Lundi 13 Août 2012 : Baugy > Bourges - 29 km

 

   Dernière page avec des poèmes de Rimbaud appris sur le Chemin...

 


    Le Coeur Volé

    Mon triste coeur bave à la poupe,
    Mon coeur couvert de caporal :
    Ils y lancent des jets de soupe
    Mon triste coeur bave à la poupe :
    Sous les quolibets de la troupe
    Qui pousse un rire général,
    Mon triste coeur bave à la poupe,
    Mon coeur couvert de caporal.


    Ithyphalliques et pioupiesques
    Leurs quolibets l'ont dépravé.
    Au gouvernail, on voit des fresques
    Ithyphalliques et pioupiesques.
    O flots abracadabrantesques
    Prenez mon coeur, qu'il soit lavé.
    Ithyphalliques et pioupiesques
     
    Leurs quolibets l'ont dépravé !

    Quand ils auront tari leurs chiques
    Comment agir, ô coeur volé ?
    Ce seront des hoquets bachiques
    Quand ils auront tari leurs chiques
     
    J'aurai des sursauts stomachiques
    Moi, si mon coeur est ravalé:
    Quand ils auront tari leurs chiques,
    Comment agir, ô coeur volé ?


    Arthur Rimbaud   -   Mai 1871

    (Il existe 3 versions de ce poème)
    (Cliquer ici pour voir une autre version
    ainsi que des commentaires)
     
     



Ce lever de soleil est tout simplement magique

    
                                                                                                
Eglise Saint-Germain à Brécy

    
Eglise romane du 12ème siècle (très remaniée) à Sainte-Solange






Les grandes étendues cultivées du Berry


  On aperçoit au loin la Cathédrale de Bourges





   

On y est presque...!


Les rues moyen-âgeuses de Bourges


La Cathédrale Saint-Etienne de Bourges


La façade occidentale avec ses cinq portails


La Nef centrale de la Cathédrale


Détails du portail central (Le Jugement dernier)

       


    



Le Cloître

           

Statue et Palais de Jacques Cœur



    Cette étape nous conduit au cœur de la capitale du Berry : Bourges.
    C'est une succession de départementales qui nous font traverser
    quelques beaux villages : Villabon, Brécy, et Ste Solange.
    A onze kilomètres de l'arrivée, les tours de la Cathédrale Saint-Etienne
    de Bourges dominent l'horizon qui s'étend vers l'ouest...
    On marche alors sur une ancienne voie romaine.
     

 


    Au cœur du Berry

    Lever très matinal. Je suis sur le Chemin un peu avant 6 h. Il fait encore nuit, les premiers kilomètres
    se font le long de la D12 et je marche avec une petite torche. Bientôt le ciel s'éclaire et se pare de
    belles couleurs qui annoncent sans doute une belle journée. Traversée de villages berrichons :
    Villabon et Brécy après quelques kilomètres en bordure de route. Pour rejoindre Ste Solange,
    l'itinéraire suit encore une départementale (D52). C'est une journée goudron et les pieds souffrent...
    Heureusement les dix derniers kilomètres se font en empruntant des chemins et une ancienne
    Voie Romaine, avec à l'horizon comme un vaisseau émergeant des frondaisons, la Cathédrale de Bourges.
    L'entrée dans la ville est assez longue et arrivé au pied de cette majestueuse Cathédrale,
    je ressens très fort tout le bonheur d'être pèlerin. Je fais tamponner ma crédenciale et me dirige
    vers l'hébergement qui est aujourd'hui un accueil pèlerin à domicile.
    Après la rencontre avec mon hôtesse et un petit temps de repos, je retourne à la Cathédrale pour prendre
    le temps de l'admirer et d'en détailler toutes les richesses. Je visite également l'Eglise basse et la Crypte.
    Ensuite je flâne un moment dans le vieux quartier et je finis ma visite par le Palais Jacques Coeur.
    Je passe la soirée avec mes hôtes en partageant leur dîner dans une ambiance chaleureuse.

     

 

Accueil Pèlerin à Domicile
Mme Melin - 17 Rue Fernault
Accueil chaleureux avec dîner et petit-déjeuner
4 Coquilles

 


    Les Soeurs de Charité

    Le jeune homme dont l'oeil est brillant, la peau brune,
    Le beau corps de vingt ans qui devrait aller nu,
    Et qu'eût, le front cerclé de cuivre, sous la lune
    Adoré, dans la Perse, un Génie inconnu,

    Impétueux avec des douceurs virginales
    Et noires, fier de ses premiers entêtements,
    Pareil aux jeunes mers, pleurs de nuits estivales,
    Qui se retournent sur des lits de diamants ;

    Le jeune homme, devant les laideurs de ce monde,
    Tressaille dans son coeur largement irrité,
    Et plein de la blessure éternelle et profonde,
    Se prend à désirer sa soeur de charité.

    Mais, ô Femme, monceau d'entrailles, pitié douce,
    Tu n'es jamais la Soeur de charité, jamais,
    Ni regard noir, ni ventre où dort une ombre rousse,
    Ni doigts légers, ni seins splendidement formés.

    Aveugle irréveillée aux immenses prunelles,
    Tout notre embrassement n'est qu'une question :
    C'est toi qui pends à nous, porteuse de mamelles,
    Nous te berçons, charmante et grave Passion.

    Tes haines, tes torpeurs fixes, tes défaillances,
    Et les brutalités souffertes autrefois,
    Tu nous rends tout, ô Nuit pourtant sans malveillances,
    Comme un excès de sang épanché tous les mois.

    - Quand la femme, portée un instant, l'épouvante,
    Amour, appel de vie et chanson d'action,
    Viennent la Muse verte et la Justice ardente
    Le déchirer de leur auguste obsession.

    Ah ! sans cesse altéré des splendeurs et des calmes,
    Délaissé des deux Soeurs implacables, geignant
    Avec tendresse après la science aux bras almes,
    Il porte à la nature en fleur son front saignant.

    Mais la noire alchimie et les saintes études
    Répugnent au blessé, sombre savant d'orgueil ;
    Il sent marcher sur lui d'atroces solitudes.
    Alors, et toujours beau, sans dégoût du cercueil,

    Qu'il croie aux vastes fins, Rêves ou Promenades
    Immenses, à travers les nuits de Vérité,
    Et t'appelle en son âme et ses membres malades,
    Ô Mort mystérieuse, ô soeur de charité.

    Arthur Rimbau
    d  -  Juin 1871
     

 

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