Mercredi 31 Août 2011 : St Bertrand de Comminges > Lortet -  29 km


   Lien avec l'étape sur le site VPPYR



Élévation

Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les éthers,
Par delà les confins des sphères étoilées,

Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde,
Tu sillonnes gaiement l'immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté.

Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ;
Va te purifier dans l'air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.

Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse
S'élancer vers les champs lumineux et sereins ;

Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
- Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes !

Charles Baudelaire
 


  
 
A l'aube, c'est un moment de pur bonheur, un moment d'extase devant ce que la nature nous offre...


Une dernière contemplation de cet édifice majestueux : La Cathédrale de St Bertrand de Comminges

Le début de l'étape a été très agréable avec le lever de soleil qui éclairait  la cathédrale
et toute la campagne alentour de belles couleurs...
On quitte le département de Haute-Garonne pour entrer dans les Hautes-Pyrénées.
Après Tibiran--Jaunac, cela devient un peu galère. En effet le GR78 est dévié pour des raisons d'exploitation forestière.
Le balisage devient défectueux ou se confond avec celui du GR86.
Je tourne en rond dans une forêt  où j'ai l'impression de revenir sur mes pas...
Heureusement je tombe sur un paysan qui me donne les indications me permettant de rejoindre Lombrès
et ensuite Nestier où je pique-nique et repose un peu mes pieds !






L'église de Tibiran-Jaunac.

    



Certes on peut voyager seul, mais avec la certitude d'être sans cesse face à soi-même, dans le détail, nuit et jour,
les heures fastes et néfastes. Moments heureux ou moments tristes, secondes mélancoliques ou joyeuses,
désir d'isolement ou volonté de partager, dans tous les cas on doit se supporter, accepter sa propre compagnie.
Là n'est pas toujours la meilleure formule. Mais si la solitude contraint effectivement à la certitude de vivre

en permanence avec soi-même, le groupe, lui, empêche de ne jamais jouir de soi.
Face à face ou face aux autres, l'alternative ne paraît guère joyeuse.....
......En revanche, voyager à deux suppose l'élection. Rien de pire que le comparse obligé, le voisin débordant
qui s'autorise d'une destination commune pour s'imposer. Pauvre de nous quand le parasite venu de nulle part
profite de notre solitude, et surtout de la sienne, pour nous infliger sa conversation, sa présence, son bavardage...
......Voyager à deux permet de mettre à distance les indésirables écartés, tout autant que de choisir des individus
réellement élus. Deux dispense des aléas de l'un et des inconvénients de plus....


Michel ONFRAY  -  Théorie du voyage
 

 



L'église et la mairie de Nestier.

   
La pause-déjeuner                                                     Pierre jacquaire sur un angle de l'église.





Encore quelques beaux chemins en forêt, puis pour la fin d'étape, après Montserié,
je quitte le GR pour suivre des petites routes qui vont me mener à Gazave, Bazus-Neste et Lortet.



Un beau reproducteur !


Eglise de Bazus-Neste.


L'arrivée à
Lortet.


La Neste d'Aure.
 

Gîte "Plein Air Pyrénées" à 1km au-dessus de Lortet
( Mr et Mme Turner  - Tél. 05 62 98 14 76 )

Gîte confortable - Bon accueil - Bonne cuisine
Chambre individuelle - Dîner et petit déjeuner servis sur place
5 Coquilles

 


Pour que tu m'entendes
mes mots parfois s'amenuisent
comme la trace des mouettes sur la plage.

Collier, grelot ivre
pour le raisin de tes mains douces.

Mes mots je les regarde et je les vois lointains.
Ils sont à toi bien plus qu'à moi.
Sur ma vieille douleur ils grimpent comme un lierre.

Ils grimpent sur les murs humides.
Et de ce jeu sanglant tu es seule coupable.

Ils sont en train de fuir de mon repaire obscur.
Et toi tu emplis tout, par toi tout est empli.

Ce sont eux qui ont peuplé le vide où tu t'installes,
ma tristesse est à eux plus qu'à toi familière.

Ils diront donc ici ce que je veux te dire,
et entends-les comme je veux que tu m'entendes.

Habituel, un vent angoissé les traîne encore
et parfois l'ouragan des songes les renverse.

Tu entends d'autres voix dans ma voix de douleur.
Pleurs de lèvres anciennes, sang de vieilles suppliques.

Ma compagne, aime-moi. Demeure là. Suis-moi.
Ma compagne, suis-moi, sur la vague d'angoisse.

Pourtant mes mots prennent couleur de ton amour.
Et toi tu emplis tout, par toi tout est empli.

Je fais de tous ces mots un collier infini
pour ta main blanche et douce ainsi que les raisins

Extrait des "Vingt poèmes d'amour" - Pablo Neruda
 

    

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