Lundi 2 Septembre :  St Dizant-du-Bois > Saint-Aubin-de-Blaye - 19 km


    Extrait du Guide des Editions Lepère
    "Sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle,
    la Via Turonensis, le chemin vers l'Atlantique"


    ...Il est bien dommage que le département de la Gironde n'ait pas poursuivi l'idée de
    prolonger le balisage bien utile aux pèlerins...Mais c'est surtout l'omniprésence de la vigne

    qui nous donne cette impression de nouveaux paysages, hier du raisin pour les vins blancs,
    aujourd'hui pour les vins rouges. Durant les trois étapes précédentes, la vigne qui nous
    entourait était destinée au Pineau; elle est maintenant transformée en premières Côtes de
    Blaye. Il est même possible de trouver des chambres d'hôtes au château Grand-Moulin.

    Le pèlerin réservera ces grands vins de préférence (quoique !) pour la table du retour !
    Le seul regret que l'on peut exprimer aujourd'hui dans ce parcours, c'est que vous ne
    marcherez pratiquement jamais sur des chemins, l'étape empruntant en quasi-totalité
    de la petite route de campagne.
    Saint-Aubin-de-Blaye, irrguée par la Liverne et le canal des Moulins, possèderait aussi le
    plus vieux chêne de Gironde que l'on date d'environ 600 ans, et qui a sans doute vu passer
    quelques milliers de pèlerins avant vous !
     



Le village de
St-Dizant-du-Bois au lever du jour





La halte jacquaire chez Mr et Mme Tardy


Façade de l'église Saint-Martin à Mirambeau, caractéristique du premier art roman saintongeais

  
Beau spécimen de taureau !

         


 

J'ai rencontré un homme qui gardait ces 2 chèvres pour leur éviter d'aller à l'abattoir !
Quant aux oies, je crois quelles ne verront pas la fin de l'année !





Nouveau balisage en Gironde

   
                 
 Eglise de Saint-Palais                                                  Les vignes à perte de vue sur les côteaux de Blaye

    






    L'itinéraire pour rejoindre Mirambeau oblige à marcher le long d'une route assez circulante.
    Heureusement il n'y a que 2 petits kilomètres. Je traverse Mirambeau et après une heure de
    marche, en suivant une route campagnarde j'arrive à un pont sur la rivière "La Guirande"
    qui marque la limite des 2 départements : je quitte le 
    département de Charente-Maritime pour
    entrer dans le
    département de la Gironde. Il y a un nouveau balisage, des piquets en bois avec
    le sigle de Compostelle et et une flèche jaune sur fond bleu. Je traverse St Palais avec quelque
    hésitation sur la direction à prendre, mais à la sortie je tombe sur une de ces nouvelles balises
    et me voilà maintenant au milieu des vignobles qui s'étendent à perte de vue...
    A quatre kilomètres de Saint-Aubin-de-Blaye, je fais quelques détours qui rallongent l'étape,
    à cause
    d'un balisage peu visible ou simplement de mon manque d'attention !
    Enfin, un peu avant Saint-Aubin, je m'arrête à une aire de camping-cars où il y a quelques
    boutiques,
    dont un café, mais il est 13h et c'est fermé pour cause de pause dejeuner !!!
    Je rentre dans le village en suivant sur 2 km la D137. Je vais directement à la chambre d'hôtes

    au n° 9 des "Voinauds", petit quartier au centre-ville. Mme Lucas m'accueille et me montre les
    lieux. Le restaurant du village est fermé (Jour de congé). J'irai à la boulangerie acheter 2 quiches
    et chez un producteur local, j'achète une bouteille de "Blaye-Côtes-de-Bordeaux" ce qui me permettra de passer une soirée solitaire égayée par ce bon vin...
     


Sans vin
Dans la vie
Rien ne vit
On survit
On peut
Bien sûr
En boire
Un peu
Mais croire
Que le vrai bonheur
Est de ne jamais en boire
C’est comme croire que la douleur
Peut s’enfermer dans une bouteille
Ou qu’en ne tombant jamais amoureux
On se préservera toujours du malheur
Pour que l’existence nous émerveille
Il faut remplir nos verres et nos cœurs
Avec ce breuvage sauvage qui réveille
Trinquons mes frères avec l’âme sœur
Que coule ce philtre parfumé et doux
Quand je le bois , pareil aux Dieux ,
Éternellement divin, jamais odieux
Je suis le roi et le clochard radieux
Aimant et buvant quand je veux
On ne vivra peut-être pas vieux
Mais on aura fait de son mieux
Sans bon vin sans son ivresse
Tout n’est que souvenir pieux
Le chagrin devient tendresse
Santé fraternité et adieu
Faute de Dieu
Fait de ton mieux
Vin, rend-nous heureux

 

Hébergement en chambre d'hôtes "Les Voinauds"
chez Mme Dominique Lucas

Chambre avec draps et grande cuisine à disposition
3 coquilles



    ...Il faut pourtant un peu affadir les images, relativiser les légendes. On a facilement comme
    représentation du pèlerin celle d'un marcheur solitaire, bâton à la main, vêtu d'une simple
    robe de bure. L'orage gronde, la pluie étend ses grands rideaux épais. Il frappe, la nuit tombée,
    à la porte des monastères, portail immense illuminé par l'éclat brusque des éclairs,  pierres
    monumentales. En fait, les pèlerinages s'accomplissaient, pour des raisons de sécurité, en
    petits groupes, et souvent de surcroît à cheval, surtout quand les distances étaient énormes.
    Mais cela n'empêchait pas l'obligation de mettre pied à terre dès que le terme devenait visible,
    que se devinait la pointe effilée de l'Eglise ou la silhouette d'une tour de Cathédrale.
    Il fallait finir en marchant. La nécessité de terminer sur ses jambes comprend plusieurs leçons.
    C'est d'abord le rappel de la pauvreté christique. Humilité : celui qui marche est pauvre d'entre
    les pauvres. Le pauvre, pour toute richesse, a son seul corps. Le marcheur est fils de la terre.

    Chaque pas est un aveu de gravité, chaque pas témoigne de l'attachement et martèle la terre
    comme un tombeau définitif, promis. Mais c'est aussi que la marche est pénible, elle exige un
    effort répété. On n'approche bien un lieu sacré qu'en ayant été purifié par la souffrance et

    marcher exige un effort indéfiniment réitéré...

    Extrait de "Marcher, une philosophie" de Frédéric Gros
     


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