Samedi 20 Août 2011 :  Carcassonne > Montreal d'Aude - 18 km

 

   Lien avec l'étape sur le site VPPYR

 


La bouteille


Que mon
Flacon
Me semble bon.
Sans lui
L´ennui
Me suit,
Me suit ;
Je sens
Mes sens
Mourants,
Pesants.
Quand je le tiens
Dieu ! que je suis bien !
Que son aspect est agréable !
Que je fais cas de ses divins présents !
C´est de son sein fécond, c´est de ses heureux flancs
Que coule ce nectar si doux, si délectable,
Qui rend tous les esprits, tous les coeurs satisfaits.
Cher objet de mes voeux, tu fais toute ma gloire :
Tant que mon coeur vivra, de tes charmants bienfaits
Il saura conserver la fidèle mémoire.
Ma muse à te louer se consacre à jamais.
Tantôt dans un caveau, tantôt sous une treille,
Ma lyre, de ma voix accompagnant le son,
Répétera cent fois cette aimable chanson :
Règne sans fin, ma charmante bouteille,
Règne sans cesse, ô mon joli flacon !


Charles-François Panard
trouvé dans le site :

Poèmes à Thème
 










Je quitte Carcassonne à 7h après avoir passé le Pont-Vieux.
Après la longue étape d'hier, j'ai décidé de ralentir un peu et de faire 2 étapes plus courtes
pour ménager un peu la monture...

  
A partir de là, le Chemin est bien balisé.
C'est ce GR78 que je vais suivre jusqu'à Saint-Jean-Pied-de-Port.


Je vais longer un moment l'Aude. C'est un chemin de promenade agréable
où je croise des joggeurs et des cyclistes...

Ensuite je traverse les zones pavillonaires de la banlieue de Carcassonne.
J'arrive à Maquens, puis Villalbe et le lac de Taure au bord duquel je fais une pause.



Je traverse Lavalette et je fais plusieurs tours dans le joli village d'Alairac
où je discute un moment avec un directeur de collège à qui je donne bien envie
de partir sur les chemins...


Alairac qui fait partie de ces villages du Languedoc  bâtis en cercle autour d'une église ou d'un château fort.

       

Eglise et croix dans le village d'Alairac.


 Les tournesols ont soif...



Tous ces bonheurs que le "wanderer" rafle dans sa course, il les concentre,
le soir, sur la page de son cahier.
 C'est la promesse de ce rendez-vous vespéral avec une page vierge qui l'incite,
le jour durant, à mieux faire provision de ce qui l'entoure.
Pour le marcheur au long cours, l'écriture est le plus intense
moment d'apaisement.
Le point d'orgue posé sur la portée du jour. Les muscles se reposent sur le cahier.
L'esprit se réfugie dans l'agréable fouillis de la mémoire.
En écrivant, le soir, le voyageur continue sa route
sur une autre surface, il prolonge son avancée sur le plan de la page...


Sylvain Tesson "Petit traité sur l'immensité du monde"







L'église d'Arzens.


La croix jacquaire d'Arzens.


Bas-relief représentant un miracle de
Saint-Dominique
En cet endroit, le 24 juin 1207, des paysans auxquels Saint-Dominique reprochait de ne pas
sanctifier une fête chômée, virent soudain leurs gerbes de blé ruisseler de sang,
et devant ce miracle abjurèrent leurs erreurs.



Après Arzens, je prends la D211 pour rejoindre mon hébergement. L'itinéraire est agréable au milieu des vignes.
La température à la fin de l'étape est montée à près de 40 degrés, aussi lorsque j'arrive au Domaine de Gach,
j'apprécie d'aller me baigner dans un petit lac sur la propriété.

 

Hébergement au Domaine de Gach - Chez Micheline et Eric Sarrail
(4 km avant Montreal  -   Tél. 04 68 76 24 04)

Logement en chambre d'hôtes
Le dîner et le petit-déjeuner servis sur place sont excellents
5 Coquilles
(Le Gîte communal d'Arzens n'était pas disponible pour cause de fête au village)
(Le Gîte communal de Montréal n'était pas disponible pour cause de week-end !!)

 


Roman

On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans.
− Un beau soir, foin des bocks et de la limonade,
Des cafés tapageurs aux lustres éclatants !
− On va sous les tilleuls verts de la promenade.
Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin !
L’air est parfois si doux, qu’on ferme la paupière ;
Le vent chargé de bruits, − la ville n’est pas loin,
A des parfums de vigne et des parfums de bière...

II

− Voilà qu’on aperçoit un tout petit chiffon
D’azur sombre, encadré d’une petite branche,
Piqué d’une mauvaise étoile, qui se fond
Avec de doux frissons, petite et toute blanche...
Nuit de juin ! Dix-sept ans ! - On se laisse griser.
La sève est du champagne et vous monte à la tête...
On divague ; on se sent aux lèvres un baiser
Qui palpite là, comme une petite bête...

III

Le cœur fou Robinsonne à travers les romans,
− Lorsque, dans la clarté d’un pâle réverbère,
Passe une demoiselle aux petits airs charmants,
Sous l’ombre du faux-col effrayant de son père...
Et, comme elle vous trouve immensément naïf,
Tout en faisant trotter ses petites bottines,
Elle se tourne, alerte et d’un mouvement vif...
− Sur vos lèvres alors meurent les cavatines...

IV

Vous êtes amoureux. Loué jusqu’à mois d’août.
Vous êtes amoureux. − Vos sonnets La font rire.
Tous vos amis s’en vont, vous êtes mauvais goût.
− Puis l’adorée, un soir, a daigné vous écrire... !
− Ce soir-là,... − vous rentrez aux cafés éclatants,
Vous demandez des bocks ou de la limonade...
− On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans
Et qu’on a des tilleuls verts sur la promenade.


Arthur Rimbaud  -  29 septembre 1870
 

 

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