La Patronne de l'Hostal As Viñas me sert un petit déjeuner copieux et comme l'étape est courte, je pars un peu plus tard que d'habitude, vers 8 h, comme le jour se lève. J'ai revêtu mon équipement de pluie qui me sera bien utile, car tout au long de l'étape, il y aura des averses intermittentes. C'est un beau parcours qui me fait suivre des chemins agricoles, des sentiers parfois transformés en ruisseaux et de longues pistes en forêt.
Je traverse deux pueblos qui me fourniront les fruits du jour : Figues, pommes et raisin. Pour la première fois depuis que j'arpente ces Chemins de Saint-Jacques, j'apprécie ce temps pluvieux. Je marche tranquillement au cœur de cette belle nature galicienne avec les chevaux, les vaches, les ruisseaux qui courent le long des chemins, les chiens qui aboient à mon passage, et ce beau ciel qui roule de gros nuages noirs que les rais de lumière du soleil arrivent à transpercer ! Je déclame comme chaque jour mes poèmes et je finis même par oublier les kilomètres, le sac qui pèse sur le dos, la pluie qui fouette le visage, je suis un troubadour céleste et je fais corps avec tout ce qui m'entoure...Je n'ai plus de pieds, plus de jambes, seulement des yeux, une bouche et l'incantation poétique qui résonne sous les futaies...
J'arrive à Monforte un peu après midi. Je traverse une partie de la ville avant d'arriver au Puente Viejo à côté duquel se touve l'Hostal Puente Romano où j'ai réservé une chambre. Je bois un verre, puis après les formalités, je monte dans ma chambre qui donne sur le Puente Viejo et le Rio Cabe.
Je publie un article sur Facebook et sur le site de notre Association du Var, j'envoie quelques mails, je communique avec ma compagne et ensuite je vais faire un tour en ville. Je grimpe pour voir la forteresse médiévale qui domine la ville, puis le Colegio de Nuestra Señora de la Antigua et je vais boire un verre dans la zone piétonne qui est très animée.
Je dîne à l'Hostal, mais les jours se suivent et ne se ressemblent pas...c'est un dîner plutôt médiocre ! Bon je me console avec deux verres de Pacharan !
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