Mardi 23 Août 2016 : Colmenar Viejo > Mataelpino  ( 23 km)

 


    Sonnet de la douce plainte


    J'ai peur de perdre la merveille
    de tes yeux de statue et cet accent
    que vient poser la nuit près de ma tempe
    la rose solitaire de ton haleine.

    Je m'attriste de n'être en cette rive
    qu'un tronc sans branche et mon plus grand tourment
    est de n'avoir la fleur ou la pulpe ou l'argile
    qui nourrirait le ver de ma souffrance.

    Si tu es le trésor que je recèle,
    ma douce croix et ma douleur noyée,
    et si je suis le chien de ton altesse,

    Ah, garde-moi le bien que j'ai gagné
    et prends pour embellir ta rivière
    ces feuilles d'un automne désolé.

    Federico Garcia Lorca
     

 

 "On peut vivre sa vie de deux façons :
soit comme si rien n'est un miracle, soit comme si tout l'est."
Albert Einstein

 



La Sierra de Guadarrama


Premier lever de soleil sur le Chemin...


Les Tours de Madrid qu'on aperçoit encore nettement...


J'approche de la Sierra...


Les collines qui environnent le massif montagneux





Jean-Claude et Dorothée, le couple de la Moselle


Rencontre avec un taureau qui voulait m'intimider...


Au pied de la Sierra, la petite ville de Manzanares El Real





Les vaches paisibles dans l'Embalse de Santillana à Manzanares












Cette Sierra capte toute l'attention...


 


    Je quitte Colmenar Viejo en suivant un paseo agréable avec des bancs et des massifs de fleurs.

    Et puis brusquement je débouche sur la campagne qui s'offre à moi, avec en face la montagne
    colorée par les rayons du soleil levant. C'est un émerveillement !
    Cette Sierra Guadarrama occupe tout l'horizon et invite à la parcourir...
    C'est ensuite une longue piste sablonneuse qui s'enfonce au milieu des champs et se rétrécit
    peu à peu pour devenir un sentier tortueux au milieu d'amas de rochers.

    Il y a de part et d'autre des élevages de taureaux. Le chemin descend jusqu'au fond du vallon.
    La fraîcheur s'est maintenue jusqu'à 10 h, mais on sent bien que la chaleur va prendre le dessus !
    J'arrive à un pont médiéval qui enjambe le rio Manzanares où je retrouve le couple de la Moselle.

    On fait une pause pour prendre quelques photos...

    A nouveau la piste qui s'allonge au milieu des ganaderias où l'on peut apercevoir
    ici et là quelques troupeaux de taureaux qui broutent paisiblement.
    C'est un environnement de chênes verts, de genévriers et de cistes.
    J'approche de plus en plus de la Sierra de Guadarrama, j'aperçois des aigles qui tournent dans
    le ciel et je débouche alors sur un magnifique panorama : Face à moi la Sierra et la petite ville
    de Manzanares avec son Château-Fort dominée par une muraille de roche, et l'embalse de Santillana
    où un troupeau de vache les pieds dans l'eau se désaltère abondamment.

    Après la traversée de la pointe de cette embalse, j'arrive à Manzanares où je bois un Coca bien frais,
    et j'achète une bouteille d'eau avant d'aborder la dernière partie de cette étape que je vais parcourir
    par une forte chaleur (40° au soleil) en suivant de longues pistes montantes avec très peu d'ombre...
    Je fais plusieurs pauses et je prends le temps de me rafraîchir et de boire pour ne pas me mettre
    dans le rouge... A un moment même je m'allonge dans un petit coin d'ombre pour récupérer avec
    juste au-dessus de moi la masse rocheuse de la Sierra...

    Ces pistes font des tours et des détours avec quelques dénivelés plus accentués au milieu de prés
    grillés par le soleil et c'est étonnant d'y apercevoir des troupeaux de bovins qui ne semblent pas
    souffrir de la chaleur...

    Arrivé au pied de Mataelpino, il y a une dernière montée pour arriver vers l'église et l'Albergue.
    Le soir, c'est la fête dans ce pueblo et sur la place principale une grande scène a été installée.
    Je dîne avec Jean-Claude et Dorothée dans une bonne ambiance de fête qui va durer toute la nuit...
    Mais nous, pèlerins, nous rentrons à l'Albergue pour être en forme en prévision de l'étape de demain !
     


L'embalse de Santillana
 

 


Hébergement à l'Albergue Municipale
 Locaux neufs et bon accueil
2 petits dortoirs de 10 et 12 lits
Grande salle à l'étage
(Exposition à l'ouest, donc à l'intérieur il fait très chaud !)
Prix pour nuit :  8 euros
(3 coquilles)
 



    Gacela de la terrible présence


    Je veux que l’eau demeure sans lit.
    Je veux que le vent demeure sans vallées.

    Je veux que la nuit demeure sans yeux
    et mon coeur sans la fleur de l’or ;
     
    que les boeufs parlent aux grandes feuilles
    et que le ver de terre se meure d’ombre ;
     
    que brillent les dents de la tête de mort
    et que le jaune se déverse sur la soie.
     
    Je peux voir le duel de la nuit blessée
    qui lutte enlacée avec le midi.
     
    Je résiste au couchant de vert poison
    et aux arcs brisés où souffre le temps.
     
    Mais n’éclaire pas ta nudité limpide
    comme un cactus noir ouvert dans les joncs.
     
    Laisse-moi dans une angoisse de planètes obscures,
    mais ne me montre pas ta hanche fraîche.


    Federico Garcia Lorca
     


Etape suivante

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