Après avoir avoir pris le petit-déjeuner et trinqué avec Manuel mon hôte (cerise à l'eau de vie), je quitte l'Albergue Lacho un peu après 7h. Il fait encore nuit et le ciel est bien chargé après les orages d'hier soir ! Dès la sortie du pueblo, la nuit
m'enveloppe de son silence seulement perturbé par les aboiements des chiens qui
se répercutent au loin ! Je marche sur une longue piste qui côtoie le site minier et qui peu à peu se transforme en un chemin qui descend de manière assez abrupte dans un vallon, puis remonte suivant une pente raide sur 300 à 400m... J'aperçois au loin quelques reflets du soleil qui émerge des nuages sur les sommets de la Sierra Nevada et tout particulièrement la masse du Picón
de Jérez qui culmine à 3.090 m !
J'arrive alors à Jerez del Marquesado, où se trouve une jolie église. Ce matin, je craignais qu'il ne pleuve, mais le temps peu à peu se remet au beau fixe... J'interprète mal une flèche sur la place de l'église, aussi au lieu d'aller dans la direction qu'elle est censée indiquer, je m'engage dans une autre direction ce qui m'amène à faire le grand tour du pueblo, histoire de me
rallonger l'étape d'1 km.
C'est ensuite un chemin agréable qui côtoie un ruisseau, avec un passage sur un petit pont de pierre, puis je chemine un moment sur une piste au milieu des conifères qui répandent une odeur agréable de résine... Cependant que je marche, je ne cesse de contempler les sommets de cette montagne mythique qui secoue peu à peu les nuages pour apparaître dans toute sa majesté ! J'arrive alors à l'Embalse de Cogollos de Guadix avec un barrage construit en 1978, mais en cette fin d'été après plusieurs mois sans pluie, cette réserve d'eau est presque entièrement à sec...Il y a juste un fond d'eau qui constitue comme une grosse mare ! Je ne sais pourquoi, mais le fléchage me fait faire le tour de ce barrage, ce qui rallonge d'au moins un kilomètre !
Puis s'en suit un chemin campagnard au milieu de champs de céréales qui ne sont pas encore moissonnés et quelques oliveraies et champs d'amandiers...J'aperçois au loin dominant la campagne la tour-clocher de l'église du prochain pueblo, Cogollos de Guadix. Arrivé dans ce village, je fais une pause dans un bar pour boire un Coca et me reposer un peu. Une fanfare de jeunes gens sort un peu
ce village de sa torpeur... Le clocher de l'église sonne à toute volée pour se
mettre au diapason de la fête qui se prépare.
Je parcours ensuite une succession de pistes au milieu de terres agricoles avant d'arriver pour une longue chevauchée dans "Las
Carcavas del Bad Land" sorte de défilé entouré de colonnes rocheuses aux
formes étranges qui entourent un vallon planté principalement d'oliviers. Ces rochers que l'érosion a sculptés pendant des millions d'années sont comme les gardiens séculaires de ce Chemin qui mène à la ville de Guadix, dans laquelle j'arrive en passant par le quartier des Cuevas où se trouvent de nombreuses maisons
troglodytes...
J'ai marché rapidement presque sans pause, car je voulais aller à la Oficina de
Correos avant sa fermeture pour renvoyer chez moi par colis des affaires qui me
paraissaient superflues... J'ai réussi à alléger mon sac de 2 kilos...
L'Albergue de Guadix se situe à l'étage d'un ancien palais du 15ème siècle, propriété de Mari Angeles, une sculptrice
renommée qui a la gentillesse d'accueillir les pèlerins dans sa superbe demeure. C'est somptueux !!!
En fin d'après-midi, je sors en ville. L'église Santiago où j'espérais faire tamponner ma credenciale est fermée. La Oficina de Turismo également. Je visite la Cathédrale ainsi que son musée puis je prends un peu de temps pour transférer les photos de mon appareil Lumix vers mon Smartphone et ainsi pouvoir publier sur Facebook comme à chaque étape, un topo accompagné d'une vingtaine de photos !
Je trouve un restaurant sympa sur la place de la Constitution qui me sert un bon menu avec Gin Tonic, Vino Blanco, dessert et orujo de hierbas pour 15 euros !
A mon retour à l'Albergue je rencontre Mari Angeles avec laquelle j'ai un bon échange avant d'aller au lit pour une bonne nuit avec boules quies et masque, parce que la jeune fille qui m'avait accueilli m'a prévenu qu'un autre pèlerin arriverait tard dans la soirée...J'ai dormi à poings fermés et je n'ai rien entendu...
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