Vendredi 13 Septembre 2019 - Deba > Markina Xemein - 25 km

 


    Quand nous marchons, nous touchons la Terre.
    C'est un grand bonheur de pouvoir toucher la Terre, notre mère
    et la mère de tous les êtres sur cette planète...

    Beaucoup de torts ont été faits à la Terre et il est temps maintenant
    de l'embrasser de nos pieds, de notre amour...


    Thich Nhat Hanh
    (Marcher en pleine conscience)
     

 




L'aube...



...est un ravissement...



...chaque matin renouvelé...


Trois jeunes pèlerines espagnoles...


Ils n'ont pas l'air très commodes...


La ermita Santo Cristo del Calvario
De là, on a une vue superbe sur le port de Mutriku, un des plus anciens ports de Guipuzkoa.



La campagne dans la brume...


Cette vache est curieuse...



Au-dessus des étangsau-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par-delà le soleil, par-delà les éthers,
Par-delà les confins des sphères étoilées...



...
Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde,
Tu sillonnes gaiement l'immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté...



...Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ;
Va te purifier dans l'air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur
  Le feu 
clair qui remplit les espaces limpides...

(Élévation - Charles Baudelaire)


Les brebis partent dans les prés...


La ermita San Isidro dans le hameau de Olatz
A partir de là, Jusqu'à Markina-Xemein, il n’ y a plus de zone habitée, on ne traverse que des forêts et des collines.


Une piste en montée sur laquelle j'aperçois 2 pèlerins...


Arrivé à un point haut, j'ai devant moi un superbe panorama...


...et un peu plus loin je suis devant une vaste forêt de conifères...


Une ferme abandonnée...


Un arroyo qui s'écoule avec un léger gazoullis...


Encore un vaste panorama qui s'offre à moi...


Les bûcherons sont passés par là...


C'est le dernier point haut avant de redescendre dans la vallée...


Le poulain n'a que quelques jours...


Des pèlerins qui me suivent...


J'arrive en vue de Markina Xemein...


La Iglesia de San Miguel de Arretxinaga à l'intérieur de laquelle se trouvent ces 3 roches en équilibre
qui surplombent un autel du 16ème siècle dédié à Saint-Michel.

Markina Xemein

                                               
Iglesia de Santa María                                                                                      Un des nombreux rétables de l'église 

                                                                                             
Convento de los Padres Carmelitas dans lequel se trouve l'Albergue
Albergue Peregrinos Convento Padres Carmelitas - Plaza San Bartolome, 1
Tél. 609 03 15 26

                                                          
      Saint-Michel Archange terrassant le démon                                                                                  Fontaine au centre de la cité                   

 

 


    Encore un étape assez longue avec beaucoup de dénivelés. (Dénivelé cumulé de 1700 m    900 + / 800 -).
    Cela commence dès la sortie de Deba que je quitte un peu avant 7h. Longue montée en suivant une petite route,
    puis chemin en forêt. J'avance inondé de ces belles lueurs de l'aube et quand j'arrive à un point haut, tout autour de moi
    les vallées sont ensevelies dans la brume et le soleil qui peine à émerger crée des formes et des couleurs qui donnent
    à cet environnement sauvage un air féérique.

    Pour la suite du parcours, c'est une alternance de petites routes, de pistes forestières, de longues montées suivies de
    descentes en laissant peu de place à des terrains plats. Sur l'itinéraire, il  y a des résidences secondaires, des fermes et
    des petits hameaux. Je dépasse ou suis dépassé par quelques pèlerin(e)s, un français, une russe, un québecois, un groupe
    d'anglais, une catalane et trois espagnoles...

    L'étape est éprouvante aussi je fais plusieurs pauses. Heureusement, je peux me rafraîchir et faire le plein d'eau aux
    2 fontaines que je rencontre sur le parcours. Il y a une dernière montée assez épuisante sous un chaud soleil et pour finir
    une descente sur une piste bétonnée assez raide qui mène à Markina Xemein.

    A l'entrée de cette localité, je m'arrête à l'église Saint-Michel à l'intérieur de laquelle on peut voir une statue de l'Archange
    entre 3 énormes rochers qui paraissent tenir en équilibre et qui forment
    une sorte de petite chapelle. Au centre, la figure
    de l'Archange Saint-Michel. Les roches ont plus de 40 millions d'années. Selon la légende populaire, les jeunes hommes
    qui souhaitent se marier dans l'année doivent passer trois fois sous ces rochers...

    Je vais directement au restaurant Pitis où je mange une salade avec une cerveza et une jeune fille m'emmène ensuite
    à 150 m dans un appartement à l'intérieur duquel se trouve un petit dortoir de 6 lits. J'ai comme compagnons 1 italien,
    1 catalane, 2 françaises et 1 hollandais.

    Les soir, visite de l'église, reconaissance du chemin pour l'étape de demain et dîner au même restaurant.
     

 

Hébergement à Markina Xemein : Albergue privado Pitis
Plaza Karmengo, 11 - Tél. 657 72 78 24
Aller au restaurant Arrigaga Pitis pour accès au petit dortoir de 6 lits
3 coquilles

 




                                                                        La carte de l'étape



    « Madame et souveraine,
    Que mon cœur a de peine... »
    Ainsi disait un enfant chérubin :
    « Madame et souveraine,
    Que mon cœur a de peine... »

    Cette nuit, je ne sais trop pourquoi, ce refrain
    A trotté dans ma tête et m'a laissé tout triste...
    J'ai des torts envers vous... mais de ces torts d'artiste
    Que l'on peut pardonner de la main à la main.
    Je suis un fainéant, bohème journaliste,
    Qui dîne d'un bon mot étalé sur son pain.
    Vieux avant l'âge et plein de rancunes amères,
    Méfiant comme un rat, trompé par trop de gens,
    Ne croyant nullement aux amitiés sincères,
    J'ai mis exprès à bout les nobles sentiments
    Qui vous poussaient, madame, à calmer les tourments
    D'une âme abandonnée au pays des misères.
    Daignez me pardonner cet essai maladroit...
    Vos lettres m'ont prouvé que dans cette bagarre,
    Vous possédiez l'esprit qui marche ferme et droit,
    Vous voulez votre dû, mot grotesque et barbare,
    Que l'on n'accepterait jamais au Tintamare...
    Mais il paraît qu'il faut payer ce que l'on doit.
    Vous aurez donc, madame, et manuscrits et lettres,
    Doucement ficelés dans un calicot vert,
    Car ma plume est gelée aux jours noirs de l'hiver.
    Sans feu dans mon taudis, sans carreaux aux fenêtres,
    Je vais trouver le joint du ciel ou de l'enfer,
    Et j'ai pour l'autre monde enfin bouclé mes guêtres.
    J'ai fait mon épitaphe et prends la liberté
    De vous la dédier dans un sonnet stupide
    Qui s'élance à l'instant du fond d'un cerveau vide...
    Mouvement de coucou par le froid arrêté :
    La misère a rendu ma pensée invalide !

    Épitaphe

    Il a vécu tantôt gai comme un sansonnet,
    Tour à tour amoureux, insoucieux et tendre,
    Tantôt sombre et rêveur comme un triste Clitandre.
    Un jour il entendit qu'à sa porte on sonnait.

    C'était la Mort ! Alors il la pria d'attendre
    Qu'il eût posé le point à son dernier sonnet ;
    Et puis sans s'émouvoir, il s'en alla s'étendre
    Au fond du coffre froid où son corps frissonnait.

    Il était paresseux, à ce que dit l'histoire,
    Il laissait trop sécher l'encre dans l'écritoire.
    Il voulait tout savoir mais il n'a rien connu.

    Et quand vint le moment où, las de cette vie,
    Un soir d'hiver, enfin l'âme lui fut ravie,
    Il s'en alla disant : " Pourquoi suis-je venu ? "


    Gérard de Nerval
     

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