Je quitte l'Hostal à 5h30 et j'ai la surprise de voir juste en face un bar ouvert, ce qui est assez rare à cette heure matinale... Je prends un cafe con leche et demande quelques glaçons pour mettre dans ma poche à eau. A 5h45, je suis sur le Chemin en empruntant pendant quelques kilomètres une petite route peu circulante qui monte doucement au milieu des oliviers qui vont bientôt disparaître de l'environnement.
Ensuite je prends une piste que je vais suivre jusqu'à l'entrée de Cordoue. Piste caillouteuse, poussiéreuse, sinueuse qui épouse les vallonnements de ces grands espaces agricoles qui ont maintenant remplacé les vastes oliveraies... Les champs moissonnés sont déjà pour la plupart labourés et cà et là on peut apercevoir des cultures de tournesols récemment coupés, dont il ne reste que les tiges hautes de 40 à 50 cm.
Les dénivelés s'enchaînent au fil des kilomètres, le soleil a fait son apparition. Le décor a un côté un peu sinistre, parfois lunaire, avec des tons bruns et bistres entrecoupés ici et là de talus noircis par les feux allumés pour brûler la paille et les herbes sèches au bord de la piste...
Je fais une première pause après 9 kilomètres puis une autre après 17 kilomètres pour rafraîchir les pieds et grignoter quelques barres de céréales...
Le temps est couvert et assez venté, aussi je ne souffre pas trop de la chaleur... L'arrivée sur Cordoue est décevante, car la ville qui se situe dans une cuvette est enfouie dans une brumaille qui ne permet pas l'éblouissement que cette cité
peut offrir au pèlerin qui la découvre du haut des collines environnantes... De ce fait, je ne pouvais pas apercevoir clairement les monuments prestigieux de cette cité, ancienne capitale de la Province d'Hispanie du temps des Romains, puis après la conquête de la ville par les musulmans, capitale de l'émirat de Cordoue, fondé par le prince omeyyade Abd
al-Rahman Ier. À son apogée vers
l'an mille, Cordoue est une des villes les plus peuplées d'Occident, les estimations variant entre 250 000 et 500 000
habitants. La ville aurait alors compté plus de six cents mosquées et neuf cents bains publics.
J'apprécie l'entrée dans la ville par le Puente Romano qui enjambe le rio Guadalquivir, où se pressent de nombreux touristes... Je ne suis pas mécontent de voir du monde et de l'agitation après la longue chevauchée solitaire de cette matinée ! Je peux également admirer la tour de la Calahorra forteresse d'origine Almohade située sur la rive gauche du fleuve. J'arrive ensuite au pied de l'Alcázar des Rois Chrétiens de Cordoue. Là, je suis à cinq minutes de l'Hostal Alcázar où le Président de l'Asociación de Córdoba, Isidro Rodriguez, m'a réservé une chambre. Je suis bien accueilli par le patron qui me conduit à une petite chambre où je vais pouvoir bien me reposer...
En milieu d'après-midi, je sors en ville pour aller vers la Cathédrale et je tombe sur mon pèlerin lithuanien, Marius, installé sur l'herbe devant l'Alcázar, prenant un peu de repos avant de repartir pour l'étape suivante jusqu'à Cerro Muriano. On échange un petit moment, puis je le laisse partir... On ne se reverra plus...
Je vais donc visiter la Mosquée-Cathédrale monument majeur de l'architecture islamique, convertie en église au 13ème siècle et qui est depuis la Cathédrale du Diocèse de Cordoue. Je l'avais déjà visitée lors d'un voyage touristique avec ma compagne en 2015, mais j'ai retrouvé avec plaisir ce monument qui allie les styles gohique, renaissance et baroque et qui offre des perspectives, principalement en ce qui concerne les enfilades de colonnes, de toute beauté !
Je fais ensuite un tour dans le Quartier de la Juderia où habitaient les juifs entre le 10ème et le 15ème siècle, qui fait partie du centre historique de Cordoue.
Je dîne dans un restaurant situé dans ce quartier et je rentre de bonne heure à l'Hostal pour essayer de passer une bonne nuit afin d'être en forme pour la journée de demain (Jour de repos) afin de faire une visite plus approfondie de cette belle cité andalouse !
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