Jeudi 29 Août : Saint-Jean d'Angély > Saintes


      Extrait du Guide des Editions Lepère
      "Sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle,
      la Via Turonensis, le chemin vers l'Atlantique"


      Saint-Eutrope : Selon la tradition, qui souvent diffère d'après les sources, Eutrope était
      issu d'une noble famille perse, fils d'un chef de Babylone. Contemporain de Jésus, il est
      attiré par ses miracles et le suit. Il assiste alors à la multplication des pains et à l'entrée de
      Jésus à Jérusalem lors de la fête des Rameaux. Converti en secret à la nouvelle croyance,
      il aide, après la Crucifixion et la Pentecôte, Simon et Thadée à fonder une église à Babylone,
      puis se rend auprès de l'apôtre Pierre qui l'envoie en mission. Arrivé à Saintes, la ville lui
      plaît tant qu'il décide d'y prêcher la bonne parole. Il finit par faire de nombreux adeptes,
      dont Eustelle, la fille du prince du pays. Furieux, ce dernier fait périr Eutrope qui est enseveli
      par Eustelle et vénéré dès lors comme un saint martyr.
      Plusieurs édifices se succédèrent sur la tombe d'Eutrope jusqu'à la fin du XIe siècle, période
      à laquelle des moines clunisiens s'installèrent et érigèrent un monastère et une église .
      Au XVe siècle, Louis XI qui pensait devoir la guérison de son hydropisie à Saint-Eutrope,
      fit construire le clocher de l'église. Si cet édifice roman survécut à l'incendie allumé par les
      huguenots en 1568, puis aux troubles révolutionnaires, il fut malheureusement amputé de
      sa nef en 1803 par un préfet qui préféra la remplacer par l'actuelle place Saint-Eutrope
      plutôt que de la faire restaurer.
      L'église Saint-Eutrope présente aujourd'hui encore son chevet roman et sa crypte,
      qui abrite
      le sarcophage du IVe siècle attribué au saint.
       



L'arrivée à Saintes au bord de la
Charente avec en fond, le clocher de la Cathédrale Saint-Pierre


La Basilique Saint-Eutrope


Le Choeur de l'église haute


Eglise basse ou Crypte


Le cénotaphe de Saint-Eutrope

        
Derrière la basilique, l'entrée du Gîte Pèlerin




Le clocher de Saint-Eutrope au soleil couchant


      Je prends le train à 7h30 pour Saintes. Encore une journée où il m'est impossible d'envisager
      de marcher tout au long de cette étape ! Situation ô combien frustrante mais je n'ai pas d'autre
      choix et j'espère après une journée supplémentaire de repos à Saintes pouvoir reprendre la
      marche...Je traverse la ville pour rejoindre au plus tôt la basilique Saint-Eutrope où je prends
      le temps d'une visite approfondie aussi bien de la partie haute que de la crypte.
      Je téléphone à l'hospitalier de l'Association Saintaise qui a en charge l'accueil des pèlerins

      au Refuge afin d'avoir le code et ainsi de pouvoir m'installer...
      J'ai la visite d'une cousine qui habite Saintes et que j'avais joint par téléphone puis j'appelle
      mes enfants pour leur donner quelques nouvelles...
      Je soigne mon pied qui commence à cicatriser, je fais une grande lessive, je lis et me repose.
      Mes compagnons Jacques et Frédéric arrivent vers 14h30. L'hospitalière vient vers 16h pour
      tamponner nos crédentiales et nous attendons Dominique qui arrive bien fatiguée à 19h.
      (Etape de 35 km)

      Nous allons ensuite tous les quatre dans un bon restaurant pour fêter notre dernière
      soirée ensemble (Restaurant "L'Adresse" en face de la basilique). En effet demain je prévois
      de rester la journée à Saintes,
      et Dominique prend le train pour rentrer à Paris.
       

 

Hébergement au Gîte d'étape pèlerin Saint-Eutrope
(Derrière l'église Saint-Eutrope)
Gestion et accueil par les bénévoles de
l'Association Saintaise des Chemins de Saint-Jacques
Petit gîte, au calme, bien équipé avec un bon accueil
3 coquilles



    Vieillir


    Ma jeunesse est finie
    Ma jeunesse est partie
    Je reste sur le cul
    avec quarante ans d'âge
    J'ai pris le pucelage de la maturité

    Me voilà qui grisonne
    me voilà qui bedonne
    je tousse et je déconne
    déjà déjà déjà

    Ah quand j'étais jeune homme que j'étais heureux!
    comme un lézard au soleil
    regardant mes orteils brunir au bord de l'eau
    et mon abencérage dresser son chapiteau.

    Les années comptaient peu
    les jours étaient légers
    et toutes les nuits douces
    Le ciel était bien bleu
    les lunes étaient rondes
    la neige était bien tiède les blondes étaient blondes.

    J'avais une cravate en soi-e naturelle le mollet fort agreste
    le pied bon comme l'œil
    oui oui - mais maintenant c'est bien bien différent
    suis suis à bout de course
    je dévale la pente dies irae dies illa sic ibo ad astra

    Mais comme ce farceur tombant d'un ascenseur disait
    aux spectateurs des différents étages qui le regardaient choir
    « jusqu'à présent ma foi ça ne va pas trop mal j'espère fermement
    que ça continuera encore un peu comme ça »

    Ainsi malgré les ans la ride et l'urinal le bide et l'emphysème
    la toux et un moral tant soit peu nostalgique
    philosophiquement je vieillis
    essayant de jouïr de mon reste
    sans feu et sans charbon
    sans lard et sans lardons
    sans œufs sans cinéma
    sans ouisqui sans soda sans beurre sans taksi sans thé ni chocolat

    J'écris quelques poèmes qui valent je l'espère ceux que j'élaborais
    lorsque j'avais vingt ans !
     Je les signais d'ailleurs de la même façon
    q-u-e-n-e-a-u-r-a-i grec mond


    Raymond Queneau
     


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