Chemins de Compostelle
        (Mon itinéraire du 20 Août au 10 Octobre 2015)

       

        - 32 étapes sur le Camino de Levante, de  Valencia à Zamora
        - 6 étapes sur la Via de la Plata, de Zamora à Astorga
        - 2 étapes sur le Camino Francés, de Astorga à Ponferrada
        - 11 étapes sur le Camino del Invierno, de Ponferrada à Santiago

       

       

        Ci-dessous un condensé de cette pérégrination
        qui m'a conduit en 51 jours de Valencia à Santiago

          Passer le pointeur de la souris sur les photos pour en faire apparaître une autre

       









    1° - 32 étapes sur le Camino de Levante, de Valencia à Zamora en traversant
    les régions de Valencia, Castilla la Mancha et Castilla y León 

     

      J'arrive le 20 Août à Valencia avant de commencer le Chemin le lendemain matin.
      Je suis passé au local de l'Association des Amis du Chemin de Santiago de la
      Communauté Valencienne où j'ai été très bien reçu et fortement impressionné
      par les dimensions du local (5 ou 6 pièces) et le nombre d'accueillants et de pèlerins
      venus chercher leurs crédenciales...pour d'autres chemins...

      Mais sur ce Chemin du Levant, je crois que je serai bien seul...

     


      Chemin de Solitude, Chemin des grands espaces,
      Chemin de la rencontre de ce « Je est un autre » de Rimbaud.
      Longues pistes qui s’étirent à l’infini découpant ces immensités
      agricoles, cultures céréalières dont on ne voit pas les limites,
      déjà labourées et prêtes pour les prochaines semailles.

      Ce sont des tableaux aux tons chauds dans les ocres, bruns
      et jaune paille avec les saignées de vert que les champs
      d’oliviers, les amandiers et les vignes étendent comme des
      coulées de peinture qu'un peintre géant aurait projetées
      pour le ravissement du pèlerin contemplatif !

      Devant, à l’horizon, la piste et cette meseta sans fin, derrière,
      quand on se retourne, la meseta qu'on vient de parcourir
      et les repères qui s’éloignent...

      Il y aussi les jours de grand vent qui fait tourner les éoliennes
      à plein régime et fait face au pèlerin qui doit lutter pour avancer...
      Il y a ces moments rares et délicieux de repos lors d'une pause
      à l'ombre d'un pin ou d'un chêne où l'on est comme confondu
      avec le paysage....
       

     


     


      Sur ce Camino de Levante, j’ai retrouvé le cœur de l’Espagne avec sa meseta sauvage et ses grands espaces comme
      je l'avais connue il y a 45 ans quand je la traversais en 2 CV ! Je me suis senti happé par l’immensité des plateaux
      aux multiples couleurs, je me suis fondu dans ces décors que bien des peintres auraient voulu réaliser…

      Les kilomètres défilaient sous un chaud soleil heureusement tempéré par un vent frais parfois impétueux
      qui m’obligeait à puiser dans mes ressources pour avancer…

      La tête et les pieds étaient en bonne forme et le répertoire des poèmes s’enrichissait jour après jour…
      La nature, généreuse m'a prodigué figues, amandes et raisin à profusion…
       

     


     


      J'étais au coeur de la Mancha toute imprégnée des hauts faits de
      Don Quichotte qui nous a quand même laissé quelques moulins à vents...

      La traversée de cette Région, c’est un peu comme une traversée du désert
      qui offre au pèlerin solitaire de grands espaces propices à la réflexion
      existentielle ou à la déclamation poétique !

      Une particularité de ce Chemin, comme on est sur une vaste meseta,
      c’est qu’on aperçoit les clochers des pueblos plusieurs kilomètres avant
      d’atteindre les premières maisons et bien qu'on avance à grands pas,
      on a souvent l'impression, dans cet épuisement de fin d'étape,
      après une longue chevauchée sous le chaud soleil de cette fin d’été,
      que le clocher recule ou du moins il vous semble s’éloigner et parfois
      même il disparaît comme pour vous narguer et vous éprouver !
       


     

     


      Et puis il y a ces matins où la lune à l'ouest se cache derrière les arbres,
      avec l'étoile du berger encore brillante à l'est, comme un fanal pour guider
      mes pas, et peu à peu les belles couleurs de l'aube jettent une nouvelle
      palette de couleurs à l’horizon ! Et quand le soleil émerge c'est comme une explosion et les oiseaux s’en donnent à cœur joie !

      Ici ou là quelques troupeaux de chèvres et de moutons et dans les passages
      en montagne des troupeaux de bovins en alpage.

      J'ai pris le temps de m’arrêter une journée dans ces joyaux de l’Espagne
      que sont les villes de Tolède et d’Avila !

      Beaucoup de petites villes comme Almansa, San Clemente, Tembleque,
      Medina del Campo et Toro recèlent des richesses architecturales
      que j'ai eu plaisir à découvrir…

       

     

     

     


      Les orages tournaient autour de moi, se sont abattus avant mon passage ou après mon passage
      avec des averses de grêle qui ont dévasté des vignobles et des vents violents qui ont déraciné
      de nombreux arbres, mais Saint-Jacques était sans doute mon protecteur car tout au long de
      ces 32 étapes je n'ai connu qu'une petite heure de pluie...

       

     


    Tolède


    Peintures du Greco



    Avila



    Sainte Thérèse d'Avila (Réformatrice du Carmel et Docteur de l'Eglise)
    La Vierge et l'Enfant dans la Cathédrale d'Avila

     


      Et puis il y a tous ces pueblos que l'on traverse qui souvent
      vous révèlent quelque trésor caché !

      Les églises quand par chance elles sont ouvertes, vous offrent ici un beau
      rétable, là une statue de Saint-Jacques nichée au fond d’une chapelle
      ou un Saint-Roch égaré dans quelque coin obscur…

      Sans parler des Cathédrales des villes citées plus haut qui sont
      des merveilles d’architecture et expriment avec force
      la foi des bâtisseurs de ces siècles passés… 

       

     

     


      Chemin de solitude sur lequel j'ai rencontré un pèlerin allemand
      qui a vite, de ses longues enjambées, disparu à l’horizon.

      Chaque matin pendant la première heure je travaillais ce beau poème de
      Cendrars « La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France »
      me reliant ainsi à notre ami Guy dans sa longue traversée de la Chine
      sur la Route de la Soie et son retour avec ce fameux « Transsibérien » !

      Ensuite j'alternais la déclamation des anciens poèmes de mon répertoire
      et la mémorisation de nouveaux poèmes, et cela était une compagnie
      qui ne m’a jamais fait faux bond !

       

     


    Le pèlerin allemand rencontré sur le Chemin


     


      Et puis il y a ces bars où il fait si bon se reposer en fin d’étape devant une
      Cerveza bien fraîche ou un Tinto de Verano, et les Tapas qu'on a toujours
      plaisir à aller choisir sur le comptoir !...

      Et les dégustations des vins de l'appellation Toro qui déploient en bouche
      "une matière pleine, vigoureuse et chaleureuse, qui s'appuie sur des tanins
      robustes et un fruit juteux".

       

     


    Toro : Colegiata Santa-Maria-la-Mayor - Couronnement de la Vierge (Tympan du portail ouest)
     


       
    Saint-Jacques (Cathédrale de Tolède)                Saint-Jacques (Colegiata de Toro)       



    Le Rio Duero qui marque la fin du Camino de Levante avec l'arrivée à Zamora
    et la jonction avec la Via de la Plata.






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    2° - 6 étapes sur  la Via de la Plata, de Zamora à Astorga

     

     


      Après ces longues semaines de solitude je vais rencontrer
      quelques pèlerin(e)s et retrouver l'ambiance des albergues
      et les dîners au petit resto du coin dans une ambiance chaleureuse
      que seul le Camino peut si facilement engendrer !

      Au cours des 2 premières étapes jusqu'à Granja de Moreruela je
      bénéficierais de cette compagnie, mais ensuite les Chemins
      se séparent, d'un côté la Camino Sanabrés où vont la majorité des
      pèlerins, de l'autre les 4 dernières étapes de la Via de la Plata.

       

     

      Etapes où s'entremêlent pistes caillouteuses, petits chemins
      campagnards bordés de vergers d'arbres fruitiers et routes
      parfois assez circulantes...

      Les ruines du château de Castrotorafe, le berger et ses
      70 brebis avec lequel j'échange quelques mots...

      Heureusement il y a quelques bars sur le parcours,
      histoire de faire une pause et de se restaurer,
      bien que le Chemin offre encore en abondance
      du raisin, des figues et des pommes.

     


      Je croise 2 anglaises avec des sacs au dos bien chargés qui viennent
      de Santiago et descendent vers Séville.

      Un peu plus loin je croise un pèlerin qui vient également de Santiago
      et se dirige vers Grenade. Il fait une sorte de pèlerinage
      "retour aux sources" pour aller dans un petit village où des ancêtres
      de sa famille venus du Cantal ont émigré il y a un siècle ou deux...
      Nous nous rencontrons pendant quelques minutes et le courant passe
      pour tisser un lien très fort qui nous unit au-delà de nos chemins de vie
      et de nos attaches respectives...

      Je rencontrerai également plusieurs fois 2 espagnols d'Alicante
      que je ne retrouverai pas le soir, car ils vont dormir dans des Casa Rural,
      alors que je vais dans les Albergues.

       

     


     

      Je découvre des villes comme Benavente
      ou La Bañeza qui sont assez importantes,
      riches d'histoire et où il fait bon se balader
      dans ces belles soirées de fin septembre...

      Je déniche encore dans les recoins des églises
      quelques statues de Saint-Jacques et de Saint-Roch !

     

     


    Le château de Aljila del Infantado


      La dernière étape pour rejoindre Astorga sur le Camino
      Francés est assez mal balisée et je vais, comme sans doute
      d'autres pèlerins avant moi, prendre la mauvaise direction
      sur un plateau où l'on fait une longue traversée,
      au milieu de la garrigue et des chênes verts.

      Cela occasionnera quelques kilomètres supplémentaires
      et j'arriverai à Astorga en milieu d'après-midi où j'irai dans
      le même hébergement qu'en 2005, et là le contraste est impressionnant... Je me retrouve au milieu de 70 pèlerins !



    L'arrivée sur Astorga

     

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      3° - 2 étapes sur  le Camino Francés, de Astorga à Ponferrada

       

                                                                                                                              

       

      Astorga : Le sommet baroque de la Cathédrale Sainte-Marie
                      Le Palais Episcopal de Gaudi

     


     

     



       

     


      Alors là, je m'y attendais un peu, mais quel contraste avec les semaines précédentes où j'ai chevauché
      en solitaire, de me retrouver immergé dans un flot de pèlerins...
      En 10 ans les pèlerins sur le Camino Francés se sont multipliés au moins par cinq !

      Je ne vais pas hurler avec les loups et maudire cet afflux de pèlerins venus du monde entier !
      Au contraire, même si je préfère la solitude vécue sur les chemins précédents et celui qui va suivre,
      j'ai été fortement interpellé par tous ces ces hommes et ces femmes, jeunes, moins jeunes, plus âgés,
      blancs, jaunes, noirs et autres...

      Petits sacs, gros sacs, mal réglés, tout de guingois, chapeaux, casquettes, crânes rasés, cheveux longs,
      petits, grands, gros, maigres...

      Mais un cœur tout plein d'une espérance, d'une quête joyeuse, une quête de quoi ?
      C'est chacun au fond de lui-même qui pourrait le dire et s'il ne le sait pas, peu importe !
      Il, elle marche, et c'est ce mouvement, cet aller vers l'étape, vers la destination finale qui brille
      au fond de l'horizon qui donne un sens à cette cohorte de pèlerins...

      Et j'en étais tout ému et empli d'un sentiment de fraternité qui m'a habité au cours de ce passage
      sur le Camino Francés que j'avais déjà parcouru en 2005.


      J'ai donc marché le cœur joyeux au cours de ces 2 étapes qui passent par des hauts-lieux du Chemin
      comme Astorga, Rabanal del Camino, Foncebadon, La Cruz de Ferro, El Acebo, Molinaseca et Ponferrada.

      J'aurais au cours de ces deux journées des contacts éphémères,
      mais qui resteront comme une pluie d'étoiles dans mon cœur !

       


     

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    4° - 11 étapes sur  le Camino de Invierno de Ponferrada à Santiago

     

      Ce Camino de Invierno (Chemin de l'Hiver) emmène le pèlerin de Ponferrada
      jusqu'à Santiago en traversant les belles vallées du Bierzo puis en longeant
      le Rio Sil avant d'arriver en Galice.

      C'est un Chemin qui passe au sud du Camino Francés et que les pèlerins
      autrefois empruntaient en période hivernale quand la neige rendait
      impraticable le passage par le Cebreiro !

       

     

     


      Souvent le pèlerin chemine entre les vignes, les vergers de pommiers
      et de cerisiers,  des noyers et des châtaigniers centenaires…
      Entre raisin, pommes, poires, figues, noix et châtaignes,
      on a que l’embarras du choix pour se nourrir…

      Il y a des panoramas superbes,  un village « Las Médulas » où se
      trouvait l’une des plus importantes mines d’or de l’Empire Romain,
      des Castillos, les pueblos typiques,
      les ponts médiévaux, les arroyos,
      et de jolis chemins de campagne...

       



    Les aubes sont toujours un moment d'émerveillement...

     


      Après la vallée du Bierzo, on arrive  dans la région de
      Valdeorras où l’on rencontre le Rio Sil qui va nous
      accompagner plusieurs jours…

      C’est aussi une région réputée pour son vin que j’ai eu
      le plaisir de déguster et je peux vous dire qu’il m’a
      agréablement surpris !

      Il y a de beaux passages en forêt avec de superbes
      points de vue sur les « Embalse » du Rio
      et les montagnes alentour…

       

     

     


      Toujours le long du Rio Sil, on arrive dans cette belle région de Galice
      avec ses jolis hameaux, ses torrents, ses forêts et l’accueil sympathique
      des habitants.

      Et c'est en Galice que j'ai rencontré ce pèlerin espagnol avec lequel
      j'ai marché pendant une petite heure...
      Je l'ai laissé ensuite me devancer, car il devait boucler son Chemin
      en 8 jours alors que j'allais l'accomplir en 11 jours...

      Au cours d'une étape, on fait une belle descente pour traverser
      le Rio Miño qui vient de la région de Lugo et un peu plus en aval
      va constituer la frontière entre l'Espagne et le Portugal, puis
      une remontée assez raide au milieu de vignes et de bodegas...

       

     

      

     


      Après 45 jours de soleil, j’ai découvert les charmes de la pluie,
      et j’ai apprécié une belle traversée de forêt sous une pluie
      battante, car j’étais dans un environnement sauvage,
      loin de toute habitation et dans un décor de pins, de genêts
      et de fougères où à chaque virage je m’attendais à voir apparaître
      des elfes ou des fées ou quelque créature imaginaire…

       

     


    La pluie que je regarde tomber depuis la fenêtre de ma chambre à Monforte

     



     


      Ô belle Galice, après les longues chevauchées dans les terres
      du milieu, cette belle Espagne de la Mancha et de la région
      Castilla-Leon, je te retrouve terre du bout de l'Europe où
      convergent tous les Chemins qui mènent à Saint-Jacques !

      Tu es la Mère, la Soeur, l'Amante, tes chemins sont les canaux
      célestes sur lesquels voguent les vaisseaux de nos imaginaires
      et au long de tes étapes, le pèlerin porteur de lumière vient
      déposer dans tes temples de verdure les fardeaux de sa vie...



     

      Ô belle Galice, je te retrouve, et tu m'enchantes avec tes chemins
      creux, tes ruisseaux qui font entendre un doux murmure,
      tes vertes vallées, tes collines où les forêts de pins s'alignent
      comme les gardiens de ces terres ancestrales parsemées de petits
      hameaux où les rencontres s'accompagnent toujours d'un sourire,
      d'un "Holà", ou de quelques paroles amicales...



     


      Ô belle Galice, je te retrouve et ta douce pluie est une compagne
      qui murmure à mon oreille des mots d'amour  et tes chemins
      boueux deviennent devant mes yeux éblouis des sentiers
      bordés de roses...

       Sur tes sommets, l'armée des Eoliennes fait campagne
       et ces chevaliers géants affrontent, impassibles,
       les éléments qui parfois se déchaînent...



     


      Ô belle Galice tu prends soin du pèlerin et tu le nourris tout
      au long de tes sentes de ces bons fruits d'automne, pommes,
      raisins, noix et châtaignes que tu prodigues en abondance...

      Tu offres des lits de verdure, des ruisseaux d'argent,

      et dans tes prés les vaches et les brebis paissent en toute
      quiétude, mais au passage du pèlerin qui longe leurs pâturages,
      elles lèvent la tête et dans leurs yeux on peut lire à la fois une
      interrogation et un consentement...



     


      Ô belle Galice tu accompagnes le pèlerin dans sa longue marche
      vers Saint-Jacques avec des gestes de tendresse et la douceur
      d'une amante...

      Ces génisses ont compris qu'il y avait quelque mystère caché
      sur ces chemins et elles viennent à ma rencontre...
      Ah ! Si je pouvais leur parler et leur dire combien leur présence
      apporte de réconfort quand le corps atteint son seuil de fatigue,
      et comme c'est bon de prendre un peu de repos en leur compagnie...



    Saint-Jacques au fronton de la Capela de Santiaguiño
    (O Outeiro)

     

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      5° - Santiago (Saint-Jacques de Compostelle)

       



        Dernière nuit dans l'Albergue de La Xunta de Galicia à O Outeiro.
        Demain c'est l'arrivée à Santiago !

        J'ai retrouvé des pèlerins français que j'avais rencontré lors de
        mon passage sur la Via de la Plata après Zamora.

        J'apprécie de retrouver un peu
        de compagnie et de pouvoir ainsi
        partager nos vécus respectifs au cours des chemins parcourus !


         






    Juste avant d'arriver à Santiago le Pont du Souvenir
    (En mémoire des victimes de l'accident de Chemin de fer survenu le 24 Juillet 2013)




    L'arrivée sur Santiago avec en ligne de mire les tours de la Cathédrale

     


      Après 51 jours d'une pérégrination à travers ces belles terres d'Espagne,
      souvent dans la solitude et l'incantation poétique, j'ai fait mes derniers pas
      sur la place de l'Obradoiro et je me suis retrouvé petit pèlerin insignifiant
      au milieu d'une foule en débandade qui envahissait la Cathédrale pour
      cette "Messe des Pèlerins" couronnée en apothéose par le spectacle toujours
      impressionnant du Botafumeiro qui s'envolait dans le transept emportant
      avec lui les illusions et les fantasmes de tous les pérégrinants...



      Ô Santiago, tu es l'alpha et l'oméga...
      Tu es porteuse de tant d'espoirs et de désillusions...
      Tu es la convergence des peuples du monde et l'arc électrique
      qui soude les consciences...
      Tu es le point de rencontre de tant d'invocations et de supplications...
      Tu irradies une flamme qui vient embraser les coeurs de toutes
      ces vies offertes qui n'ont pas trouvé le réconfort d'une foi salvatrice !

                                     
       
        
      " Je te vois, cathédrale majestueuse
          et hautaine et tu me parles de tous
          ces siècles passés...
          Je m'inscris dans ton histoire,
          je suis un maillon de cette chaîne
          que tu déroules jour après jour..."

       

     


    Le tombeau de l'apôtre Jacques
    Le Botafumeiro (Encensoir en laiton argenté haut de 1,60 m pesant 54 kg.)



    Saint-Jacques sur la façade est de la Cathédrale

     


      Après la messe, je suis allé m'installer dans ma chambre à la
      Pension Ramos où j'étais déjà descendu en 2006, 2007 et 2008.

      Ensuite j'ai pris mon billet de train pour Hendaye dans l'agence
      RENFE située juste à côté du bureau des pèlerins où je suis allé
      ensuite chercher ma cinquième "Compostela".

      Et puis je suis allé boire quelques verres dans les bars, histoire
      de décompresser et de me préparer à ce retour vers la vie
      qu'on dit "normale" !...

      Le soir, je ne retrouve pas mes compagnons d'hier soir,
      car nous avions omis de prendre nos téléphones respectifs.
      Je rencontre une pèlerine de Metz connue lors de mon passage
      sur la Via de la Plata. Après le dîner au restaurant du Seminario
      Mayor San Martin Pinario, nous finissons la soirée au bar avec
      quelques verres de Patcharan !...

       

     

     


        EPILOGUE : Réflexions dans le train en rentrant de Compostelle...


        Le sac est sur le porte-bagages, les jambes démangent et les yeux sont encore sur le Chemin tout pleins
        des lignes entrecroisées des sentiers et des pistes foulés dans l'ivresse de la pérégrination au long cours...
        Au rythme du train se rembobinent mes souvenirs et ma mémoire est toute emplie de l'écho des poèmes
        qui m'ont accompagnés durant ces 7 semaines...

        Saint-Jacques et la Galice sont maintenant bien loin de mes yeux,
        et défilent par les grandes baies vitrées les plaines du Roussillon...

        Ô les chemins que j'ai parcourus, souvenez-vous de moi, pour que mes petits pas de pèlerin laissent
        à jamais une trace dans le vaste cœur de ce monde, pour que ces moments d'extase et d'osmose poétique
        soient transmis avec ferveur aux survivants de ce siècle balayé par les souffles de haine, de larmes et de sang...

        Mais ô l'amour,
        ô les délices de l'amitié,
        ô le rire d'un enfant,
        ô tous ces gestes de tendresse qui lient les humains,
        ô l'espérance je vous garde précieusement au fond de mon coeur !...
         

 


Pour me contacter : dauzonroch@gmail.com

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