Vendredi 31 Août 2012 :  Saint-Astier  > Mussidan - 25 km

 


    Le poète s'en va dans les champs ; il admire,
    Il adore ; il écoute en lui-même une lyre ;
    Et le voyant venir, les fleurs, toutes les fleurs,
    Celles qui des rubis font pâlir les couleurs,
    Celles qui des paons même éclipseraient les queues,
    Les petites fleurs d'or, les petites fleurs bleues,
    Prennent, pour l'accueillir agitant leurs bouquets,
    De petits airs penchés ou de grands airs coquets,
    Et, familièrement, car cela sied aux belles :
    - Tiens ! c'est notre amoureux qui passe ! disent-elles.
    Et, pleins de jour et d'ombre et de confuses voix,
    Les grands arbres profonds qui vivent dans les bois,
    Tous ces vieillards, les ifs, les tilleuls, les érables,
    Les saules tout ridés, les chênes vénérables,
    L'orme au branchage noir, de mousse appesanti,
    Comme les ulémas quand paraît le muphti,
    Lui font de grands saluts et courbent jusqu'à terre
    Leurs têtes de feuillée et leurs barbes de lierre,
    Contemplent de son front la sereine lueur,
    Et murmurent tout bas : C'est lui ! c'est le rêveur !


    Extrait des "Contemplations" - Livre I Aurore
    Victor Hugo





Lentement, le soleil s’éveille et s’étire dans le ciel,
Il répand ses écailles d’or qui se mèlent à la brume.
L’ ombre se dissout de plus en plus floue
Pour fuir cet assaut de filaments de lumière de l’astre solaire.
Les reflets des rayons fusent enflammant tout l’horizon
Sublimant le miroir des cieux.
Tapissant une fresque colorée de rose, de violet surnaturels
Telle une peinture enchantée de la vie qui nait, bien réelle.



Salut mon beau cheval et merci pour ce beau regard...


La belle campagne de cette
Vallée de l'Isle


Cette scène vue de nombreuses fois est toujours attendrissante

      
L'église Saint-Vincent de Douzillac


L'église Saint-Louis à Saint-Louis en l'Isle


Traversée de
l'Isle à Saint-Louis-en-l'Isle




      
L'environnement des tournesols en fleurs nous enivre de beauté....




     
Et voilà le terme de l'étape :
Mussidan


Encore une étape avec un balisage différent de celui du Guide
de Monique Chassain. C'est un beau parcours avec une suite de
petits dénivelés dans une campagne vallonnée où se succèdent
bois et prairies. Parfois on ne sait plus trop quel itinéraire on suit,
l'ancien ou le nouveau. on suit simplement les balises jaunes et
bleues qu'il ne faut pas manquer, car elles sont peu nombreuses !
On arrive à Mussidan par la C201 "La Route Royale".
 



On quitte le Château à 6h30. Il fait à peine jour. Le temps est beau avec un peu de fraîcheur.
La lune est pleine et commence à disparaître derrière un petit nuage au dessus des collines.
C'est un parcours de montagnes russes, beaucoup de petits dénivelés qui se suivent.
L'itinéraire nous fait passer à travers des petites forêts et traverser plusieurs hameaux
dont les noms même nous sont inconnus. Il y a aujourd'hui peu de routes goudronnées
sauf dans les derniers kilomètres. Denis est parti devant et quand j'arrive à Douzillac
où l'on peut admirer une belle église romane, je m'attends à le retrouver devant
une pinte de bière au bar du village, mais non, cela m'étonne, et je continue en espérant
le retrouver bientôt. Quelques kilomètres plus loin, je l'aperçois, assis au pied d'un arbre.
Il est un peu démoralisé, car une entorse qu'il s'était faite deux semaines plus tôt
s'est réveillée et le fait souffrir rendant la marche difficile.
J'essaye comme je peux de lui remonter le moral et on repart ensemble.
On est alors un peu
avant Saint-Louis-en-l'Isle à 6 kilomètres du terme de cette étape.
Petit à petit, sa cheville va mieux et il retrouve un bon rythme jusqu'à Mussidan
où nous arrivons vers 15h30. Cette fois nous partageons la pinte de bière avant
d'aller au refuge municipal où nous sommes les deux seuls pèlerins comme d'habitude !
Le soir nous allons dans un bon restaurant pour un dîner gastronomique bien mérité !
Pendant la nuit, Denis réveillé me dit qu'il va rester une journée à Mussidan pour
se reposer
et essayer de guérir cette entorse qui est toujours latente...
 


Refuge pèlerin municipal
8 Place Vicror Hugo
2 coquilles

 


    Le firmament est plein de la vaste clarté ;
    Tout est joie, innocence, espoir, bonheur, bonté.
    Le beau lac brille au fond du vallon qui le mure ;
    Le champ sera fécond, la vigne sera mûre ;
    Tout regorge de sève et de vie et de bruit,
    De rameaux verts, d'azur frissonnant, d'eau qui luit,
    Et de petits oiseaux qui se cherchent querelle.
    Qu'a donc le papillon ? qu'a donc la sauterelle ?
    La sauterelle à l'herbe, et le papillon l'air;
    Et tous deux ont avril, qui rit dans le ciel clair.
    Un refrain joyeux sort de la nature entière;
    Chanson qui doucement monte et devient prière.
    Le poussin court, l'enfant joue et danse, l'agneau
    Saute, et, laissant tomber goutte à goutte son eau,
    Le vieux antre, attendri, pleure comme un visage ;
    Le vent lit à quelqu'un d'invisible un passage
    Du poëme inouï de la création ;
    L'oiseau parle au parfum; la fleur parle au rayon ;
    Les pins sur les étangs dressent leur verte ombelle ;
    Les nids ont chaud ; l'azur trouve la terre belle,
    Onde et sphère, à la fois tous les climats flottants ;
    Ici l'automne, ici l'été ; là le printemps.
    O coteaux ! ô sillons ! souffles, soupirs, haleines !
    L'hosanna des forêts, des fleuves et des plaines,
    S'élève gravement vers Dieu, père du jour;
    Et toutes les blancheurs sont des strophes d'amour ;
    Le cygne dit: Lumière! et le lys dit: Clémence
    Le ciel s'ouvre à ce chant comme une oreille immense.
    Le soir vient ; et le globe à son tour s'éblouit,
    Devient un oeil énorme et regarde la nuit ;
    Il savoure, éperdu, l'immensité sacrée,
    La contemplation du splendide empyrée,
    Les nuages de crêpe et d'argent, le zénith,
    Qui, formidable, brille et flamboie et bénit,
    Les constellations, ces hydres étoilées,
    Les effluves du sombre et du profond, mêlées
    A vos effusions, astres de diamant,
    Et toute l'ombre avec tout le rayonnement !
    L'infini tout entier d'extase se soulève.
    Et, pendant ce temps-là, Satan, l'envieux, rêve.


    Extrait des "Contemplations" - Livre I Aurore
    Victor Hugo

     

 

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