Lundi 11 Septembre 2017 - Córdoba >  Cerro Muriano  18 km

18ème étape


Manolo et Joaquin, compagnons imprévus...

« Ne détourne pas tes yeux des sombres secrets de mon cœur.
Purifie-les plutôt à l’épreuve de ta flamme.
Embrase-les pour qu’ils s’éclairent à ta lumière. »

Rabindranath Tagore - De l'aube au crépuscule



                    
 Devant la Iglesia de Santiago Apóstol avec mes compagnons d'un jour, Manolo et Joaquin
membres de
la  Asociación de Amigos del Camino de Santiago de Córdoba - Camino Mozárabe
 


Le jour se lève à peine quand on quitte Cordoue...


Comme chaque matin, le lever de soleil est un éblouissement !


Avec Joaquin...


Avec Manolo...



Devant le Santuario de Nuestra Señora de Linares








Manolo et Joaquin...





C'est un bel itinéraire qui mène sur les hauteurs boisées dominant Cordoue...




    

Les empreintes jacquaires gravées et peintes sur la roche...




    

Je suis en bonnne compagnie, Joaquin et Manolo les baliseurs du Camino...





Joaquin a voulu terminer l'étape en portant mon sac qui pèse 11 kilos.
En échange je porte le sien qui pèse 2 kilos !


Joaquin en plein effort !...


...Pendant que moi, léger pour cette fin d'étape je grimpe allègrement !





Manolo et Joaquin m'offrent ce tee-shirt imprimé à l'occasion du vingtième anniversaire
de l'Association de Cordoue !


Manolo et Joaquin avec Juan José le patron du Bar-Restaurant X

 

 


    Conseils au bon voyageur 
    (Stèles du bord du Chemin)
     

    Ville au bout de la route et route prolongeant la ville :
    ne choisis donc pas l'une ou l'autre,
    mais l'une et l'autre bien alternées.

    Montagne encerclant ton regard le rabat et le contient
    que la plaine ronde libère. Aime à sauter roches et marches ;
    mais caresse les dalles où le pied pose bien à plat.

    Repose-toi du son dans le silence,
    et, du silence, daigne revenir au son.
    Seul si tu peux, si tu sais être seul,
    déverse-toi parfois jusqu'à la foule.

    Garde bien d'élire un asile.
    Ne crois pas à la vertu d'une vertu durable :
    romps-la de quelque forte épice qui brûle et morde
    et donne un goût même à la fadeur.

    Ainsi, sans arrêt ni faux pas, sans licol et sans étable,
    sans mérites ni peines, tu parviendras,
    non point, ami, au marais des joies immortelles,

    Mais aux remous pleins d'ivresses du grand fleuve Diversité.

    Victor Segalen

 

 


    J'ai rencontré hier soir Isidro Rodriguez le Président de l'Association de Córdoba qui m'a donné des infos utiles pour
    les étapes à venir, principalement concernant les hébergements. Il m'annonce que demain 2 membres de l'Association
    m'accompagneront jusqu'à Cerro Muriano. Alors, ce matin, on se retrouve à 6h à la Puerta del Puente.
    Je fais connaissance de Manolo le baliseur du Chemin et de Joaquin. Après un arrêt au bar pour un desayuno,
    on prend l'itinéraire de sortie de la ville qui est de 4km. C'est une belle étape qu'on va parcourir ensemble malgré
    quelques passages sur route et le côtoiement de l'incontournable RN432.


    Nous passons sur un Pont Romain, puis nous empruntons un chemin empierré...Nous passons à travers champs
    avant de rejoindre la N432 que nous traversons et nous longeons alors une nouvelle zone urbaine avec à l'entrée un
    petit "Arc de Triomphe".

    Finis ou presque les oliviers qui m'ont accompagné depuis une semaine... Je retrouve des eucalyptus, des chênes,
    des pins, une certaine diversité de végétation avec entre autres des cistes comme ceux que j'ai côtoyés sur la
    Via de la Plata en Mai 2008, mais à cette période de l'année ils sont desséchés et ne portent pas de fleurs...
    Au passage, on attrape quelques figues et on fait un détour pour monter à l'Ermita Nuestra Señora de las Linares.


    Un peu plus loin, nous quittons la route pour suivre une piste qui s'élève au milieu d'une forêt de chênes qui fournissent
    de beaux glands qui sont comestibles ! (Manolo m'en fait la démonstration !).

    C'est en bonne compagnie, ce qui me change aussi des étapes précédentes, que nous continuons notre périple sur des
    chemins de terre, des sentiers un peu escarpés avec un beau passage sur une Via Pecuaria (Cañada Real Soriana) et
    sur une Via Romana qui a gardé les traces des roues des chars des armées romaines !
    Nous passons devant un rocher où sont gravés une coquille, une croix et une main qui forment comme une espèce
    de mémorial. Il y a de beaux passages au milieu des pins parasols.


    Nous faisons une pause, le temps de grignoter quelques fruits secs, de porter un dernier regard sur Córdoba qui
    disparaît dans la vallée et nous attaquons la dernière partie de l'étape avec des passages un peu raides 
    au milieu
    des chênes-lièges
    et des dénivelés qui s'enchaînent pour atteindre une altitude d'un peu plus de 500m.
    (Córdoba se situe à 130m).


    Joaquin veut faire un échange de sac pour terminer l'étape... 11 kilos contre 2 kilos... Je vais terminer les derniers
    kilomètres en gambadant comme un cabri !...
    Un dernier effort et on découvre Cerro Muriano où après quelques centaines de mètres on arrive à l'Hostal-restaurante X
    où les pèlerins sont toujours bien accueillis par Juan José le patron, un ami de Michel Cerdan !
    Après les cervezas gouleyantes que l'on déguste avec délice, Manolo me remet le tee-shirt du 20ème anniversaire
    de l'Asociación de Amigos del Camino de Santiago de Córdoba. Nous nous quittons, Manolo et Joaquin vont prendre
    un bus pour retourner à Córdoba et moi je vais prendre ma chambre... Grand merci à mes compagnons d'un jour,
    à l'Association et à son Président !


    J'ai l'après-midi devant moi pour me reposer , écrire mes textes, trier mes photos etc...
    Et je termine la soirée par un dîner qui m'est servi sur place dans la partie restaurant de cet Hostal.

     

 

Hébergement dans une chambre réservée aux pèlerins dans l'Hostal-Restaurante X
Tél. 957 35 01 88 - 656 83 62 62
C'est une belle chambre avec SdB.
Il y a un bon accueil de la part de Juan José le patron.
Le dîner est servi sur place.
(Chambre + dîner pour moins de 30 euros)
4 coquilles




La chambre pour les pèlerins dans l'Hostal-Restaurante X à Cerro Muriano



    Celui qui marche est pauvre d'entre les pauvres.
    Le pauvre, pour toute richesse,
      a son seul corps.
    Le marcheur est fils de la terre.

    Chaque pas est un aveu de gravité,
    chaque pas témoigne de l'attachement
    et martèle la terre comme un tombeau définitif, promis.

    Mais c'est aussi que la marche est pénible,
    elle exige un effort
      répété.
    On n'approche bien un lieu sacré
    qu'en ayant été purifié par la souffrance
    et marcher exige un effort indéfiniment réitéré...

    Marcher, une philosophie - Frédéric Gros

     


 
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