soi, briser la croûte d’égoïsme
    qui essaye de nous emprisonner dans notre propre « moi ».


    Partir, c’est cesser de tourner autour de soi même,
    comme si on était le centre du monde et de la vie.

    Partir, ce n’est pas se laisser enfermer dans le cercle des problèmes
    du petit monde auquel nous appartenons : quelle que soit son importance,
    l’humanité est plus grande, et c’est elle que nous devons servir.

    Partir, ce n’est pas dévorer les kilomètres, traverser les mers,
    ou atteindre les vitesses supersoniques.

    C’est avant tout s’ouvrir aux autres, aller à leur rencontre.

    S’ouvrir aux idées, y compris celles qui sont contraires aux nôtres,
    c’est avoir le souffle d’un bon marcheur.

    Heureux qui comprend et vit cette pensée : 
    " Si tu n’es pas d’accord avec moi, tu m’enrichis ".
    Avoir à côté de soi quelqu’un qui ne sait dire qu’ "Amen",
    qui est toujours d’accord d’avance et inconditionnellement,
    ce n’est pas avoir un compagnon, mais plutôt une ombre.
    Quand le désaccord n’est pas systématique et tendancieux,
    quand il vient d’une vision différente, il ne peut qu’enrichir.

    Il est possible de cheminer seul.
    Mais le bon voyageur sait que le grand voyage est celui de la vie,
    et qu’il suppose des compagnons.
    Compagnon : Etymologiquement, c’est celui qui mange le même pain.

    Heureux qui se sent éternellement en voyage
    et qui voit  dans tout prochain un compagnon désiré.


    Texte extrait de « Le désert est fertile »
    Dom Helder Camara
     

 

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