Mardi 23 Août 2011 :  Mirepoix > Vals  - 19 km


   Lien avec l'étape sur le site VPPYR



Gaieté

Petit piqueton de Mareuil,
Plus clairet qu’un vin d’Argenteuil,
Que ta saveur est souveraine !
Les Romains ne t’ont pas compris
Lorsqu’habitant l’ancien Paris
Ils te préféraient le Surène.

Ta liqueur rose, ô joli vin !
Semble faite du sang divin
De quelque nymphe bocagère ;
Tu perles au bord désiré
D’un verre à côtes, coloré
Par les teintes de la fougère.

Tu me guéris pendant l’été
De la soif qu’un vin plus vanté
M’avait laissé depuis la veille ;
Ton goût suret, mais doux aussi,
Happant mon palais épaissi,
Me rafraîchit quand je m’éveille.

Eh quoi ! si gai dès le matin,
Je foule d’un pied incertain
Le sentier où verdit ton pampre !…
- Et je n’ai pas de Richelet
Pour finir ce docte couplet…
Et trouver une rime en ampre.

Gérard de Nerval




De Bastonis à Mirepoix, c'est une petite descente tranquille qui offre une belle vue sur la vallée
et sur cette  pittoresque bastide médiévale sise aux pieds des Pyrénées :
Mirepoix


Je fais une pause sur la grand place où l’on peut encore admirer les maisons à colombages sur galerie de bois.


Les Halles avec en fond, le clocher de la
Cathédrale Saint-Maurice de Mirepoix.


Les arrosages des champs de maïs tournent à plein régime...


 Les sentinelles immobiles des foins de l'été veillent sur le pèlerin solitaire...
Il y a une suite de chemins agréables qui mènent au Cap de l'Aigle (451 m),
puis descente sur Manses où je m'arrête à côté de l'église pour la pause-déjeuner.


L'église de Manses


Une rencontre agréable de ce promeneur avec sa fille que j'intrigue...


  


...Marcher pour vivre, c'est vivre lentement. C'est une vie à la mesure du corps de l'homme,
de son rythme respiratoire. Marcher pour vivre, c'est respirer moins vite, être plus contemplatif,
plus réceptif dans toutes nos activités. C'est retrouver la vie où l'homme a sa place,
cette vie "où la vie de chacun s'insérait dans son temps sans en rien perdre, alors que
la mécanique nous expulse du nôtre"...

Michel Jourdan  "Marcher, une philosophie du dehors"

"Celui qui va lentement arrivera rapidement" (Milarepa)




Ensuite le chemin remonte à travers bois jusqu'à Barthe de Mademe (436 m).
Il y a de vastes pâturages avec vaches et chevaux et au loin comme un appel
la chaîne des Pyrénées qui s'étend majestueuse et comme endormie dans la brume...



J'arrive en début d'après-midi à Teilhet où je peux admirer cette église fortifiée dédiée à
Saint-Jean l'Evangéliste
sur la façade de laquelle est scellé un cavalier de pierre.

"Le portail de Teilhet est un véritable bijou de décoration.
L'élément le plus curieux et le plus énigmatique étant un cavalier,
sur sa monture, vêtu d'une cotte de maille et protégé par un bouclier orné d'une croix.
Quelle que soit son identité, il représente la force protectrice...
"



Je sympathise avec ces 2 enfants et leur compagnon un petit chihuahua.


C'est bientôt la fin de l'étape et ces fleurs de tournesols m'enchantent...


J'arrive au "Château", mon hébergement de ce jour, surmonté par la curieuse église de Vals.


L'église rupestre de Vals
.
 

Hébergement au "Château" à Vals
(Chez Evangelina et Gilbert -  Tél. 05 61 68 65 39)

Accueil chaleureux - Logement en chambre individuelle
Le dîner et le petit-déjeuner sont servis sur place
5 Coquilles

 


Toute la nuit j'ai dormi avec toi
près de la mer, dans l'île.
Sauvage et douce tu étais entre le plaisir et le sommeil,
entre le feu et l'eau.

Très tard peut-être
nos sommeils se sont-ils unis
par le sommet ou par le fond,
là-haut comme des branches agitées par le même vent,
en bas comme rouges racines se touchant.

Peut-être ton sommeil
s'est il aussi dépris du mien
et sur la mer et sur sa nuit
m'a-t-il cherché
comme avant toi et moi,
quand tu n'existais pas encore,
quand sans t'apercevoir
je naviguais de ton côté
et que tes yeux cherchaient
ce qu'aujourd'hui
- pain, vin, amour, colère -
je t'offre à pleines mains
à toi, la coupe
qui attendait de recevoir les présents de ma vie.

J'ai dormi avec toi
toute la nuit alors
que la terre en sa nuit tournait
avec ses vivants et ses morts,
et lorsque je me réveillais
soudain, par l'ombre environné,
mon bras te prenait par la taille.
La nuit ni le sommeil
n'ont pu nous séparer.

J'ai dormi avec toi
et ta bouche, au réveil,
sortie de ton sommeil
m'a donné la saveur de terre,
d'algues, d'onde marine,
qui s'abrite au fond de ta vie.
Alors j'ai reçu ton baiser
que l'aurore mouillait
comme s'il m'arrivait
de cette mer qui nous entoure.

 
 Pablo Neruda
(
Les Vers du capitaine)
 

 

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