Lundi 5 Septembre 2016 : Santervas de Campos > Sahagun  (19 km)

Etape 16 /38


    L'anneau de Moebius

    Le chemin sur lequel je cours
    Ne sera pas le même quand je ferai demi-tour
    J'ai beau le suivre tout droit
    Il me ramène à un autre endroit
    Je tourne en rond mais le ciel change
    Hier j'étais un enfant
    Je suis un homme maintenant
    Le monde est une drôle de chose
    Et la rose parmi les roses
    Ne ressemble pas à une autre rose.


    Robert Desnos
     


"Celui qui excelle ne discute pas. Il maîtrise sa science et se tait.
Lao Tseu






Forêt en feu
les braises de mon coeur
Je m'éveille en étincelles...








Une chapelle en allant vers Arenillas


La Iglesia de Arenillas


La luzerne est coupée, et disposée en lignes pour être facilement ramassée...


Le berger à cheval...C'est la 1ère fois que je vois cela en Espagne !


Le Chemin se fraie un passage au milieu des herbes sèches...


J'arrive au centre de Grajal de Campos


El Castillo de Grajal de Campos


Une rencontre fortuite avec cette jeune espagnole qui me mène sur le bon chemin...


Enfin du raisin ! Je mords les grains à pleines dents !


L'arrivée sur Sahagun


La Iglesia de la Peregrina





L'Albergue de Peregrinos dans la Iglesia de la Trinidad


Sahagun : Iglesia de San Juan et Iglesia de la Trinidad





La Plaza Mayor de Sahagun


Iglesia de la Trinidad

         
Iglesia de San Juan                                                         Le gardien de l'Albergue


    Je quitte l'Albergue à 6h20 après un petit-déjeuner léger (Thé et barre de céréales). Je cueille quelques

    figues sur l'arbre en face de l'Albergue puis je prends la route que je vais suivre pendant 2 kilomètres
    à la lumière de ma frontale avant de prendre une piste caillouteuse qui s'étire au milieu des champs...

    Encore un beau lever de soleil qui mêle ses rayons frais du matin aux accents mélodieux des poèmes
    que je vais déclamer tout au long de cette dernière étape sur le Camino de Madrid !

    Premier pueblo : Arenillas, c'est un hameau avec à la sortie, un lavoir, une fontaine et la Iglesia
    Santo Tomas. Il y a aussi quelques bancs qui m'invitent à faire une première pause au cours de laquelle
    je passe de la vaseline sur mes pieds par prévention...

    Jusqu'à Grajal de Campos, le chemin longe le Rio Valderaduey au milieu d'herbes hautes et d'une
    végétation assez dense qui rend un peu difficile la marche. Arrivé dans cette localité, je trouve le Bar
    fermé et heureusement une dame m'indique une tienda ouverte où je peux acheter un Coca pour me
    rafraîchir le gosier car la chaleur est toujours au rendez-vous !
    Une jeune femme voyant que je cherche dans quelle direction aller, me propose de m'accompagner
    jusqu'à la sortie de ce pueblo pour me mettre sur le bon chemin, le Camino de la Peregrina qui file
    tout droit vers Sahagun. Quelques échanges, salutations et remerciements à cette jolie espagnole !

    Un peu plus loin je fais une dernière pause près d'une vigne où je m'offre une belle grappe de raisin,
    la seule que ce Camino m'aura offert !

    J'arrive vers 13h à l'Albergue Viatoris où j'ai réservé un lit. Après le rite quotidien de douche et
    lavage du linge je me laisse tenter par un repas léger que je prends sur la terrasse de l'Albergue qui
    offre un service de restauration. Je me repose ensuite dans le parc ombragé et je mets à jour mon
    carnet et les textes avec photos que je vais envoyer sur FB et sur le site de l'Association.

    Dans la soirée, balade en ville et dîner sur la Plaza Mayor.


La Iglesia de San Lorenzo
 

 


Hébergement à l'Albergue Viatoris - Sahagun
Box de 8 lits
Les repas peuvent se prendre dans la salle à manger
un peu comme au restaurant
Prix pour la nuit : 7 Euros
(4 coquilles)
 



    Puisqu’il le faut

    Dans le lit plein ton corps se simplifie
    Sexe liquide univers de liqueur
    Liant des flots qui sont autant de corps
    Entiers complets de la nuque aux talons
    Grappe sans peau grappe-mère en travail
    Grappe servile et luisante de sang
    Entre les seins les cuisses et les fesses
    Régentant l’ombre et creusant la chaleur
    Lèvre étendue à l’horizon du lit
    Sans une éponge pour happer la nuit
    Et sans sommeil pour imiter la mort.

     Frapper la femme monstre de sagesse
    Captiver l'homme à force de patience 
    Doucer la femme pour éteindre l'homme 
    Tout contrefaire afin de tout réduire 
    Autant rêver d'être seul et aveugle.

    Je n'ai de coeur qu'en mon front douloureux.

    L'après-midi nous attendions l'orage 
    Il éclatait lorsque la nuit tombait
    Et les abeilles saccageaient la ruche
    Puis de nos mains tremblantes maladroites 
    Nous allumions par habitude un feu
    La nuit tournait autour de sa prunelle 
    Et nous disions je t'aime pour y voir.
    Le temps comblé la langue au tiers parfum 
    Se retenait au bord de chaque bouche

    Comme un mourant au bord de son salut 
    Jouer jouir n'étaient plus enlacés
    Du sol montait un corps bien terre à terre 
    L'ordre gagnait et le désir pesait
    Branche maîtresse n'aimait plus le vent 
    Par la faute d'un corps sourd
    Par la faute d'un corps mort
    D'un corps injuste et dément.

    Paul Eluard   In, « Derniers poèmes d’amour », Seghers
     

 

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