Jeudi 5 Septembre : Bordeaux - (Fin du chemin)

 

    Extrait du Guide des Editions Lepère
    "Sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle,
    la Via Turonensis, le chemin vers l'Atlantique"


    Bordeaux : Bordeaux, par où transitaient voyageurs et pèlerins, possédait des établissements
    hospitaliers qui pouvaient les accueillir dès leur débarquement (Hôpital Saint-Jean disparu en 1860),
    ou plus loin à l'intérieur de la ville (Hôpital Saint-James). Fondé en 1119, cet hôpital qui
    disposait
    d'un cimetière, prospéra jusqu'à la fin du XIVe siècle, période à laquelle il déclina,
    faute de dons.
    En 1574, délabré, l'établissement n'assurait plus l'hospitalité. Toutefois, au XVIIe
    siècle, il retrouva
    temporairement son lustre sous l'impulsion des Jésuites. En 1569, la signature
    du traité des Pyrénées,
    qui mettait fin aux hostilités franco-espagnoles, rendit sa vitalité au
    pèlerinage de Galice, provoquant
    un nouvel afflux de pèlerins. Mais au XVIIIe siècle, le pèlerinage tarit peu à peu en raison des édits

    royaux visant à combattre le vagabondage et les risques d'épidémie, et vers 1760, l'hôpital n'était
    presque plus fréquenté. Il fut ensuite abandonné puis détruit. Il n'en subsiste aujourd'hui que la
    chapelle. A Bordeaux trois édifices sont inscrits sur la Liste du Patrimoine Mondial au titre du Bien
    "Les Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France" : La basilique Saint-Michel, la basilique
    Saint-Seurin et la cathédrale Saint-André...


          
Basilique Saint-Michel : La Tour - Statue de Saint-Jacques - La Nef


Le Pont de Pierre ou Pont Napoléon

     
La Porte Cailhau                                                    La Fontaine des trois Grâces




    
Place des Quinconces : Colonne du monument aux Girondins de 43 m de hauteur...


...avec à sa base un large socle encadré de deux bassins ornés de chevaux et de groupes en bronze


En bas du Cours de l'Intendance...


Le Grand Théâtre de Bordeaux

   
La ville est animée et réserve plein de surprises...





Au coucher de soleil, une belle vue sur le coeur de la ville depuis le Pont de Pierre
 


      Je prends un Bus qui me conduit au centre de Bordeaux près du Jardin Public
      et là je prends le tramway en direction de la gare SNCF où je prends mon billet pour
      Toulon.
      Je vais à l'hôtel "L'Espérance" situé tout près, où j'ai réservé une chambre.
      L'après-midi  je flâne un peu sur les quais au bord de la Garonne. Je visite la basilique
      Saint-Michel puis je vais retrouver des lieux dans lesquels j'ai vécu d'autres aventures !

      C'était en 1961, j'étais militaire engagé dans l'Armée de l'Air et je suivais une formation
      d'infirmier. J'ai rencontré là mon premier Amour ! Qu'est-elle devenue ???
      Souvenirs...Souvenirs...
      Je vais sur la place des Quinconces, puis sous les colonnades du Grand Théâtre où je me
      souviens d'avoir passé des heures à déambuler en apprenant des poèmes de Jean Cocteau !
      je vais ensuite boire une bière sur le Cours de l'Intendance. Je finis la soirée sur la Place
      du Parlement dans un  restaurant sympa et animé. Il fait chaud, il y a beaucoup de monde
      sur les terrasses et sur les quais au bord de la Garonne. Au coucher de soleil la ville
      s'embrase dans des couleurs de feu et je fais un grand écart entre mon vécu antérieur et
      ce moment présent où je me trouve dépossédé de ma condition de pèlerin, en route
      vers je ne sais quel futur !...




L'Hymne à la Beauté


Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l'abîme,
Ô Beauté ? ton regard, infernal et divin,
Verse confusément le bienfait et le crime,
Et l'on peut pour cela te comparer au vin.

Tu contiens dans ton oeil le couchant et l'aurore;
Tu répands des parfums comme un soir orageux;
Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore
Qui font le héros lâche et l'enfant courageux.

Sors-tu du gouffre noir ou descends-tu des astres ?
Le Destin charmé suit tes jupons comme un chien;
Tu sèmes au hasard la joie et les désastres,
Et tu gouvernes tout et ne réponds de rien.

Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques;
De tes bijoux l'Horreur n'est pas le moins charmant,
Et le Meurtre, parmi tes plus chères breloques,
Sur ton ventre orgueilleux danse amoureusement.

L'éphémère ébloui vole vers toi, chandelle,
Crépite, flambe et dit : Bénissons ce flambeau !
L'amoureux pantelant incliné sur sa belle
A l'air d'un moribond caressant son tombeau.

Que tu viennes du ciel ou de l'enfer, qu'importe,
Ô Beauté, monstre énorme, effrayant, ingénu!
Si ton oeil, ton souris, ton pied, m'ouvrent la porte
D'un Infini que j'aime et n'ai jamais connu ?

De Satan ou de Dieu, qu'importe ? Ange ou Sirène,
Qu'importe, si tu rends, - fée aux yeux de velours,
Rythme, parfum, lueur, ô mon unique reine ! -
L'univers moins hideux et les instants moins lourds
.


"Les fleurs du mal"  -  Charles Baudelaire

     


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